lundi 28 décembre 2009

TOP 10 CINEMA 2009

2009 arrive en bout de course, et c’est toujours entre la bûche et la dinde que viennent les questionnements : vais-je adhérer à Hadopi, est-ce qu’en 2010 je parviendrai à apprécier 2012, les gens se tiendront-ils tous par la main en chantant Heal the World, quels sont les meilleurs films que j’ai vu cette année, figue ou raisin, l’œuf ou la poule ?

Autant de pensées persistantes qui mettent mon esprit en ébullition, je répondrai donc à une question à la fois. La première fait suite à l’article de Niko06 sur son excellent Filmosphère, qui fait le bilan de cette année riche en découvertes. Pour ma part, j’ai dû batailler ferme et éjecter d’excellents films afin de réduire le classement à 10 places. J’espère que j’aurai autant de mal à effectuer ce classement en décembre prochain !


10. INGLOURIOUS BASTERDS

Tarantino revisite l’Histoire avec maëstria et selon son point de vue très personnel, et le résultat est drôle, bourrin et énorme. QT retrouve sa forme originelle ! (critique complète en cliquant sur le truc en violet, juste ).




9. VERTIGE

Le premier film d’Abel Ferry est une surprise de taille, le bonhomme parvenant à créer un survival de toute beauté, ce qui n’était pas arrivé dans nos contrées depuis… Et ben depuis Humains en fait ! Naaaaaan je déconne, en fait ça n’était pas arrivé depuis le Haute Tension d’Aja !




8. MULBERRY STREET

Là encore, il s’agit d’un premier film. Jim Mickle revisite le film d’infectés en y ajoutant une atmosphère 80’s tendue comme un string et une mise en scène énorme qui fait de ce Mulberry street un classique en devenir. Si si, vous verrez… Sorti dans nos contrées en DVD dans l’anonymat le plus total…





7. DEAD MAN’S SHOES

Une bombe totalement atypique qui revisite le thème de la vengeance en le traitant sous un angle bucolique et bourrin à la fois ! Shane Meadows frappe un grand coup avec ce film, et Paddy Considine est exceptionnel !



6. CHOCOLATE

J’ai un faible pour les friandises, et celle offerte par Prachya Pinkaew est un délice ! La petite JeeJa Yanin est au centre de ce film de combats jouissif à mort, dans lequel s’enchaînent des séquences toutes plus démentielles les unes que les autres ! De la pure bombe thaï comme on en fait pas ailleurs !




5. LA DERNIERE MAISON SUR LA GAUCHE

Premier film du réalisateur grec Dennis Illiadis, ce remake du film très moche de Craven est exceptionnel, tant par son atmosphère désespérée que par sa mise en scène géniale. Cette descente aux enfers est un bad trip d’une intensité rare, et le réal s’impose avec cette bande totalement radicale.




4. BIENVENUE A ZOMBIELAND

Enooooorme ! Une comédie de zombies bad-ass avec un Woody en pleine forme, un humour qui décapite tout, une mise en scène qui déchire… Bienvenue à Zombieland est une date dans la comédie, et dans le film de zombies, et dans la filmo de… Ah non je ne spoilerai pas, mais quel plaisir de le voir participer à cette œuvre démente !!!




3. COLD PREY

Le boogeyman qui vient du froid est la perle de Gérardmer 2009. La scandinavie est une terre très fertile en matière de slasher et de survival, et la bombe de Roar Uthaug fracasse tout ! L’histoire ultra-classique de la bande de jeunes qui se réfugie dans un endroit apparemment désert est dynamitée par un travail d’écriture de la meilleure facture et une réalisation de toute beauté. Cold Prey et son excellente suite sortiront dans les bacs début janvier !



2. SOUTHLAND TALES

Richard Kelly au sommet de son art pour un trip hallucinant dans un futur dérangé où zonent The Rock, Sarah Michelle Gellar, Justin Timberlake et bien d’autres, emportés par une vague post-1984 magnifique et des déviations métaphysiques géniales… Le film-somme de Kelly, d’une densité à faire pleurer et d’une maîtrise absolue.




