dimanche 26 avril 2009

LA DERNIERE MAISON SUR LA GAUCHE


Sorti le 21 avril



Le film de Wes Craven m’avait laissé une impression détestable faite de perversité et de violence gratuite, et l’annonce de ce remake ne m’a donc pas spécialement emballé. Mais j’ai tout de même jeté un œil à la bande-annonce , histoire de voir de quelle façon Dennis Iliadis allait moderniser le script de Craven. Et j’ai été plutôt intrigué par cette tension apparente et ces plans à l’ambiance 70’s, et la curiosité à finalement eu raison de mes réticences.
37 ans séparent les deux versions de cette tragique histoire, le film original étant la première réalisation de Craven, tandis que son remake est le deuxième effort du grec Iliadis, après un Hardcore à la réputation bien barrée. Et dès les premiers plans, on sent toute la maîtrise d’un réalisateur tenant à s’émanciper du carcan du remake pour créer une œuvre véritablement personnelle. La dernière Maison sur la Gauche version 2009 est un film éprouvant et radical, proposant un traitement bien plus intelligent que celui de son modèle. Là où le film de Craven se la jouait fait divers craspec et malsain, Iliadis développe un récit à la construction beaucoup plus solide, bénéficiant de personnages réalistes et très bien écrits. La paire Adam Alleca et Carl Ellsworth a donné naissance à un scénario brut allant directement à l’essentiel, et l’expérience d’Ellsworth sur les thrillers Red Eye- sous haute Pression (tiens, de Craven) et Paranoïak y est probablement pour quelque chose.


Cette variation sur le thème classique du rape and revenge est menée par un Iliadis puisant son inspiration dans les bandes 70’s tout en conservant un point de vue très personnel. La caractérisation des personnages est teintée d’un onirisme tragique qui ne peut que faire redouter la suite des événements, et le réalisateur place ses protagonistes dans un engrenage infernal aussi destructeur qu’irréversible. Tout comme dans l’excellent Eden Lake de James Watkins, on suit les personnages avec une réelle angoisse et un malaise profond. La dernière Maison sur la Gauche est un film dérangeant, mais à l’inverse d’un Day of the Woman voire d’un Irréversible, l’aspect frontal de la violence ne verse pas dans la gratuité malsaine, et elle se révèle à la fois physique et psychologique. La situation dans laquelle se retrouve la jeune Mari est insoutenable, et va donner une certaine légitimité à la suite des événements. Les explosions de violence sont vraiment choquantes, de par leur réalisme tout d’abord, mais aussi par la dimension graphique qu’a su imposer Iliadis.


Ce remake bénéficie en plus d’un casting très solide, à commencer par ce vieux briscard de Tony Goldwyn (le méchant dans Ghost, c’était lui) qui est bluffant dans le rôle du père, et une Monica Potter (Saw) jouant avec un réalisme tout aussi confondant. Sara Paxton (Mari) et Garret Dillahunt (le bad guy) s’échappent de la petite lucarne pour prouver leur fort potentiel; le jeune Spencer Treat Clark fait montre d’un talent que l’on avait déjà pu noter dans Incassable de M. Night Shyamalan; et Aaron Paul fait aussi partie des bad guys. Une bande d’acteurs totalement impliquée permettant d’ajouter encore une dimension réaliste à ce film âpre et violent qui ne laisse pas indifférent.
Si la mode du remake et autre reboot peut lasser, il faut bien avouer que les réinterprétations peuvent parfois surprendre et même dépasser l’original. Iliadis a totalement réussi son coup avec cette bande oppressante et radicale, qui n’est pas facile à oublier, et c’est tant mieux.

