samedi 12 juin 2010

RAMPAGE


Inédit

Après l’impressionnant Stoic, Uwe Boll poursuit sa réhabilitation cinématographique avec ce Rampage, qui emprunte le schéma du Elephant de Gus Van Sant pour en faire un film bien plus abouti. Si les tueries lycéennes sont un phénomène qui s’est répandu à travers le monde, elles sont malheureusement très connotées avec le modèle social américain. Ici on sort de l'enceinte d'un lycée, mais le résultat est le même. Le culte des armes est un des privilèges de l’Oncle Sam, qui va de pair avec un 2ème amendement très libertaire à a ce sujet. Mon collègue et néanmoins ami Youtokine Toumi a déjà chroniqué cette oeuvre sur son Cosmic Joke, et il m'a convaincu de le voir!

Uwe Boll s’empare d’un fait social tragique et en démonte les mécanismes de manière très directe, s’armant d’une mise en scène rodée sur Stoic qui lui permet de créer une tension palpable. Les mises au point, les décadrages, les décalages entre la bande-son et l’image, sa réalisation confère au film un aspect brut et réaliste, aidée par la présence dérangeante de Brendan Fletcher, excellent en paumé qui se laisse déborder par sa violence contenue. Ce genre de film repose énormément sur l’acteur principal, et au-delà de la mise en scène supérieure à celle de Van Sant, le « héros » est nettement plus marquant chez Boll.

Rampage mélange les strates temporelles, posant des flash-forward visuels qui font progressivement monter la tension. Bill Williamson, le personnage principal, laisse l’étau se resserrer autour de lui jusqu’à l’explosion. La gradation effectuée par Boll (qui a écrit le scénario) va déboucher sur des séquences radicales, et la courte durée du métrage (1h25) permet de maintenir le niveau de tension jusqu’au bout.

Comme pour Stoic, Uwe Boll ne s’embarrasse pas d’explications mais montre des faits bruts. Même si la construction s’avère différente (Stoic est un immense flashback entrecoupé d’interrogatoires), le principe de cette radicalité est un élément primordial dans la réussite du film. Boll ne parvient pas à retrouver le malaise de Stoic, qui est quand même plus traumatisant, mais Rampage surprend par sa violence sèche et totalement réaliste. Le raid de Williamson fait écho aux pulsions les plus noires de l’être humain, et la mise en scène énergique de Boll assure une ambiance déreangeante.

Rampage est une nouvelle occasion pour Boll de retrouver Shaun Sipos, sosie de Brad Pitt qui avait déjà travaillé sur Stoic. On aperçoit fugacement Katharine Isabelle, la Ginger de l’excellente trilogie Ginger Snaps (dont le 2ème volet voit la présence de Brendan Fletcher justement !).

Rampage est donc une œuvre réussie, confirmant tout le bien que l’on peut penser d’Uwe Boll à présent !

4 commentaires:

  1. Merci pour le lien, vieux! J'aime bien le "collègue ET NEANMOINS ami" :p
    Niko l'a commandé aussi, ce film. Ch'uis curieux de voir sa critique

    RépondreSupprimer
  2. J'aime bien cette formule, sans rancune! ;-)
    Allez Niko, regarde-le!!!

    RépondreSupprimer
  3. Tu m'as donné envie de le voir celui-là!! J'aime bien les gens qui tuent des gens...gratuitement!!Mdr!!

    RépondreSupprimer