1. BOY A

On termine par le choc émotionnel de l’année, un petit film anglais qui a fait sensation dans les festivals et qui mérite vraiment une reconnaissance. Un réalisateur plus que talentueux (John Crowley) associé à un acteur exceptionnel (Andrew Garfield), pour un récit sur la culpabilité et la rédemption d’une grandeur jamais vue. Tout en subtilité et en finesse, le récit suit l’existence fragile de ce jeune homme dont la soif de vivre est mise à rude épreuve, et l’on tient tout simplement un des plus beaux films qui ait vu le jour.


Ouh, que d’émotions ! Je sèche mes larmes et je vous invite à mettre en ligne vos propres TOP 10, et j’en profite également pour vous souhaitez un excellent passage en 2010 !



vendredi 25 décembre 2009

VERY BAD TRIP


Sorti en DVD le 9 décembre


Qu’est-ce qui dans ce film a pu plaire autant pour faire un tel carton ? On prend American Pie, on le mixe avec Supergrave et on obtient Very bad Trip. Rien d’original, pas de trait d’humour totalement génial, et des personnages sans envergure. Franchement, je ne vois vraiment pas l'originalité du produit…

Il y a un truc qui est vraiment particulier avec ce film, c’est qu’il propose un concept vraiment innovant : les trucs les plus drôles sont ceux que l’on ne verra jamais. En fait, la soirée de dingue qu’ont passé les 4 amis a été tellement intense qu’ils n’en ont gardé aucun souvenir, et ils vont essayer de remonter la trace de tout ce qu’ils ont fait. Enfin, ils sont 3 à essayer, le 4ème ayant mystérieusement disparu… Mais j’avoue que le concept est osé, parce qu’au vu du générique de fin (où l’on découvre quelques éléments de la soirée mémorable), on se dit que ça aurait été tellement drôle de faire un film sur cette même soirée… Parce que l’ « enquête » menée par les 3 amis n’a pas grand-chose de drôle finalement. Je ne dirai pas que je n’ai pas ri à 2 ou 3 moments, mais c’est tellement peu sur l’ensemble du film que cette comédie me laisse plutôt un souvenir décevant.

Il y a quelques trucs qui ressortent quand même de ce film, comme le personnage d’Alan qui est bien timbré et qui est à l’origine de quelques vannes sympas, comme avec le gamin ou la comète de Haley. Mais je n’arrive vraiment pas à saisir pourquoi ce film a connu un tel succès, tant les situations ne sortent pas du lot commun de ce genre de film. Les vannes sont parfois drôles mais n’ontrien d’exceptionnel, et l’ensemble suit un rythme vraiment décousu qui n’est qu’une succession de scènes sans véritable lien. La recherche de Doug n’est qu’un prétexte pour écrire un scénario fourre-tout qui ne parvient pas à être cohérent ni intéressant. Bon, je sais que beaucoup de personnes semblent avoir apprécié ce film, mais j’avoue que je ne comprends pas les critiques enthousiastes que j’ai pu en lire…

Un tigre dans la salle de bain, une poule qui se balade dans le salon, un bébé dans une armoire… Le bad trip de ces mecs n’est vraiment pas aussi fun qu’il y paraît…

dimanche 20 décembre 2009

STOIC


Inédit


Uwe Boll poursuit sa réhabilitation cinématographique de la plus belle manière, nous offrant avec Stoic un drame carcéral sans concession. Pour ceux qui ne connaîtraient le réalisateur teuton qu’à travers ses adaptations vidéo-ludico-foireuses, le choc risque d’être encore plus violent !
S’appuyant sur un fait divers s’étant déroulé dans un centre de détention pour délits mineurs, Uwe Boll nous plonge dans un récit sordide et désespéré. La narration très intelligente fonctionne sur deux temporalités : le présent, où l’on voit les détenus s’expliquer sur les événements ; et le passé, où l’on assiste à ces terribles événements. Le choix est dramatiquement très judicieux, puisqu’il confère un caractère inéluctable à la situation, renforçant par là même la tension des séquences.