lundi 20 avril 2009

FOOLKILLER 1 : AU PARADIS DES FOUS



Sorti le 15 avril en librairie



Entamée en décembre 2007 chez Marvel, cette mini-série signée Gregg Hurwitz et Lan Medina marche sur les plates-bandes du Punisher en mettant en scène un personnage massif et violent ayant lui aussi sa propre conception de la justice. Cette variation laissait augurer d’une bonne tonalité corrosive vu le pitch de départ, puisque le Tueur fou a décidé de s’en prendre aux imbéciles et autres dégénérés peuplant notre planète.
Ce Foolkiller est en fait le 4ème à porter le nom ; le scénariste Steve Gerber a créé le 1er en 1974 dans les pages de la série Man-Thing ; le second apparut dans les pages d’Omega the Unknown, toujours sous la plume de Gerber ; et la première série limitée consacrée au personnage vit l’apparition d’une 3ème version de 1990 à 1991. Aujourd’hui, c’est Max Trace qui prend la relève afin de mettre en pratique une justice sauvage que ne renierait pas Franck Castle




Mais si le récit se suit tranquillement, il faut bien admettre que la comparaison avec le Punisher est à l’avantage du porteur de t-shirt à tête de mort. Du point de vue caractérisation tout d’abord, le background du Punisher étant nettement plus crédible que celui du Tueur fou. Tout ce qu’il s’est pris dans la tronche paraît quand même exagéré, et sa « création » possède quelque chose d’artificiel empêchant d’adhérer totalement à son histoire. Max Trace voit sa vie bouleversée à plusieurs reprises, et sa survie va se faire au détriment de sa santé mentale.
L’apparition d’un tel personnage semblait promettre des récits dingues et atypiques, mais le Tueur fou ne parvient jamais à se démarquer de l’aura puissante du Punisher. Ce qui aurait pu être une marque de fabrique salvatrice, à savoir un justicier délirant (imaginez un Barracuda qui serait du bon côté de la loi !) est finalement absent, et Max Trace n’est rien d’autre qu’un subalterne de Franck Castle. Cette première mini-série lui étant consacrée est donc décevante, car elle ne possède pas sa propre personnalité.


Le romancier Gregg Hurwitz, auteur notamment de Je te vois, met en place un récit tenant sur des bases fragiles. Le personnage du début qui va demander de l’aide au Tueur fou passe par des étapes difficiles lui aussi, et il faut bien avouer que psychologiquement, ça manque quand même de crédibilité. La relation avec sa fille par exemple donne lieu à des dialogues creux et banals, de ceux que l’on entend dans tout bon soap qui se respecte. Il manque véritablement une touche d’humanité sincère, ce qui est plutôt dommage au vu du travail de l’artiste philippin Lan Medina (qui a travaillé sur le titre Fables dans la collection Vertigo de DC, et aussi sur le Punisher 11 sorti en Max chez Marvel, Le Faiseur de Veuves). Medina propose un travail très précis dans la composition des visages, et joue avec le grain de l’image pour donner une atmosphère particulière au récit. Ses planches sont bien saignantes et voient un Tueur fou s’en donner à cœur joie niveau tripailles et démembrements, et cet aspect gore n’a effectivement rien à envier aux aventures de Castle.
Mais le peu d’humour et l’aspect stéréotypé du personnage amoindrissent considérablement sa stature. Max Trace n’est pas un rigolo, et il n’aime pas vraiment le second degré. Dommage… En espérant que la seconde mini-série, White Angels, sera plus jouissive. Et en espérant que Gregg Hurwitz fasse preuve de davantage d’inventivité à l’avenir, puisque c’est lui qui va prendre la relève du génial Garth Ennis sur la série Max consacré au Punisher. Dire qu’on l’attend au tournant est un doux euphémisme…

vendredi 17 avril 2009

CHOCOLATE




Inédit

Après avoir révélé l’impressionnant Tony Jaa avec Ong-Bak et L’Honneur du Dragon, Prachya Pinkaew s’est doté pour son troisième long métrage d’une athlète étonnante qui mérite largement d’être découverte. Agée de 24 ans lors du tournage du film (en 2008), JeeJa Yanin est une experte en taekwondo qui explose littéralement dans ce film thaïlandais violent et captivant.


