mercredi 17 juin 2009

EN QUARANTAINE



Sorti le 10 juin en DVD



Dès l’annonce de la mise en chantier de ce film, je m’étais juré de ne jamais le regarder. Le temps a passé, et la curiosité ayant pris le dessus, je me suis dis que j’allais quand même y jeter un œil, histoire de voir comment les producteurs de Screen Gems et Vertigo Entertainment s’étaient débrouillés avec leur version. Pour ceux qui ne le savent pas, En Quarantaine est le remake américain du fabuleux [REC] de Jaume Balaguero et Paco Plaza. On connaissait la rapidité d’exécution des Américains lorsqu’il s’agit de racheter des droits et de diluer une œuvre à leur sauce, mais le record a été battu avec cette transposition qui est sortie en salle aux Etats-Unis l’année dernière, soit la même année que le film original… Le principe du remake est à ce titre complètement déplacé et ridicule, mais Filmax a bien accepté de vendre les droits…

La comparaison avec le bad trip de Balaguero et Plaza tourne sans surprise à l’avantage des Espagnols, qui parvenaient à innover dans la vision d’une terreur gore et claustrophobique, immergeant le spectateur comme rarement cela a été possible au cinéma. L’intelligence avec laquelle ils composaient les scènes était un mélange d’expérience, d’improvisation et de véritable désir : celui d’offrir un film le plus sincère possible. Brut et généreux, [REC] parvenait à désorienter, à étonner et surtout, à faire vraiment peur. En Quarantaine suit donc la même recette, mais en omettant l’essentiel : le désir. La production de ce film est liée à une simple logique commerciale et opportuniste, loin de rivaliser avec les motivations fondamentales de l’équipe espagnole.


Dès lors, le film de John Erick Dowdle (il s’agit là de son premier long) va se contenter de suivre les grandes lignes du film original sans aucune volonté de s’en démarquer. Une sorte de copier-coller forcément réducteur, et En Quarantaine ne parviendra donc jamais à atteindre le quart de l’intensité traversant [REC]. Dowdle s’applique à recréer les plans originaux, et tant que ça ne bouge pas trop, il y a un certain respect dans leur élaboration qui permet de regarder le film en s’amusant de la comparaison. Mais dès que ça commence à secouer vraiment, l’illusion ne tient pas longtemps et laisse place à une caméra brouillonne et hasardeuse, loin de la frénésie et de la tension de [REC]. Il y a cependant 2-3 idées de mise en scène sympa, notamment lors de l’utilisation de la caméra comme une arme, mais l’ensemble reste trop anecdotique pour être convaincant.
Jennifer Carpenter a beau être une actrice talentueuse (la sœur de Dexter, c’est elle !), elle ne parvient évidemment pas à éclipser la performance de Manuela Velasco dans le film de Balaguero et Plaza. Le caractère impulsif et la sensualité de la véritable Angela Vidal est difficile à reproduire, même grâce à Jennifer Carpenter.
En Quarantaine n’est pas un ratage complet, mais il est surtout totalement inutile. Je ne peux que conseiller à ceux qui souhaiteraient le voir de préférer la vision de [REC], ça sera beaucoup plus captivant…

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