mardi 13 janvier 2009

SEPT VIES


Commençant comme un classique film américain mâtiné de bons sentiments, Sept Vies n’évite pas les clichés inhérents au genre. Mais si l’on prend le temps de se laisser immerger dans cette histoire, on se rend compte de l’évolution progressive d’un récit qui va s’appuyer sur ses facilités scénaristiques pour en tirer quelque chose de profondément puissant.
Ben Thomas est un homme dont la vie a basculé en sept secondes, et il a décidé que sa rédemption passera par l’aide qu’il apportera à sept inconnus dans le besoin. Un aveugle solitaire, une jeune femme malade, une mère de famille vivant dans la peur que son ex violent refasse surface… Des personnages aux existences troublées que Ben souhaite améliorer de son mieux, acceptant de jouer le rôle d’un ange rédempteur afin d’apaiser leur vie ainsi que sa propre souffrance.
Deux ans après A la Recherche du Bonheur qui voyait leur première collaboration, le réalisateur Gabriele Muccino retrouve Will Smith dans un film toujours axé sur les relations intimistes et les existences brisées. Son approche s’affine avec le déroulement de l’histoire, basée sur un scénario de Grant Nieporte écrivant ici son premier long métrage. Un scénario offrant de très beaux rôles à Will Smith et Rosario Dawson, parfois amoindri par une mise en scène trop classique. Mais la force du récit, pas forcément apparente au départ, va ressortir peu à peu pour apporter une dimension supplémentaire à ce qui n’aurait été qu’un banal film lacrymal de plus.


Le concept proposé par Nieporte est celui d’une histoire belle et tragique fondant ses atouts sur les notions de rédemption, de culpabilité et de douleur. Mais ce schéma relativement répandu dans le cinéma va être porté par deux acteurs magnifiques qui vont donner corps au récit en y glissant une subtilité et des émotions apposées par petites touches, qui vont croître sans que l’on y prenne garde. L’aspect banal du film va évoluer vers une dimension plus dense, à travers principalement la relation entre le personnage de Ben et celui d’Emily. En se concentrant sur cette idylle naissante, Nieporte augmente l’intensité dramatique du film qui est alors mis en scène de manière plus personnelle, comme si Muccino avait apporté plus de soin à cet élément central du récit. On glisse alors vers une belle romance rendue crédible encore une fois par une paire d’acteurs excellent, et c’est véritablement le début des émotions tant pour eux que pour les spectateurs. Parce qu’une fois que vous vous serez laissé aller à l’histoire de Ben et Emily, alors vous ne pourrez plus revenir en arrière. Et c’est quand vous ne pourrez plus lâcher que la mécanique implacable de Nieporte va se mettre en place, et que l’addition de tous ces petits instants disséminés va donner lieu à une vue d’ensemble étonnante et véritablement poignante. Au-delà de ses quelques imperfections et de ses longueurs, ce film parvient à offrir une émotion sincère et rare qui aura mis le temps à grandir, mais qui n’en sera que plus puissante. Et lorsque vous arriverez à la fin du film et que les lumières se rallumeront dans la salle, vous comprendrez alors pourquoi il y a autant de gens qui pleurent parfois au cinéma.


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