samedi 27 février 2010

DARK REIGN MONSTER 1


Sorti le 17 février

Le premier Monster Dark Reign pointe son nez en librairie alors que l’événement bat son plein chez Marvel . Au menu de ce pavé, 4 épisodes de Deadpool, 3 de Miss Marvel, et 6 de la Panthère noire.

Les épisodes consacrés au Merc with a Mouth sont les numéros 4 à 7, et sont la continuité de la série principale débutée dans le Secret Invasion hors série 3, et se déroulent avant les épisodes publiés dans les mensuels Dark Reign 4 et 5. Wade se retrouve face à des zombies, combat Requin-Tigre et retrouve son vieil ami Bob, le tout emballé de manière assez classique par un Daniel Way moins inspiré que sur le tie-in à Secret Invasion. Ca reste sympa et fun, sans être transcendant. Le personnage de Requin-Tigre est intéressant, et va donner quelques difficultés à Wade…

Les épisodes de Miss Marvel voient une Carol Danvers de retour à la vie civile, qui va être confrontée à un vieil ennemi… Ces 3 épisodes sobrement intitulés La Mort de Miss Marvel laissent augurer d’une fin explosive… On assiste à des flash-backs sur la vie amoureuse de Carol, et sur les difficultés personnelles qu’elle a eue ; Brian Reed se concentre sur la psychologie de Carol, délaissant l’action jusqu’au dénouement… Des épisodes intéressants, là encore pas extraordinaires, mais qui permettent d’en apprendre davantage sur la belle Marvel…

La 3ème partie (qui fait quasimment la moitié du Monster) propose la mini-série consacrée à la nouvelle Panthère noire. T’Challa ayant eu de gros problèmes, il faut que le Wakanda offre à son peuple une nouvelle incarnation du Dieu-Panthère. Le choix se porte sur Shuri, la sœur du roi, qui a bénéficié du même entraînement et de la même éducation que lui. Mais elle va devoir passer plusieurs épreuves et affronter de multiples dangers pour prouver qu’elle est digne de succéder à T’Challa…

Les scénaristes aiment bien diversifier leurs personnages, en les féminisant notamment… Miss Hulk, Spider-Woman, x-23… C’est au tour de la Panthère noire d’y passer, et le résultat est une mini sympathique, mais qui reste en-deça de la série consacrée à T’Challa. On se rappelle des épisodes signés Christopher Priest qui sont quand même le must dans le genre… Cette nouvelle Panthère noire possède des atours 90’s, que ce soit au niveau du dessin signé Ken Lashley, ou au niveau du récit qui nous fait passer du monde réel aux limbes. Le combat se mène dans plusieurs dimensions, et les croyances vont être mises à rude épreuve.

Ce premier Monster consacré au Dark Reign est donc de facture classique, proposant des récits sympathiques mais qui auraient gagné à être plus captivants. Un achat pas forcément indispensable, mais qui reste agréable.


mercredi 24 février 2010

WOLFMAN


Sorti le 10 février

Ce film est le remake du Loup-Garou réalisé en 1941 par George Waggner avec Lon Channey Jr. C’est Benicio Del Toro qui reprend le rôle de Lawrence Talbot (Larry dans la version originale), de retour dans son village natal et qui va être confronté à une terrible malédiction. Dans cette relecture du classique d’Universal, Lawrence revient pour élucider la mort de son frère, tué sauvagement par ce qui semble bien être une bête sauvage.

La bande-annonce ne mentait pas en nous dévoilant une imagerie baroque semblant tout droit sortie des années 40, le film bénéficiant dans sa totalité du même traitement très inspiré par l’aspect gothique des films de monstres classiques. La beauté des plans est indéniable, notamment grâce au travail sur la photographie effectué par Shelly Johnson. La mise en scène de Joe Johnston est plus inspirée que ce qu’il livre habituellement, et l’on peut être étonné par la belle tenue graphique de l’ensemble…

Mais si l’enveloppe est attirante, le choc qui suit est bien grand: au-delà de sa beauté visuelle,Wolfman n’a strictement rien du tout à offrir. L’aspect baroque est respecté dans la mise en scène, mais il ne se dégage paradoxalement de ce film aucune ambiance, Wolfman étant simplement un exercice de style appliqué. Le travail sur la forme a beau être remarquable, le vide scénaristique et l’absence de réels enjeux dramatiques sont désastreux pour le film. En clair, on assiste à une succession de belles cartes postales gothiques sans pouvoir s’impliquer le moindre instant dans le récit, dont les personnages creux ne parviennent pas a susciter l’émotion, malgré un casting intéressant.