Mais au-delà de ce choix narratif, Stoic bénéficie d’une mise en scène très efficace. Le film se déroulant presque intégralement dans la cellule que partagent les quatre prisonniers (le second et dernier lieu étant la salle d’interrogatoire), on pouvait craindre une vision très théâtrale, mais il n’en est rien. Uwe Boll aère son film en modifiant les angles de vue de manière très intelligente, ce qui renforce paradoxalement la promiscuité due à la situation et aux événements. Ce curieux mélange donne une dimension très nerveuse et angoissante au film, et cette plongée maladive en milieu carcéral est une réussite !
La dynamique imposée par Boll provient aussi de son montage très vif, qui n’a rien à voir avec un style MTV. On n'est pas dans la surenchère, mais dans l’élaboration d’une ambiance délétère grâce à un rythme très élaboré. Des plans-séquences auraient sans doute plombé le rythme, et le choix de découper l’action à travers des plans qui se superposent presque est intuitivement le bon. Cela permet d’obtenir un rendu réaliste plus important, puisque très proche d’une vision documentaire. Le choix de la photographie très terne participe à cette vision, et Stoic déroule son récit dérangeant de manière très efficace.


Le casting est évidemment très important dans un huis-clos, et celui de Stoic est exemplaire. En première ligne, quelle surprise de retrouver Edward Furlong, le seul et unique John Connor ! L’ex-beau gosse s’est métamorphosé, et il possède une présence physique indéniable. Sam Levinson, qui se contentait jusqu’à présent de jouer dans les films de papa (Barry Levinson), est un excellent acteur qui s’en sort à merveille avec un personnage très complexe. Steffen Mennekes est un habitué des productions Boll, puisqu’il a participé au déjanté Postal et à Bloodrayne 2. Là encore, on a affaire à un acteur très impliqué qui sait jouer avec le côté bestial de son personnage. Et enfin Shaun Sipos, qui parvient à créer un personnage très réaliste.
Stoic est une expérience qui ne laisse pas indifférent, et Uwe Boll parvient à nous immerger dans cette tragédie en étant le plus direct possible et sans chercher de justifications. Il nous livre des faits bruts, que les personnages vont tenter de rationnaliser, mais il s’agit avant tout de la vision d’un microcosme qui n’attend qu’une occasion pour exploser. Stoic peut se voir comme une allégorie de la nature humaine, dont le vernis social peut sauter à tout instant. Et Uwe Boll nous le montre avec beaucoup de talent.

vendredi 18 décembre 2009

LA-HAUT



Sorti en DVD le 16 décembre



Pixar poursuit son petit bonhomme de chemin en restant à l’avant-garde de l’animation, et Là-Haut constitue une œuvre sympathique restant dans la lignée des productions habituelles du groupe. On y retrouve de l’émotion, de l’aventure et de l’humour dans un mélange intelligent, permettant toujours des degrés de lecture divers selon l’âge des spectateurs. La recette est rôdée et efficace.

Pete Docter (réalisateur sur Monstres et Compagnie) et Bob Peterson mettent en scène les aventures d’un vieil homme solitaire et d’un jeune garçon passionné d’exploration qui vont se retrouver dans une maison volante à destination de l’Amérique du Sud ! Carl Fredricksen est un homme vieillissant, rongé par la mort de son épouse Ellie. Mais le jour où il est contraint de partir en maison de retraite, il décide de se lancer dans le périple qu’il aurait tant aimé faire avec sa compagne.
Ce qui frappe chez Pixar, c’est la qualité d’écriture et la fluidité de la narration. Le résumé de la vie de couple de Carl et Ellie est à ce titre une référence, plongeant le spectateur dans des émotions élémentaires et profondes en l’espace d’un instant. C’est simple, c’est impossible de ne pas avoir les larmes aux yeux devant cette évocation d’une vie amoureuse !