Comme souvent dans les productions asiatiques, l’histoire de départ pêche par sa naïveté et sa légèreté. On se rappelle de la tête de statue que devait retrouver Tony Jaa dans Ong-Bak, ou encore de son éléphant capturé dans L’Honneur du Dragon. Mais si la trame scénaristique peut prêter à sourire, il faut reconnaître qu’elle n’est là que pour servir de base à un enchaînement de séquences de combats déments et de chorégraphies spectaculaires. Les scénaristes Napalee (déjà présent sur L’Honneur du Dragon) et Chukiat Sakveerakul (réalisateur d’un 13 beloved s’annonçant très prometteur) écrivent donc l’histoire d’une jeune autiste se passionnant pour les arts martiaux, et qui va tenter de récolter de l’argent pour payer les soins médicaux de sa mère. La jeune Zen possède des réflexes photographiques lui permettant de mémoriser et de maîtriser les mouvements qu’elle voit. Et comme elle se gave de films d’arts martiaux, vous imaginez la suite… Une sorte de version féminine du Taskmaster de Marvel donc, et un point de départ qui va s’avérer bien jouissif pour le reste du film…


Le réalisateur va jouer avec le mimétisme du personnage, qui parvient à s’adapter à ses adversaires de manière remarquable. Le combat (trop court) contre un combattant bourré de tics est à ce titre vraiment étonnant, et offre une approche originale à base d’arts martiaux et de danse hip-hop. Un passage vraiment intéressant, bénéficiant du savoir-faire de Panna Rittikrai en matière de chorégraphie, et dont on a déjà pu apprécier le travail dans les précédents opus de Prachya Pinkaew. L’autisme crée un rapport très particulier entre Zen et les arts martiaux, puisqu’elle les maîtrise instinctivement. Le jeu de la balle auquel la fait participer son jeune ami est caractéristique de l’approche ludique de Pinkaew, qui fait de Zen un personnage distant et pourtant attachant. La fragilité trompeuse de JeeJa Yanin accentue encore l’aura tragique de ce personnage, et tout est en place pour un film dévastateur.


La première scène de combat dans l’usine de glace évoque invariablement le Big Boss de Lo Wei,Bruce Lee travaillait dans une usine similaire avant de se rebeller contre le méchant patron… Une scène en forme d’hommage musclé, mais qui se veut aussi prometteuse pour la suite de la carrière de JeeJa Yanin, puisque Big Boss est le film qui a révélé le petit Dragon… Et JeeJa fait honneur à son illustre prédécesseur en appliquant des chorégraphies ahurissantes que Pinkaew respecte grâce à une mise en scène rythmée et évitant un montage cut. JeeJa se donne à fond dans des scènes d’action virevoltantes et variées. La scène de combat sur la façade d’immeuble est déjà un classique, et le réalisme de sa violence n’a d’égal que les risques encourus par les acteurs (il faut voir le générique de fin pour comprendre l’investissement total de ces athlètes… ).
Prachya Pinkaew place ses séquences de combat dans des lieux aussi divers qu’un atelier de boucherie qui va donner lieu à quelques plans bien violents ou une grande salle-dojo à la Kill Bill, où Zen n’a rien à envier à Uma ThurmanChocolate est un régal bien jouissif, s’affranchissant rapidement d’un point de départ basique pour offrir des scènes tout simplement inédites et fracassantes. JeeJa Yanin, un nom à retenir…


mercredi 15 avril 2009

COURSE A LA MORT


L’idée d’un remake de l’excellent film de Paul Bartel pouvait surprendre. La Course à la Mort de l’An 2000 s’inscrit définitivement dans les années 70 et distille une atmosphère joyeusement morbide qui peut encore étonner aujourd’hui. L’étrangeté du sujet, à savoir une course mortelle à travers le pays où les coureurs gagnent des points en renversant des passants, permettait un délire savamment dosé par Bartel tout en appliquant quelques petites touches de satire sociale. Voir David Carradine se confronter à Sylvester Stallone au volant de bolides monstrueux, ça le faisait grave.
Maintenant, un remake de ce film tient davantage de l’opportunisme que du véritable projet artistique. L’humour macabre du film originel aurait du mal à être retranscrit de nos jours, d’où une édulcoration forcée du propos. On garde donc le personnage fantomatique de Frankenstein, et on transpose le récit sur une île-prison où les détenus peuvent participer à ce jeu mortel. On garde aussi l’aspect futuriste des bagnoles tendance Mad Max, et on y ajoute deux-trois bimbos pour ne pas dépareiller face aux Fast and Furious. Et on place le masque de Frankenstein sur cette bonne vieille tronche de Jason Statham.