Benicio Del Toro se bat avec un personnage stéréotypé, et le problème du scénario réside d’abord là-dedans : chaque personnage est davantage une fonction qu’un esprit, ce qui réduit considérablement la portée dramatique du film. Emily Blunt s’en sort comme elle peut avec son personnage de femme fragile, Anthony Hopkins joue toujours le même rôle, Hugo Weaving aussi… On se retrouve devant un film sans âme qui déroule un récit de moins en moins captivant, surtout que les secrets sont éventés bien avant d’être révélés…

Wolfman est une très grosse déception, surtout qu’il est censé relancer la galerie des monstres Universal pour les années à venir… Mais ce qui fait le plus mal, c’est que Johnston est l’homme aux commandes du prochain The first Avenger : Captain America


lundi 22 février 2010

DEADPOOL / THUNDERBOLTS: MAGNUM OPUS


Paru dans Dark Reign 4 et 5


Daniel Way au scénario, ça peut donner le pire (Wolverine Origins) ou le meilleur (les premiers épisodes de la nouvele série Deadpool). Pour le crossover entre DP et lesThunderbolts, le début fait un peu peur avec un humour pas terrible, mais ça se rattrape bien par la suite, heureusement !

Les numéros 8 et 9 de la série Deadpool et les numéros 130 et 131 des Thunderbolts voient le Merc with a Mouth aux prises avec l’équipe d’Osborn, Wade ayant décidé de faire payer Osborn pour les fichiers qu’il lui a volé et qui lui ont permis de terrasser la reine Skrull lors de Secret Invasion.

Andy Diggle et Way se partagent donc le scénario, et après un début un peu mou, on rentre vraiment dans le vif du sujet avec notamment le lien (fantasmé ?) de Deadpool et de la Veuve noire. Wade lui fait la cour tout en lui mettant un flingue sous le nez, ce qui donne lieu à des séquences vraiment fun. Chaque camp y va de sa stratégie fallacieuse pour mettre un terme au conflit, et il faut admettre que Daniel Way propose de bonnes idées. Le choix de faire intervenir le Maître de Corvée est vraiment bon, lui qui est un « ami » de longue date de Wade…

Ce Magnum Opus est un arc rythmé qui permet de retrouver des Thunderbolts en pleine crise, dont les membres doivent constamment faire leurs preuves auprès d’un Osborn exaspéré. Mine de rien, la transformation de l’ex-Bouffon vert est sacrément intéressante ! Et j’espère que DP va poursuivre sur sa lancée, et qu’il va continuer à apparaître dans les pages des magazines Marvel made in France… RDV est pris pour le premier Monster consacré au Dark Reign !



samedi 20 février 2010

DARK REIGN : LA CABALE



Paru le 2 février dans Dark Reign 5



Chez Marvel, on est en plein Dark Reign, et le numéro 5 de la revue éponyme en profite pour faire un focus sur les membres de la Cabale de Norman Osborn. Cette mini-série présente la version noire des Illuminati, qui voit se liguer autour d’Osborn Fatalis, Namor,Loki,Hood et Emma Frost. Chaque court chapitre se concentre sur l’un des personnages, et donne quelques éclaircissement sur son implication dans cette confrérie, et sur ses motivations dans ce Dark Reign.

On commence par Fatalis en pleine discussion avec Namor sur la stratégie à suivre, et qui montre encore une fois que le souverain de Latvérie pense toujours avec de nombreux coups d’avance. On retrouve Adi Granov au dessin, qui nous offre comme d’habitude de très belles planches. Le récit est simple et concis, et permet de voir les tensions coexistant au sein de cette équipe.

On poursuit avec l’ex-Reine blanche du Club des Damnés, pour un récit pas vraiment emballant sur ses origines, au dessin lui aussi moins intéressant. La dernière case est marrante et explique le pourquoi de ce costume très sexy pour la douce Emma !

