lundi 25 janvier 2010

THE PUNISHER 15 : LES FILLES EN ROBES BLANCHES



Sorti le 20 janvier


Le départ de Garth Ennis a de quoi affoler les fans du Punisher, l’auteur irlandais ayant permis au personnage d’acquérir sa pleine maturité. L’atmosphère desespérée, les visions gores et l’humour décapant (Barracuda forever !) font de la série MAX une référence absolue en matière de comics. Mais Ennis s’en est allé, et en attendant la série régulière de Jason Aaron, nous aurons droit à 3 arcs écrits par Gregg Hurwitz, Duane Swierczynski et Victor Gischler (merci pour l’info, Youto ; mais où tu traînes bon sang;-) ). L’arc d’Hurwitz vient de sortir, et le résultat est étonnant.

J’avais été très déçu par sa réapppropriation de Foolkiller, qui misait sur ses effets gores mais qui n’était pas du tout convaincant au niveau du scénario. Et quelle surprise en ouvrant ce 15ème volume d’y trouver un ton à la fois romanesque (Hurwitz est un auteur de polars) et très cinématographique ! C’est simple, Hurwitz s’engouffre dans la voie créée par Ennis et y apporte une vraie touche personnelle en nous dévoilant des aspects inédits du Punisher ! Gregg Hurwitz ose s’attaquer aux émotions du vigilante, et il le fait dans un style magistral.

Le dessin de Laurence Campbell (un inconnu total pour moi), n’a pas à rougir de la comparaison avec Darrick Robertson, Leandro Fernandez, Goran Parlov ou Lan Medina. Son travail sur les ombres, ses plans iconiques et sa vision cinématographique font de cet arc une réussite totale. L’album est d’ailleurs une version moderne des Sept Mercenaires, sauf que le Punisher va se débrouiller seul. Et un des bad guys est quand même furieusement inspiré de Danny « Machete » Trejo !

Un villageois mexicain va demander l’aide du Punisher alors que des femmes et des filles se font régulièrement enlever. Personne ne sait pourquoi elles disparaissent, et Frank Castle va mener l’enquête à sa manière. Gregg Hurwitz maîtrise parfaitement la personnalité du Punisher, et il va dérouler son récit avec réalisme. Le justicier solitaire va être confronté à ses propres démons, et il va mener ses investigations avec toujours les mêmes souvenirs dans son cœur. Hurwitz reste totalement crédible et augmente la densité du récit par cet aspect psychologique de Castle, et il apporte une touche véritablement émotive au personnage. Je n’en dirai pas plus, mais il y a des scènes vraiment belles dans ce volume…

Qui dit Punisher dit carnage, évidemment, et Hurwitz n’oublie pas le potentiel de sauvagerie de Castle. Là encore, nous avons droit à un Punisher froid et implacable, adpete de la torture et des méthodes expéditives. D’ailleurs l’une des mises à mort est franchement sympa ! Le dessin de Campbell pose un personnage dur et mythique, renvoyant par endroit au séminal Born dessiné par Robertson. Ses choix de cadrages dénotent sa connaissance du matériau cinématographique et permettent la mise en place d’une atmosphère riche et très travaillée. Le crépuscule mexicain, la froideur d’une morgue, le désespoir d’un cimetière, la solitude d’un bar… Campbell fait du grand art ! Et que dire des covers de Dave Johnson ? Certaines sont excellentes, notamment celle avec la gamine et la poupée…

Cet arc du Punisher est une réussite totale, et permet pour l’instant de ne pas regretter le départ d’Ennis. L’ombre du maître plâne toujours sur la série, et j’espère que Jason Aaron parviendra à renouveller le personnage… Par contre, il y aura un gros bémol : Steve Dillon au dessin…

7 commentaires:

  1. comme toi j'ai été agréablement surpris par ce volume 15, moins trash qu' un ennis (quoique la blague trashouille avec le requin) mais plus mélancolique. Je n'ais pas révé mais il y a bien le retour d'un de ces plus grands adversaires dans cet épisode,nan?! complétément bloqué sur la cover de Johnson aussi..Foolkiller, moi j'ai aimé mais c'est qu' un rip off du new yorkais au crane, c'est sur..
    Mat Castle.

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  2. Non tu n'as pas rêvé, -censuré- revient bien dans cet arc, et je le trouve vraiment bon! Rien à voir avec ses débuts hein? ;-)
    L'approche d'Hurwitz est vraiment excellente, j'ai hâte de voir la suite... Mais j'ai un peu peur aussi...

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  3. Bémol sur Dillon? C'est à dire? Parce que moi perso je déteste son dessin...

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  4. Ben c'est ça, j'ai vraiment du mal avec son dessin, sauf dans Preacher...

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  5. C'est vraiment un package sur preacher (dillon ennis), j'ai du mal a imaginer l'un sans l'autre sur ce titre, par contre son style dans le punisher max vaut pas tripette face au serbe parlov ou à un robertson par exemple, maintenant reste ce que Aaron ve faire de ce diamant noir..
    Mat Castle

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  6. Mis à part l'épisode dessiné par Howard Chaykin dans l'arc La longue Nuit froide qui est carrément moche (et celui de Dillon donc), le reste est graphiquement excellent! Robertson, Fernandez, Parlov, Medina, et maintenant Campbell, chacun appose sa touche de noirceur réaliste avec une homogénéité sidérante. Je ne sais pas quand est prévu le prochain tome, mais je l'attends avec impatience...

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  7. Tout à fait d'accord sur Chaykin et Dillon.
    Quant à Hurwitz, il se débrouille heureusement mieux que sur Foolkiller. D'autant que passer après Ennis, ce n'est pas évident.

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