Avec Paul W. S. Anderson aux commandes, on pouvait tout au moins espérer un bon B movie sans prise de tête. Et il s’avère que cette Course à la Mort (qui sort aujourd'hui en DVD) est plutôt fréquentable, même si elle ne brille pas par ses partis pris scénaristiques. Anderson a mis sur pied un spectacle vrombissant fait de tôles froissées et de mitraillages, et il remplit les quotas avec une certaine aisance. Evidemment, le casting apporte un peu de densité à une histoire relativement simpliste, avec Jason Statham mais aussi le trop rare Ian McShane (qui jouait le beau-père détestable dans le mythique Hot Rod). Les personnages ne sont pas très creusés, mais parviennent à se rendre sympathiques. Statham éclate quelques tronches avec sa retenue habituelle, et ça fait toujours plaisir à voir (plus que dans un abominable Transporteur 3 par exemple).


Les scènes d’action sont mises en scène avec soin par un réalisateur qui se fait plaisir et qui ne s’embarrasse pas de subtilités particulières ; c’est brut, violent et parfois sanglant, et c’est réussi. Alors évidemment le point de départ et la ligne scénaristique sont faibles, mais ils ne sont là que pour fournir un alibi à ce jeu de massacre futuriste. Pour peu que l’on accepte ça, Course à la Mort se trouve être un bon petit pop-corn movie. Et pour ceux qui apprécient, je ne saurai trop recommander de trouver l’original de Paul Bartel.

lundi 13 avril 2009

ONG-BAK 2


Ong-Bak 2 prend le nom du célèbre film sorti en 2003 plus par opportunité que par réelle filiation. En effet, le film n’a rien de contemporain et prend place dans une époque révolue faite de pirates et de tyrans sanguinaires. Il faut alors plus le voir comme une variation du premier film, transposant une intrigue faite de vengeance dans une période instable et dangereuse.
On ne peut tout de même pas crier au scandale, puisque c’est toujours Tony Jaa qui assure le rôle principal, et qu’en plus, il s’arroge la place de metteur en scène. Il n’y a qu’un pas pour y voir là une volonté de se rapprocher d’un Jackie Chan, qui commença lui aussi comme acteur avant de prendre davantage de contrôle sur ses films… Ce Ong-Bak 2 prolonge aussi l’aventure pour Panna Rittikrai, qui officiait déjà en tant que scénariste sur le premier volet.



Tony Jaa est toujours en forme, et les chorégraphies qu’il a créées pour ce film devraient étonner plus d’un spectateur. Le film ne reste pas centré sur le Muay Thai, mais offre des séquences aussi bien de combats à mains nues que d’affrontements à l’arme blanche. Et il faut admettre que la mise en scène de Tony Jaa (apparemment assisté par Rittikrai) s’avère intelligente, ne surdécoupant pas l’action mais privilégiant les plans longs, ce qui a pour avantage de mettre en valeur la qualité des athlètes. Son montage permet aussi de dramatiser les séquences sans avoir à recourir à une esthétique clippesque, et ça fait plaisir de pouvoir suivre des scènes d’action parfaitement lisibles.