La partie sur Hood est plutôt sympa, avec un Parker faisant une oraison funèbre et qui parle d’un traître dans son clan. Le scénario de Rick Remender est bien écrit, et le dessin de Max Fiumara relève le niveau par rapport à celui de Daniel Acuna sur Emma Frost. Hood fait partie des personnages Marvel qui montent en puissance et qui offrent un développement bien plus intéressant que ce qu’ils laissaient supposer au départ. Gageons qu’il aura encore de l’avenir après Dark Reign…

Le récit sur Namor est carrément naze, en plus d’être moche graphiquement. Une histoire inutile qui ne fait que prouver l’égocentrisme du souverain atlante et qui n’apporte rien par rapport à l’ère mouvementée qui secoue l’univers Marvel (en même temps c’est mouvementé depuis des années avec tous ces crossovers…)

Enfin, l’histoire sur Loki qui est invité chez Fatalis est menée avec humour, et achève cette mini-série pas indispensable mais sympathique sur une note plus légère (si l’on accepte l’habituelle cruauté des deux protagonistes). D’ailleurs, changez Loki en gonzesse, il fallait le faire ! Si quelqu’un sait qui a eu cette idée…

vendredi 19 février 2010

GERARDMER 2010, 19EME SEANCE: DOGHOUSE


Inédit



La seule comédie du festival nous vient d’Angleterre, et on la doit au déjanté Jake West, qui nous pond avec Doghouse une bonne tranche de fun. Jugez plutôt : un groupe d’amis part en week-end dans un bled paumé pour soutenir l’un des leurs qui est en plein divorce. Mais ils vont se retrouver dans un village apparemment désert, jusqu’à ce qu’ils s’aperçoivent que Moodley est en fait habité par une bande de zombies femelles qui dévore tous les hommes !

Ce pitch bien misogyne et prometteur semblant tout droit sorti d’un esprit tordu suite à une rupture tient bien ses promesses, et on assiste à un combat acharné entre le bien et le mal, comprenez entre les Hommes et les Femmes. La caractérisation des personnages est vraiment excellente, chacun se démarquant par ses manies ou sa personnalité, rendant le groupe très hétéroclite. Les différences de caractères sont source de nombreux gags bien fun et sanglants, et Jake West maintient très bien le rythme entre l’humour et le gore.

Doghouse n’atteint pas le niveau d’un Shaun of the Dead ou d’un Bienvenue à Zombieland, mais il s’en approche à plusieurs reprises. Dommage qu’il tire en longueur pendant un moment, faisant retomber un peu le niveau. Mais la horde de zombies femelles est elle aussi très bien caractérisée, et leur déchaînement de violence est franchement drôle.

Doghouse est vif et gore, et constitue un très bon film pour clore ce festival ! Ca y est, Gérardmer 2010 c’est terminé, plus qu’à rentrer au chalet passer une dernière nuit. Mais il faudra encore une fois traverser cette obscure forêt avant d’y arriver…


jeudi 18 février 2010

GERARDMER 2010, 18EME SEANCE: ZONE OF THE DEAD


Sortie en DVD le 25 mars


Cette année, la petite curiosité du festival nous vient de l’Est, avec un film de zombies serbe qui peut se targuer d’avoir à son casting Ken Foree, celui-là même qui résistait à l’assaut des morts-vivants de Romero dans le classique Zombie ! Mais passé cette petite attente, il est clair que le film de Milan Konjevic et Milan Todorovic n’a absolument rien à offrir ! C’est une série Z fauchée qui ne méritait certainement pas une projection à Fantastic’Arts, et le seul moment intéressant du film aura été la coupure suite à un problème dans la cabine de projection ! C’est là que David Rault, le présentateur du festival qui passait par là, a surgi sur scène pour nous faire un petit pitch, salué par une petite foule de festivaliers en forme !

Donc, pour en revenir à ce film, Zone of the Dead est le pire film du festival (juste devant Dans ton Sommeil !), et il n’est pas une œuvre qui donnera envie de s’intéresser au cinéma serbe. Les acteurs sont en roue libre, les personnages sont mal (ou pas) écrits, la réalisation est plus qu’approximative… On est face à ce qui aurait du rester un DTV obscur, et les deux réalisateurs ne doivent pas en revenir d’avoir été sélectionnés dans un festival !