Là-Haut va nous entraîner ensuite dans un récit sympathique où nous croiserons un oiseau géant, un chien qui parle et d’autres personnages singuliers, et l’on va suivre tranquillement un récit drôle et inventif où les deux compères vont devoir lutter contre des obstacles divers et bien dangereux. Mais sous le niveau de lecture primaire, on trouve un récit initiatique pour deux personnes à deux extrémités de l’existence, et les symboles marquant le récit font partie de la richesse de cette œuvre. La maison que Carl tire sur son dos, le badge qu’il a conservé… Au-delà de l’aspect comique et absurde des situations, il y a cette profondeur d’âme qui pointe de temps en temps et qui nous parle finalement de la solitude et de la mort. Et réussir à faire passer ça dans un dessin animé destiné tout d’abord aux enfants, c’est plutôt surprenant !

mercredi 16 décembre 2009

PARANORMAL ACTIVITY



Sorti le 2 décembre



Avant de rentrer dans le vif du sujet, il faut tout de même apporter une précision par rapport au buzz entourant ce film depuis la première bande-annonce vue sur le net : non, Paranormal Activity n’est pas le nouveau Blair Witch, et non, il n’est certainement pas le film le plus flippant de la décennie. Voilà. Une fois cela posé, on peut continuer.
Que reste-t-il du premier film d’Oren Peli une fois que l’on enlève toute la pub qui a été faite ? Et bien il reste un petit film d’angoisse qui fonctionne plutôt bien ! L’utilisation de la caméra portée et de la vision documentaire n’est certainement pas novatrice, mais Oren Peli se sert de ces artifices pour renforcer le réalisme de la situation. On va donc suivre Micah et Katie, jeune couple fraîchement débarqué dans leur nouvelle maison qui n’est pas aussi tranquille qu’il y paraît… Micah a fait l’acquisition d’une caméra afin de capter la présence que sa femme Katie dit ressentir, et ce qui apparaît comme un jeu pour lui va peu à peu se transformer en véritable cauchemar…


Les détracteurs du Projet Blair Witch risquent certainement de détester encore ce Paranormal Activity, qui joue lui aussi sur la suggestion plutôt que sur le choc visuel. Les draps qui bougent et les portes qui claquent ont fait grincer des dents à beaucoup, mais pour ma part je trouve que cette vision de l’épouvante fonctionne plutôt bien. L’aspect froid de la vision indirecte (tout est filmé et donc retranscrit par la suite) renforce l’aspect inéluctable de la situation, puisque tout est déjà terminé lorsque le film commence. Dans un autre genre, ça rappelle le principe du film à l’envers qu’utilisait Gaspar Noé pour Irréversible. On a beau regarder ce qui se passe et espérer que cela change, tout est déjà terminé depuis longtemps.
L’opposition entre un Micah amusé et provocateur et une Katie flippée permet de développer la tension entre le couple, qui va grandir au fur et à mesure des phénomènes inexpliqués. La découverte de l’origine de la présence est vraiment intéressante, car elle explique pourquoi le couple ne cherche pas à quitter la maison. Et le fait de voir se dérouler un film de maison hantée dans une bicoque qui n’a rien de victorien est aussi un des aspects intéressants du film.


Paranormal Activity m’a fait flipper (oui tu m'a bien lu Niko06;) )! Après toutes les critiques négatives que j’ai lu au sujet de ce film, je doutais vraiment de la possibilité de ressentir quoi que ce soit dans ce film, mais il fonctionne bien. Evidemment il faut savoir être patient, car les événements s’enchaînent de manière tranquille, si l’on peut dire… Pour tendre vers des séquences finales vraiment impressionnantes.
Ce film n’atteint certainement pas le niveau du Projet Blair Witch ou de [REC], qui sont les grosses références de l’épouvante de ces 10 dernières années ; mais à son niveau plus modeste, il fonctionne efficacement.

lundi 14 décembre 2009

GODSPEED


Sorti en DVD le 17 novembre



Troisième film du réalisateur Robert Saitzyk, Godspeed nous entraîne dans une histoire étrange au rythme lancinant. Aidé de ses deux acteurs principaux à l’écriture, Joseph McKellheer et Cory Knauf, il met en scène la vie d’errance de Charlie Shepard après les assassinats de sa femme et de son fils. On est loin du film de vengeance, car Saitzyk traite davantage de la perdition humaine que du désir de tuer.


