dimanche 13 septembre 2009

HARPER’S ISLAND



Inédit


Les fans d’Agatha Christie et du Colonel Moutarde devraient apprécier cette série qui décline le thème du tueur mystérieux tout au long de 13 épisodes s’avérant très addictifs ! Créé par Ari Schlossberg, ce show d’une seule saison diffusé entre avril et juillet sur CBS suit 25 personnes conviées à un mariage se déroulant sur une petite île au large de Seattle. Ce lieu isolé a été le théâtre d’une vague de meurtres 7 ans auparavant, commis par un dénommé John Wakefield. Et toute la joyeuse bande va se retrouver pour des festivités bien plus sanglantes que prévues…


L’avantage du support télévisuel dans ce genre d’histoire est qu’il permet de développer tranquillement les personnages et le récit, là où un film prend maximum 2 heures pour traiter le sujet. Ici, on est clairement dans la continuité d’un Scream ou d’un Souviens-toi l’Eté dernier, avec le jeu de massacre auquel se livre le tueur et les personnages jeunes et branchés. Et si l’on s’en tient à ce point de départ, on se dit que le projet manque tout de même d’originalité. Mais le fait d’avoir 13 épisodes de 40 minutes pour raconter cette histoire permet d’apprendre peu à peu à connaître les personnages et à les apprécier. Evidemment, ils sont très clairement définis au départ, l’héroïne étant une jeune femme discrète dont la mère a été tuée par Wakefield lors du massacre ; il y a les jeunes accros à la bière, les bimbos, le gothique, le black de service… Mais ce qui semble superficiel au départ va progressivement évoluer avec les événements, les réactions de chacun permettant de découvrir vraiment la nature des personnages.


Les scénaristes prennent très à cœur la psychologie des protagonistes, en écrivant des scènes intimistes où les personnages expriment leurs ressentis face au massacre qui a lieu. Dans ce registre, la relation entre l’héroïne Abby Mills (Elaine Cassidy)et Jimmy Mance (C. J. Thomason) est très touchante et crédible. Pareil pour le couple qui apparaît vraiment comme le plus superficiel au début, Chloé et Cal, que l'on découvre peu à peu comme vraiment drôle et original. Et si certains personnages sont quand même sacrifiés au niveau de l’écriture, c’est un réel plaisir de suivre les aventures de tout ce beau monde au fil des épisodes, surtout que les événements s’enchaînent à toute allure.
Les meurtres sont effectivement très nombreux et bénéficient de quelques outils bien utilisés dans la bonne vieille tradition du slasher. On aura ainsi droit à des dépeçages, harponnages et autres immolations qui verront le nombre d’invités se réduire très rapidement, et le nombre de suspects potentiels se resserrer aussi. Le script déroule intelligemment son lot de fausses pistes et de révélations, et le climat de paranoïa va rapidement s’installer, laissant les vieux secrets et les rancoeurs ressurgir. Le poids du passé est présent pour plusieurs personnages, notamment pour Abby, dont le père est shérif sur l’île et qu’elle n’avait pas revu depuis la mort de sa mère 7 ans auparavant.


En travaillant cette atmosphère insulaire où le passé et le présent semblent se rejoindre, les scénaristes et les réalisateurs permettent à Harper’s Island d’évoluer dans un lieu riche et varié, puisque les personnages gravitent de l’hôtel jusqu’au bar du coin, la vieille église, la marina ou encore le poste de police. On se croirait parfois dans le jeu vidéo Silent Hill, les monstres en moins évidemment, et cette référence vidéoludique ne semble pas fortuite… Chaque lieu possède sa force symbolique et participe à la création de cette ambiance où le suspense se mêle à l’horreur. En plaçant ses personnages très bien écrits sur cette île au passé trouble, Ari Schlossberg a réussi à créer une série vraiment captivante et intelligente!


P.S: j'en profite pour vous signaler la sortie en DVD (enfin!) du très bon End of the Line du canadien Maurice Devereaux, qui mêle secte et métro pour un résultat gore et jouissif à souhait! Et ça fait flipper!

4 commentaires:

  1. j'avais commencé à zieuter cette petite série plutôt sympathique, je regarderai la fin prochainement, car j'avais embrayé sur dark blue, une trés bonne série policière!

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  2. Ah Dark Blue, je ne la connais pas! Il y a combien de saisons?

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  3. Dark Blue a débuté y'a pas longtemps. C'est la première série dont j'avais parlé sur mon blog. J'en dis pas que du bien (doux euphémisme) alors fais-toi plusieurs opinions. C'est du Bruckheimer.

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