Même Ken Foree se demande ce qu’il fait dans cette galère, avec un prisonnier qui se veut charmeur (en plus d’être un hommage au Napoleon Wilson d’Assaut), une policière dont il s’agit de la 1ère mission et qu’il va essayer de rassurer sans que l’on sache trop s’il est paternel ou s’il a envie de la sauter, des flics monolithiques qui semblent lire leurs dialogues sur un prompteur… Mais il faut reconnaître que les effets gores ne sont pas trop mauvais pour un film de cette catégorie, et le morceau de bravoure de la fin parvient même à être emballant !

Il faut noter aussi la prestation d’un combattant semblant tout droit sorti d’un nanar 80’s et qui prend son rôle très au sérieux ; dommage que le film ne se soit pas focalisé sur lui, il aurait gagné en capital sympathie… Bref, si vous avez l’occasion de le voir, vous pouvez le rater sans remords! Et le plus hallucinant, c'est qu'il sort en DVD fin mars!!!


mercredi 17 février 2010

GERARDMER 2010, 17EME SEANCE: SURVIVAL OF THE DEAD



Inédit



Romero et les zombies, 6ème ! Si l’on peut lui faire le reproche de toujours tourner le même film, il faut reconnaître que Papy Romero se renouvelle de temps en temps tout en gardant la même trame. Après un Diary of the Dead désastreux qui surfait sur la vague pseudo-documentaire qui faisait fureur il y a quelques années, il opte aujourd’hui pour une relecture de sa Nuit des Morts-vivants version western !

Une équipe de bidasses apprend l’existence d’une île où les survivants parviennent à mener une existence à peu près normale. Ils décident de s’y rendre et vont devoir faire face à la guérilla menée par deux clans rivaux se battant pour leurs terres. George Romero se fait un petit plaisir avec ce film, réalisant une sorte de western rempli d’humour et de zombies. Le côté exotique de ce film réside dans cette délocalisation spatiale et pseudo-temporelle, offrant un film-parenthèse dans la saga initiée en 1968.

Romero se concentre sur les deux figures vieillissantes s’opposant depuis des décennies, mettant en avant l’absurdité de leur lutte, et posant également le conflit des générations. Romero prend plaisir à évoquer son propre parcours à travers ces deux personnages, cette dichotomie étant symbolique de l’accueil fait à ces zombies au temps de leur période glorieuse. Alors même si le propos du film est finalement assez light, il est traversé par quelques séquences assez sympathiques pour emporter l’adhésion, Romero parvenant à instiller un humour solide au-delà des quelques considérations psychologiques des insulaires.

Il semberait bien que Big George ne soit pas prêt à lacher ses morts-vivants, la fin du film laissant entrevoir une nouvelle variation sur le thème pourtant très ancien du Maître de Pittsburgh…


mardi 16 février 2010

GERARDMER 2010, 16EME SEANCE : 5150, RUE DES ORMES


Inédit

Un film qui nous vient tout droit du Québec et dont la bande-annonce laissait perplexe : l’accent toujours aussi amusant, le huis-clos casse-gueule, et au final une bonne petite surpise avec une œuvre maîtrisée dont la tension ne faiblit pas.

Second film pour Eric Tessier après Sur le Seuil, 5150, Rue des Ormes est un film à l’ambiance travaillée dans lequel un jeune homme est kidnappé par un père de famille. Le film démarre rapidement, et passée l’adaptation par rapport à l’accent, on est très vite embarqué dans cette aventure stressante et étrange. Il faut dire que le casting compte beaucoup dans la réussite d’un film de ce genre, et Marc-André Grondin et Normand D’Amour, respectivement dans le rôle de la victime et du bourreau, sont vraiment très bons. Le personnage de Jacques Baulieu est très intéressant dans l’imprévisibilité de son caractère, mettant à mal les espoirs du jeune Yannick Bérubé.

Mais si les deux personnages principaux sont solides, le reste de la famille Beaulieu l’est également. Sonia Vachon joue Maude, la mère dépassée par les événements ; Mylène St-Sauveur joue Michelle, la fille qui semble bien partie pour être aussi dérangée que le père ; et la petite Elodie Larivière joue Anne, la dernière enfant du couple. Tout ce petit monde coexiste dans une atmosphère très particulière, entre vraie hospitalité et violence physique. Ces variations d’humeur et de traitement permettent de créer un véritable suspense, les intentions de Beaulieu envers Yannick étant floues.