Godspeed possède une sensibilité très ibérique dans son traitement, ce film offrant une atmosphère et des thématiques proches des Proies ou des Disparus. Même la photographie de Michael Hardwick semble s’inspirer de ce nouveau cinéma espagnol dans le traitement des couleurs qui magnifie l’importance de la nature. Godspeed offre une forme de tension contemplative intéressante, s’appuyant sur l’antagonisme entre le calme des éléments naturels et la violence qui bouillonne en l’homme.


Si le récit se perd de temps à autre dans des considérations philosophiques un brin naïves, Saitzik parvient à adopter le ton juste pour continuer à capter l’intérêt du spectateur. En suivant un rythme atypique et en s’éloignant des caractéristiques classiques d’un drame, les trois scénaristes développent un récit particulier dont on a du mal à deviner les tenants et aboutissants. La rencontre entre Charlie et Sarah n’a rien de classique non plus, et va faire dévier le film vers une tension plus accentuée. En fait, cette tension va évoluer au fil du métrage et va déboucher sur un final d’une très grande maîtrise visuelle et émotionnelle.
Godspeed traite de nombreux thèmes s’articulant autour de la figure du prédicateur déchu Charlie Sheppard, comme la solitude, la foi, la faiblesse ou la folie. Robert Saitzyk parvient à donner une cohésion narrative et visuelle à son film, et les relations particulières entre les personnages sont traitées avec intelligence. Godspeed n’est pas un film inoubliable, mais il donne le ton d’une œuvre et d’un réalisateur à suivre…

samedi 12 décembre 2009

LAW ABIDING CITIZEN



Inédit



Le film de vengeance a plutôt la côte ces dernières années, entre un Death Sentence bien trash et son pendant féminin A vif. Law abiding Citizen semble jouer dans la même catégorie, mais il s’y insère de manière très particulière. La furie de Clyde Shelton (Gerard Butler) afin de venger sa femme et sa fille n’est qu’une étape dans ce film, étape qui arrive très rapidement d’ailleurs. Du coup, on se demande ce que le scénariste Kurt Wimmer (La Recrue) a en tête pour la suite des événements… Et c’est là que réside tout l’intérêt de l’histoire, puisque Clyde va s’attaquer à quelque chose de beaucoup plus vaste…



Le plan qu’il a élaboré se dévoile peu à peu, et va mettre à mal les bases d’une institution pourtant solide. L’angle d’attaque du film est plutôt original et permet d’ouvrir de nouvelles perspectives dans le genre. Mais plusieurs points empêchent pourtant le film d’être convaincant. Le premier, c’est le personnage de Nick Rice (Jamie Foxx), qui apparaît comme l’antithèse de celui de Clyde et qui est malheureusement très exaspérant dans sa vision idyllique de la justice. Au lieu d’offrir un contrepoint équilibré à la vision nettement plus pessimiste qui est celle de Clyde, elle apparaît surtout comme très exagérée dans sa naïveté… Du coup, l’affrontement entre les deux hommes perd nettement en qualité dramatique, et on s’intéresse surtout à la machination mise en place par Clyde…


Mais la crédibilité des événements s’amenuise peu à peu, et l’aspect ludique et roublard cède progressivement à un script carrément capillotracté, comme on dit! Ce qui est franchement dommage, car le personnage de Clyde possède des aspects plutôt intéressants. Mais au lieu de rester concentré sur les aspects humains en jeu, le scénariste et le réalisateur F. Gary Gray (Négociateur, Braquage à l’italienne) ne peuvent s’empêcher de mettre en place des rebondissements vraiment exagérés, mettant à mal toute la construction du récit pourtant prometteur. La fin est à ce titre clairement absurde, mais je ne peux pas trop en parler sans dévoiler l’intrigue. Bref, dommage pour ce film qui promettait une étude de caractère intéressante, et qui se vautre dans sa partie finale pour jouer sur les twists chers au cinéma ricain habituel…



mercredi 9 décembre 2009

TROIS JOURS A VIVRE



Inédit


Plus connu sous son titre original In 3 Tagen bist du tot, ce film autrichien qui a fait la tournée des festivals y a acquis une certaine renommée. A tel point qu’un In 3 Tage bist du tot 2 (j’aime ce titre!) a vu le jour, écumant lui aussi les festivals de genre. Toujours inédites par chez nous en salles ou en DVD, voici que Canal + diffuse les deux œuvres ce mois-ci! Une opération déjà initiée pour Cold Prey et Cold Prey 2, et j’en profite pour annoncer la sortie d’un coffret réunissant ces deux bombes le 5 janvier 2010!