Le point faible du film reste le mélange des époques, avec les flashbacks successifs sur l’enfance du jeune combattant. On se perd un peu dans ce montage, mais l’essence même de la saga est respectée. Les combats sont vifs et hallucinants, et il semble bien que depuis 2003 la Thaïlande soit le pays du renouveau en matière de films d’arts martiaux. Même s’il ne bénéficie pas de la maîtrise visuelle du premier film ou de L’Honneur du Dragon (tous deux réalisés par Prachya Pinkaew), ce Ong-Bak 2 se défend bien et propose des combats assez originaux pour pallier les faiblesses de son scénario. Bref, ça claque et ça fait du bien, et le seul regret est qu’il n’y a toujours pas de date de sortie par chez nous!

samedi 11 avril 2009

MONSTRES CONTRE ALIENS


Un petit détour par l’animation hier avec le dernier Dreamworks qui se plaît à combattre Pixar sur son terrain. Monstres contre Aliens (de Rob Letterman et Conrad Vernon) propose un échange explosif entre une armée d’aliens venue envahir notre chère planète afin de récupérer un minerai très important, et un groupe de monstres gardé secret par le gouvernement. C’est coloré, référentiel, et pourtant, il manque quelque chose…
La bande-annonce laissait présager d’un dessin animé orienté film catastrophe, et il est vrai qu’on retrouve par moments un esprit hérité des 50’s, notamment avec le personnage d’Insectosaure qui rappelle les bons vieux Godzilla et autres films de Gordon Douglas. La scène de destruction massive à San Francisco est plutôt bien menée, mais il manque toujours quelque chose… Ce petit plus qui est la marque de fabrique de Pixar, et qui permet de placer le spectateur au cœur de l’action non seulement à travers l’image, mais aussi à travers l’émotion. C’est à ce niveau-là que Monstres contre Aliens dévoile ses limites, puisqu’il ne parvient pas à créer une véritable empathie avec ses personnages, qui semblent simplement construits pour répondre à des fonctions spécifiques et qui en perdent un aspect humain pourtant indispensable.



Le Maillon manquant par exemple, un triton vieux de quelques millénaires, fait immédiatement penser à Hellboy. Fier de ses muscles et la langue bien pendue, il fait partie d’un programme que l’état tient secret et qui l’empêche par conséquent de sortir de sa base. Et s’il ressemble à Hellboy, il emprunte également au personnage d’Abe SapiensLe Docteur Cafard est un savant fou (mais gentil) qui s’est vu muter en cafard suite à une expérience ayant mal tournée (avec une référence obligée à La Mouche). Le personnage le plus intéressant est BOB, le blob sans cerveau. Là encore, pas vraiment d’originalité dans la conception même du personnage, puisqu’il est la version gélatineuse du Bob de Monstres et Compagnie. Même œil de cyclope, même côté gaffeur… Mais BOB se démarque de ses confrères par son humour involontaire qui donne lieu à quelques scènes sympathiques.


Le personnage principal, Susan, s’est vue rejoindre la confrérie des monstres après s’être fait heurter par une météorite, ce qui l’a accidentellement dotée d’une taille de géante. Rebaptisée Génormica, elle va combattre l’invasion avec ses nouveaux alliés. Son personnage est sympa mais sans grande originalité, et là encore, l’aspect humain n’est pas retranscrit avec autant de subtilité que chez Pixar. Sa condition de captive, sa difformité, tout cela est traité vite fait pour faire démarrer l’histoire, mais le récit ne se nourrit pas assez des personnalités de ses protagonistes. Du coup, on assiste à un spectacle visuellement très réussi, mais qui ne parvient pas à gagner en densité émotionnelle.
Et c’est bien dommage au vu des quelques scènes qui semblent faire décoller le film, notamment la rencontre hilarante entre le président des Etats-Unis et le robot alien, où les références vont de Rencontres du 3ème Type au Flic de Beverly Hills! Un moment bien délirant qui fait regretter que tout le film n’applique pas le même concept…

lundi 6 avril 2009

VICKY CRISTINA BARCELONA


Troisième collaboration entre Woody Allen et son égérie Scarlett Johansson, Vicky Cristina Barcelona délocalise l’action sur les terres espagnoles, offrant une atmosphère bien différente des trois derniers films du réalisateur. Vicky Cristina Barcelona narre les amours difficiles liant trois femmes à un homme, le chanceux se nommant Javier Bardem, et ça sort le 8 avril en DVD.
Artiste de son état et adepte d’un mode de vie bohème, le peintre Juan Antonio est un homme direct et franc. Lorsqu’il propose à deux américaines de venir passer un week-end avec lui dans sa maison de campagne, il leur précise bien qu’il y aura du bon vin, de la bonne table et du sexe. Vicky et Cristina ont deux tempéraments totalement opposés, la première étant une indéfectible romantique tandis que la seconde est plutôt volage. Deux natures totalement contradictoires que Juan Antonio va tenter de convaincre…