5150, Rue des Ormes est un bon thriller qui aura conquis les festivaliers, puisqu’il remporte le Prix du Public. Le sujet et le traitement sont bien maitrisés, et évitent au film de sombrer dans le ridicule, ce qui n’était pas forcément évident au vu de la progression de l’histoire. Un petit film réussi qui permet de se rendre compte des qualités du cinéma québéquois.


lundi 15 février 2010

GERARDMER 2010, 15EME SEANCE : LES TEMOINS DU MAL



Inédit

Le 2ème film espagnol de la compétition parvient à faire grimper d’un cran la tension, Elio Quiroga nous plongeant dans une histoire de maison hantée dans la plus pure tradition du genre ibérique, en y apposant un traitement qui le rend nettement plus intéressant que la production habituelle.

Francesca et Pedro décident d’emménager dans une vieille maison suite à la naissance de leur enfant. Mais comme dans toute vieille bicoque qui craque, il y a d’autres habitants qui se cachent… Le film de maison hantée est un classique, que Quiroga rend plus intéressant par le biais des No-Do, ces bandes d’actualité réalisées sour le régime franquiste. Les variations temporelles expliquant le passé de cette maison permettent de développer un récit prenant sa source au sein même de l’insitution religieuse. L’Espagne est l’un des plus fervents pays catholique, et la vision de Quiroga n’en est que plus osée.

Ana Torrent joue le rôle de cette mère en manque de repère, qui subit une dépression post-natale. Elle va être très réceptive aux événements se déroulant dans sa nouvelle maison, et le fossé va se creuser entre elle et son mari. Dépression, folie, apparitions ? Le réalisateur joue sur les faux-semblants pendant un moment, mais au-delà de l’aspect classique du récit, il emballe le tout avec une grande maîtrise visuelle. Sa maison dérange et la fluidité des mouvements de caméra installe tranquillement le spectateur dans une atmosphère macabre.

C’est surtout dans l’interaction entre les apparitions et le rôle de l’Eglise que Les Témoins du Mal est novateur, car il se permet une vision très critique de cette institution. Le rôle du Père Miguel est à ce titre très bien servi par Héctor Colomé, qui s’en remet à sa foi mais qui n’hésite pas à remettre en question les agissements de sa propre église.

Le poids du passé est comme souvent chez les Espagnols un élément fort du récit, et Quiroga crée un background à l’atmosphère poisseuse avec les fameuses pellicules du No-Do, offrant des visions marquées et fortes de ce qui se déroulait dans cette bâtisse.

Les Témoins du Mal est une œuvre d’une grande beauté visuelle, se démarquant des récits standards de fantômes par son approche très judicieuse de la psychologie des personnages et de sa vision de la religion.


dimanche 14 février 2010

GERARDMER 2010, 14EME SEANCE : SPLICE


Inédit


Le festival commence enfin à prendre de l’ampleur avec Amer, et ce Splice qui le suit confirme cette tendance. Le nouveau film de Vincenzo Natali tient toutes ses promesses en nous offrant une intrigue élaborée à base de génétique, et en mettant à l’écran une des plus belles créatures que le cinéma fantastique ait vu naître. Pour ceux qui n’auraient vu aucune image du film, je leur conseille de ne pas regarder la bande-annonce ! Les images que j'ai mises ne sont que la première apparition de la créature, qui va véritablement se transformer par la suite!

Vincenzo Natali revient à Gérardmer après le Grand Prix qu’il avait remporté en 1999 avec Cube, et prouve que sa maîtrise formelle ne s’est pas émoussée. Splice révèle des effets spéciaux bluffants, mais il est également mis en scène avec beaucoup de soin par un auteur amateur de récits de SF. L’atmosphère qu’il met en place navigue entre un aspect très sérieux et une légère distanciation rendant hommage aux films de genre. L’influence de Cronenberg est par exemple bien identifiable.

Splice raconte une histoire prenante sur un être à part, qui va forcément mettre en exergue les qualités et les défauts de ses «géniteurs ». C’est également en cela que l’on cerne l’influence de Cronenberg, et Natali développe son récit d’une manière très personnelle, avec un mélange d’humour discret et de tension sous-jacente. Cette ambiance si particulière donne au film son identité propre, et l’on se retrouve devant un métrage très maîtrisé qui aurait parfaitement eu sa place dans la compétition.