Alors qu’en est-il de cette bête de festival? Et bien on est très loin de la saga Cold Prey en fait, et on se rapproche plus d’un ennui à la Morse… Ca commençait pourtant plutôt bien, avec une bande de jeunes qui partent faire la fête suite à l’obtention de leur diplôme, et qui reçoivent un SMS anonyme leur disant: dans 3 jours tu es mort. Evidemment chacun pense à une mauvaise blague, mais quand les meurtres commencent, ça rigole nettement moins…


Andreas Prochaska assure une certaine tension au début du film, qui se glisse aisément dans la veine du slasher moderne. Mais les apparences tombent peu à peu, et le problème vient surtout de l’écriture qui a tendance à être répétitive, et qui n’offre pas de point de vue original par rapport à ce qui a déjà été fait dans le genre. Le réalisateur se repose sur un script trop mince et sur des rebondissements hasardeux, nous emmenant vers une conclusion vite éventée et très bancale.
Le fait de voir un slasher se dérouler en Autriche permet d’apporter un peu de sang neuf, mais cela n’est pas suffisant pour attiser l’intérêt du spectateur. En conclusion, Trois Jours à vivre reste relativement superficiel dans son traitement, et n’est qu’un slasher lambda de plus. Dommage, car le travail sur l’atmosphère aurait pu donner un cachet bien plus captivant à l’ensemble…

lundi 7 décembre 2009

TOP 10 DES REALISATEURS ASIATIQUES EN ACTIVITE

Dernier-né des Top 10 consacrés aux réalisateurs, ce classement a été initié par Niko06 qui a déjà convaincu Rob Gordon. Mon classement perso tient forcément compte de mon attrait pour le cinéma de genre, comme vous pourrez rapidement le constater!



10. TONY JAA


Le prodige thaïlandais du Muay Thai, découvert dans Ong-Bak et consacré par L’Honneur du Dragon, s’est également lancé dans la mise en scène avec Ong- Bak 2. S’il n’atteint pas les qualités visuelles des films de Prachya Pinkaew, Ong-Bak 2 reste un bon film sur lequel le combattant a bien galéré, mais Tony Jaa se défend niveau mise en scène et assure un spectacle de qualité. Par contre, tous les problèmes qu’il a eu sur le tournage risquent de le laissé dégoûté de son expérience derrière la caméra!




9. HOU HSIAO HSIEN


Je ne connais ce réalisateur chinois qu’à travers son Millenium Mambo qui m’avait fortement impressionné par son ambiance éthérée et sa mise en scène très inspirée. Une expérience sensorielle comme on aimerait en voir plus souvent, et qui bénéficiait en plus d’une excellente bande-son.





8. JOHNNIE TO


J’ai découvert le très bon The Mission et je pensais enfin avoir trouvé un successeur à Tsui Hark avec ce réalisateur hong-kongais. La qualité des gunfights très chorégraphiques donnait un impact retentissant à cette histoire classique d’hommes de main. Par contre, son Fulltime Killer et son Breaking News ne m’ont pas convaincu, et je l’ai donc laissé un peu à l’écart…




7. TAKESHI KITANO


Il y a bien longtemps que je n’ai pas vu de film du Japonais Kitano (depuis Aniki, mon Frère en fait), mais je me souviens de Violent Cop, Jugatsu ou encore A Scene at the Sea qui plongeaient le spectateur dans des univers complètement différents, mais totalement maîtrisés, d’où émergeaient une folie douce et des émotions viscérales.






