lundi 20 avril 2009

FOOLKILLER 1 : AU PARADIS DES FOUS



Sorti le 15 avril en librairie



Entamée en décembre 2007 chez Marvel, cette mini-série signée Gregg Hurwitz et Lan Medina marche sur les plates-bandes du Punisher en mettant en scène un personnage massif et violent ayant lui aussi sa propre conception de la justice. Cette variation laissait augurer d’une bonne tonalité corrosive vu le pitch de départ, puisque le Tueur fou a décidé de s’en prendre aux imbéciles et autres dégénérés peuplant notre planète.
Ce Foolkiller est en fait le 4ème à porter le nom ; le scénariste Steve Gerber a créé le 1er en 1974 dans les pages de la série Man-Thing ; le second apparut dans les pages d’Omega the Unknown, toujours sous la plume de Gerber ; et la première série limitée consacrée au personnage vit l’apparition d’une 3ème version de 1990 à 1991. Aujourd’hui, c’est Max Trace qui prend la relève afin de mettre en pratique une justice sauvage que ne renierait pas Franck Castle




Mais si le récit se suit tranquillement, il faut bien admettre que la comparaison avec le Punisher est à l’avantage du porteur de t-shirt à tête de mort. Du point de vue caractérisation tout d’abord, le background du Punisher étant nettement plus crédible que celui du Tueur fou. Tout ce qu’il s’est pris dans la tronche paraît quand même exagéré, et sa « création » possède quelque chose d’artificiel empêchant d’adhérer totalement à son histoire. Max Trace voit sa vie bouleversée à plusieurs reprises, et sa survie va se faire au détriment de sa santé mentale.
L’apparition d’un tel personnage semblait promettre des récits dingues et atypiques, mais le Tueur fou ne parvient jamais à se démarquer de l’aura puissante du Punisher. Ce qui aurait pu être une marque de fabrique salvatrice, à savoir un justicier délirant (imaginez un Barracuda qui serait du bon côté de la loi !) est finalement absent, et Max Trace n’est rien d’autre qu’un subalterne de Franck Castle. Cette première mini-série lui étant consacrée est donc décevante, car elle ne possède pas sa propre personnalité.


Le romancier Gregg Hurwitz, auteur notamment de Je te vois, met en place un récit tenant sur des bases fragiles. Le personnage du début qui va demander de l’aide au Tueur fou passe par des étapes difficiles lui aussi, et il faut bien avouer que psychologiquement, ça manque quand même de crédibilité. La relation avec sa fille par exemple donne lieu à des dialogues creux et banals, de ceux que l’on entend dans tout bon soap qui se respecte. Il manque véritablement une touche d’humanité sincère, ce qui est plutôt dommage au vu du travail de l’artiste philippin Lan Medina (qui a travaillé sur le titre Fables dans la collection Vertigo de DC, et aussi sur le Punisher 11 sorti en Max chez Marvel, Le Faiseur de Veuves). Medina propose un travail très précis dans la composition des visages, et joue avec le grain de l’image pour donner une atmosphère particulière au récit. Ses planches sont bien saignantes et voient un Tueur fou s’en donner à cœur joie niveau tripailles et démembrements, et cet aspect gore n’a effectivement rien à envier aux aventures de Castle.
Mais le peu d’humour et l’aspect stéréotypé du personnage amoindrissent considérablement sa stature. Max Trace n’est pas un rigolo, et il n’aime pas vraiment le second degré. Dommage… En espérant que la seconde mini-série, White Angels, sera plus jouissive. Et en espérant que Gregg Hurwitz fasse preuve de davantage d’inventivité à l’avenir, puisque c’est lui qui va prendre la relève du génial Garth Ennis sur la série Max consacré au Punisher. Dire qu’on l’attend au tournant est un doux euphémisme…

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