L’évolution de la créature va de pair avec les modifications de comportement des deux chercheurs joués par Adrian Brody et Sarah Polley. C’est difficile de parler des thématiques traitées sans révéler la nature de cette créature. Mais Splice est certainement l’un des meilleurs films du festival (avec Amer, j’insiste !), déroulant son récit à base d’expérience génétique de manière très intimiste.


samedi 13 février 2010

GERARDMER 2010, 13EME SEANCE : AMER



Sortie le 3 mars 2010




Le film le plus détesté du festival, et qui nous a montré encore une fois à quel point le public peut être détestable. Ne pas aimer un film, c’est une chose, mais gâcher la séance, c’en est une autre. Heureusement que notre Reb Brown national a remis un peu d’ordre dans la salle, mais quand même, c’est affligeant de voir ça…

Bref, tout ça pour dire qu’Amer est probablement le film le plus intéressant de la sélection, qui demande un maximum d’investissement de la part du spectateur, mais qui en contre-partie s’avère d’une grande richesse. Scindé en 3 parties très distinctes narrant 3 étapes-clé de la vie d’Ana, Amer est un trip sensoriel osé et très réussi. Sa première partie est une résurgence du giallo dans toute sa splendeur, offrant une tension digne du Suspiria d’Argento. Alors oui, il faut aimer les jeux chromatiques et les étirements temporels, mais les qualités techniques et narratives dont font preuve Hélène Cattet et Bruno Forzani sont indéniables. Amer est d’une maîtrise formelle rare, empruntant aux grands metteurs en scène italiens et à Godard, sans le côté soporifique de ce dernier.

Amer est une expérience unique traitant du désir et de la sensualité, ce qui est encore plus exacerbé dans sa deuxième partie. Le travail sur le son est lui aussi énorme, et cette partie mêle le trouble à l’humour en insistant bien sur certains éléments, notamment le cuir des motards ! Quasiment sans paroles, Amer se concentre sur l’impact émotionnel du langage visuel et sonore, jouant avec l’inconscient du spectateur en lui donnant des pistes sans les expliciter, préférant les sensations pures et instinctives.

Après la peur enfantine et le désir adolescent, Amer poursuit son étrange cheminement en mettant Ana face à sa pulsion de mort lors du retour dans l’immense maison de son enfance. Avec un mystérieux personnage se faufilant à l’intérieur, elle se retrouve confrontée à ses anciennes peurs, qui prennent une autre apparence. Là encore, Cattet et Forzani parviennent à créer une réelle tension en jouant sur les faux-semblants.

Amer est certainement le film le plus original de cette sélection, et il ne mérite aucunement l’acharnement dont le public a fait preuve. Au contraire, c’est une expérience captivante qui mérite d’être découverte. La mention spéciale du jury permet au moins de reconnaître les qualités de ce métrage envoûtant…


vendredi 12 février 2010

GERARDMER 2010, 12EME SEANCE : THE DOOR


Inédit


Après avoir tourné les comédies Kebab Connection et Where is Fred !?, Anno Saul parvient avec son premier film fantastique à rafler le Grand Prix de ce 17ème festival de Gérardmer. Le réalisateur allemand adapte le roman Die Tür d’Akif Pirinçci grâce au scénariste Jan Berger, qui avait déjà œuvré sur Kebab Connection.

On peut être surpris par l’obtention de ce prix, The Door n’étant pas un film exceptionnel. Mais on se souvient bien du Grand Prix accordé l’an passé au carrément pas emballant Morse, et l’année d’avant au poussif L’Orphelinat… Mais s’il ne se démarque pas dans la sélection, The Door reste un film réussi offrant une approche intéressante sur le thème de la seconde chance…

Le toujours impeccable Mads Mikkelsen joue le rôle de David, dont la vie va basculer le jour où sa fille meurt noyée dans leur piscine. Sa culpabilité est d’autant plus grande qu’il a délaissé sa surveillance pour aller s’occuper de la voisine… Sa femme Maja le quitte, et David se retrouve seul et brisé. Les années passent et il ne parvient pas à se remettre de cette tragédie, jusqu’au jour où il découvre par hasard une porte qui va le rammener dans le passé, le jour même de l’accident. Il a alors l’opportunité de sauver sa fille, et de reprendre sa vie là où il l’avait laissée. Mais il y a forcément un prix à payer pour le bonheur retrouvé…

Le thème du voyage temporel permet de mesurer l’impact des conséquences de nos actes, etThe Door va apparaître comme une sorte d’Effet Papillon un peu plus ambitieux. La présence de ce papillon bleu est d’ailleurs très significative, lui qui se retrouve dans les différentes réalités. Les actes de David vont progressivement l’emmener dans une direction dont il ne se serait pas douté, et il va devoir faire des choix extrêment difficiles afin de préserver l’équilibre qu’il a réussi à rétablir.