6. HIDEO NAKATA


Le pionnier des petites filles aux cheveux sales, qui parvenait avec Ring à créer des ambiances franchement macabres et à distiller une peur comme en avait plus vu depuis un petit moment. Par ailleurs bavard, le film valait surtout pour quelques séquences choc bien inspirées. Dark Water est plus homogène tout en puisant dans les mêmes thématiques. Par contre, les deux Ring 2 du même auteur japonais ne valent vraiment pas le détour…




5. TSUI HARK


The Legend of Zu et Black Mask 2 sont complètement nazes, mais le réalisateur vietnamien Tsui Hark est l’homme derrière Time and Tide, Green Snake, Il était une fois en Chine… Et surtout, The Blade qui m’a fait découvrir ce réalisateur et qu’il n’a jamais surpassé! La virtuosité des combats est incroyable, et a très certainement influencé de nombreux auteurs par la suite.





4. ANG LEE


Je déteste son Salé, sucré et son Tigre et Dragon, mais ce qu’il a fait avec Hulk est tout simplement énorme! Et j’ai raté son Hôtel Woodstock que j’attends avec impatience en DVD! Le réalisateur taïwanais officie dans différents genres, ce qui permet de piocher et de trouver son compte!





3. KIYOSHI KUROSAWA

Cure et Kaïro m’ont profondément marqués par leur ambiance désespérée et sinistre. Le réalisateur japonais met en place des univers morbides et glaçants aux impacts psychologiques certains. Rarement la peur n'aura été aussi ésotérique!






2. RYHUEI KITAMURA


Versus était bien fendard avec sa mise en scène azimutée, mais quelle claque lors de la vision de Midnight Meat Train! La furie visuelle du japonais prend tout son sens dans ce déferlement de violence graphiquement parfait, servi par un Vinnie Jones hallucinant! Kitamura est probablement l’un des auteurs asiatiques ayant le mieux réussi son passage chez l’Oncle Sam!






1. PRACHYA PINKAEW


Le thaïlandais Prachya Pinkaew doit sa première place à sa manière de filmer les combats. La fluidité des mouvements, la rage des impacts, la folie des séquences font de ce metteur en scène un incontournable du cinéma asiatique. Les points de vue multiples dans Ong-Bak, la scène de dingue dans l’escalier dans L’Honneur du Dragon, la baston finale sur la façade d’immeuble dans Chocolate! Pas de doute, Pinkaew est un grand!

samedi 5 décembre 2009

LES BEAUX GOSSES


Sorti en DVD le 12 novembre



Je pensais que ce serait une comédie adolescente poussive comme on en fait plein, et j’avais complètement tort! Les beaux Gosses est cru et drôle tout en étant une radiographie très réaliste des affres de l’adolescence. Et quand on voit tout ce qui arrive à Hervé et Camel, il y a de quoi exploser de rire!
Il s’agit du premier film de Riad Sattouf, plus connu pour ses BD parues chez Fluide glacial, Pascal Brutal. Les quelques infos que j’ai pu en avoir me donnent vraiment envie de les découvrir, car elles semblent baigner dans un humour absurde totalement jouissif!


Loin d’être une bluette pour teenagers, Les beaux Gosses se focalise sur l’unique envie des mâles mal en point boutonneux: le sexe. Ca commence donc plutôt direct et l’on voit nos deux héros envieux et frustrés. Dès lors, tout le film suivra l’apprentissage d’Hervé qui se fera avec beaucoup de maladresse, de cruauté et un peu d’amour dedans! Riad Sattouf et Marc Syrigas parviennent à écrire des personnages vraiment drôles et originaux, qu’il s’agisse des personnages principaux ou secondaires. La mère d’Hervé est à ce titre excellente, et la relation avec son fils est un pur bonheur comique! Vincent Lacoste et Anthony Sonigo sont vraiment bons dans le rôle des deux potes cherchant à se faire une virilité!


Les beaux Gosses enchaîne les scènes absurdes et comiques avec une efficacité rare, et l’on se retrouve en fait devant une comédie française tout simplement géniale! Et en plus, les éléments dramatiques et l’émotion fonctionnent à merveille, augmentant la cohérence du film et rendant le propos de Sattouf terriblement réaliste. On retrouve des classiques adolescents comme la Redoute, la mère de la copine qui fait fantasmer, et on découvre certains trucs comme le coup de la chaussette!
Bref, Les beaux Gosses est énorme, et ça fait vraiment très longtemps qu’une comédie française ne m’avait pas fait marrer comme ça!