Un point de départ sympathique annonçant un gentil petit film de mœurs, aidé par sa localisation estivale. Mais Vicky Cristina Barcelona ne tient pas toutes ses promesses, et le film avance en usant d’un sens psychologique finalement sommaire. Les multiples triangles amoureux se perdent dans une vision très basique du problème, l’ambiance bobo n’étant pas là pour donner plus d’impact au sujet. Le personnage de Vicky (Rebecca Hall) est le plus intéressant, car elle est confrontée à un homme ne partageant pas du tout sa vision du monde et que cela génère des remises en question. Mais pour le reste, c’est finalement assez light, et les situations ne sont pas aussi captivantes que le laissait présager le point de départ.
Entre Javier Bardem, Rebecca hall, Scarlett Johansson et Penelope Cruz, le casting est plutôt haut de gamme; mais la présence de ces acteurs ne suffit pas à sortir le film de sa torpeur estivale et a créer un véritable intérêt pour ces marivaudages amoureux.

jeudi 2 avril 2009

GRIZZLY PARK


Inédit dans nos contrées, ce film du bien-nommé Tom Skull tente de raviver le genre du film de grizzly. Tout est dans le titre, il n’y a pas de surprise. Et c’est bien ça le problème… Petite production indépendante destinée au marché de la vidéo US, ce Grizzly Park relate la même vieille histoire de djeun’s en pleine nature confrontés à une menace aux crocs bien aiguisés. Il faut déjà savoir que la vilaine bestiole ne se montrera que rarement, ce qui était un atout pour le suspense dans Les Dents de la Mer, mais qui est loin d’en être un ici.
La bande de jeunes est composée de délinquants choisis pour un programme de travaux d’intérêts généraux (c’est la mode entre Wilderness et See no Evil…). Une brochette triée sur le volet, avec le bourgeois et la vaniteuse, la bimbo ingénue, le Black de service, l’Asiatique de service… Le seul personnage présentant un minimum d’intérêt est le nazillon avec ses tatouages SS ; sans parler de psychologie, on peut tout de même suivre un semblant d’approche sur sa personnalité. Mais ça reste limité hein, faut pas croire qu’on est en plein survival existentialiste. On est d’ailleurs pas vraiment dans un survival non plus…



Grizzly Park voit donc ces djeuns mené par un Ranger Bob tout placide (Glenn Morshower, autrement plus inspiré dans 24 Heures Chrono : le fidèle du Président Palmer, c’était lui) bien décidé à leur faire nettoyer la montagne, tout en maintenant un discours écolo dont on se fout un peu, cela dit. Bon, qu’est-ce qu’on pourrait sauver là-dedans ? Reste quelques effets gores sympathiques, dont une bonne tête bien arrachée, mais le film est trop lent et avare pour fonctionner. En gros, les attaques se comptent sur les doigts d’une patte, et elles sont plus marrantes que flippantes.



Et quels dialogues ! Je soupçonne la version canadienne d’y être pour quelque chose, mais ça ressemble à de l’impro totale perpétrée par des acteurs en manque sérieux d’inspiration. La caméra s’attarde sur des échanges creux, créant une sorte de blanc cinématographique. C’est relativement curieux, comme si Tom Skull essayait de capter quelque chose d’indicible, mais qui est malheureusement absent. D’où le blanc…
Un petit twist final pour faire bonne figure, et une révélation quant au questionnement parcourant l’ensemble du film : alors, Bebe, seins naturels ou silicone ? Mouais, c’est pas Skull qui va relancer le film de Grizzly…