Mads Mikkelsen est toujours aussi bon depuis Pusher, et il est pour beaucoup dans la réussite du film. La subtilité de son jeu permet de faire passer les quelques raccourcis scénaristiques, et parvient à affermir l’aspect émotionnel du film. Sa femme Maja est jouée par Jessica Schwarz, qui s’en sort plutôt bien avec un personnage difficile.

The Door baigne dans une ambiance à l’oppression sous-jacente, Anno Saul filmant cette banlieue tranquille en grattant le vernis très mince de la respectabilité. Le film peut se voir comme la désintégration d’un modèle social établi, rejoignant dans une certaine mesure le très beau American Beauty de Sam Mendes. Mais son postulat fantastique le place dans une dimension plus brutale, et The Door met en scène des moments bien violents apparaissant comme une nécessité. C’est ce basculement progressif dans la violence qui constitue l’un des aspects les plus intéressants du métrage, Anno Saul posant à travers son film la question des limites que l’on est prêt à franchir pour maintenir son existence tranquille.

Même si son Grand Prix aurait pu être attribué à un autre film (mais lequel ???), The Door est une œuvre réussie qu’Anno Saul met en scène avec un mélange de délicatesse et de tension qui aura certainement séduit le jury.


jeudi 11 février 2010

GERARDMER 2010, 11EME SEANCE : COURTS METRAGES


C’est la première année que j’assiste à la projection des courts sélectionnés au festival, et cette séance a été un très bon moment avec la présence des réalisateurs et du jury. 6 films concourraient pour le Grand Prix, ce qui nous a permis de plonger dans des ambiances totalement différentes en l’espace de quelques minutes.

Entre Deux, le film de Béatrice et Hugues Espinasse, met en scène Thiery Frémont que l’on a pu voir dans le film d’ouverture Dans ton Sommeil. Son rôle est plus intéressant dans ce court de 17 minutes où il joue un homme enchainé sans savoir pourquoi. Le travail sur l’ambiance permet de rendre crédible cette vision cauchemardesque d’un homme seul dans une pièce, alors qu’une menace semble planer sur lui.

La Carte de Stefan le Lay est une petite comédie pleine de bonne humeur dont je ne dévoilerai pas l’intrigue, le concept très amusant méritant de conserver l’élément de surprise. La mise en scène de Stefan le Lay mélange les tonalités avec beaucoup d’aisance, et ce court de 7 minutes est une petite bouffée de soleil bienvenue.

Avec son film de 6 minutes, Pierre Ferrière mise tout sur son twist, et ça fonctionne vraiment bien. L’apparence très classique de ce dialogue entre Caterina Murino et Vincent Desagnat va prendre toute sa signification à la fin, et cette idée toute simple permet de faire deToute ma Vie un court marquant.

Les Naufragés est le court le plus long, avec une durée de 27 minutes, et il est aussi celui qui captive le moins. En jouant sur une scène de violence qui s’étire (on pense au Grace de Paul Solet sélectionné l’an passé), il désarconne totalement l’ambiance installée précédemment. Le film de Matthieu Frances joue sur l’impact psychologique face à la violence, et ça ne prend pas.

Barbie Girls ! Avec son titre très accrocheur, Vinciane Millereau met en scène une excellente comédie sur trois copines parties se ressourcer à la campagne. Ce court de 15 minutes est le moment fort de cette sélection, avec des dialogues savoureux et un sens du rythme très maîtrisé. Barbie- Suicide, Barbie-pas-de-bol et Barbie-couche-toi-là vont connaître un week-end très mouvementé dans ce petit coin trop calme… Une excellente variation sur la série B horrifique, qui aurait mérité le Grand Prix…

Et enfin La Morsure de Joyce A. Nashawati, dont le récit simple est traité avec un esthétisme très travaillé. La fin très abrupte est surprenante, mais fait justement tout l’intérêt de ce qui apparaît finalement comme un prologue. Un court de 8 minutes plutôt plaisant, même si le Grand Prix qui lui est décerné peut surprendre…