dimanche 30 mai 2010

[REC] 2


Sorti en DVD le 26 mai



Le succès critique et public du génial [REC] ne laissait pas de doute quant à la possibilité d’une suite, qui vient pallier l’inutilité d’un remake américain sans aucune saveur. Jaume Balaguero et Paco Plaza se sont penchés sur une séquelle qui reprend exactement là où se clôturait le premier, ce qui constitue un choix narratif essentiel dans l’immersion du spectateur. La tension et l’émotion qui se dégageaient du premier opus réémmergent à la vision de cet immeuble maudit dans lequel on replonge avec une crainte excitante…

Evidemment, les deux compères n’allaient pas nous faire un remake de leur propre film, et si on se retrouve dans une configuration similaire, à savoir l’exploration de l’immeuble infecté, le choix des personnages permet de faire varier les enjeux dramatiques. Au lieu de la belle Angela Vidal et de son cameraman, on suit cette fois une unité d’intervention armée jusqu’aux dents qui va tenter de savoir ce qui se passe dans ce lieu. Intelligemment, les deux réals ibériques équipent leur commando de casques avec caméras intégrées, ce qui va permettre de multiplier les points de vue à l’intérieur de l’immeuble. Ce parti-pris très jeu vidéo est assumé et traité avec un sens du rythme d’une grande précision, et va orienter le film vers une approche plus musclée du genre.

Mais [REC 2] n’est pas pour autant un actioner bourrin, et au-delà de quelques séquences intenses où les armes jouent un rôle essentiel (la scène du sniper est magnifique), l’intérêt du film réside dans l’exploration de la mythologie mise en place dans le premier opus. L’histoire tragique de la fille Medeiros trouve des ramifications bien plus profondes que ce qui avait déjà été expliqué dans [REC], et on progresse dans cette aventure avec la sensation de parvenir aux origines du Mal.

Balaguero et Plaza se laissent aller à leurs expérimentations visuelles et sonores, qui ne constituent certes plus une surprise, mais qui sont toujours aussi efficaces. Si l’histoire est moins captivante (des hommes armés sont légèrement plus préparés qu’une journaliste et son cameraman), et si certaines réactions humaines sont un peu exagérées (la bande de jeunes qui se faufile dans l’immeuble), [REC 2] reste une bande horrifique supérieure à la moyenne qui offre son lot de tension et de peur. Evidemment, la fin est ouverte pour un [REC 3], qui donne bien envie… D'ailleurs le 3 sera réalisé par Plaza seul, et devrait s'intituler [REC] Genesis, tandis que Balaguero nous offrira un [REC] Apocalypse qui devrait clôturer de manière très efficace la saga...


jeudi 27 mai 2010

INFECTES


Sorti le 26 mai


Plus connu sous son titre original Carriers, ce premier film des frères Alex et David Pastor nous conte une histoire d’infection comme on a déjà pu en voir des dizaines. Mais cette fois-ci, pas d’infectés en mode zombie ou de bébête répugnante, simplement une poignée de survivants qui tentent de s’en sortir. Et malgré l’absence de ces figures incontournables du genre (ou peut-être grâce à cette absence ?), on se retrouve face à un métrage révélant avec intelligence la part sombre d’humanité tapie en chacun de nous. Infectés n’est pas un film qui se veut spectaculaire, mais il est une œuvre stressante et rythmée qui compense son budget par une maîtrise formelle indéniable.

4 personnes dans une voiture, 2 hommes et 2 femmes, en route vers une destination inconnue. Ils vont traverser le pays en croisant des individus plus ou moins dangereux, et en se retrouvant dans des situations souvent périlleuses. On se retrouve devant un film brut qui met en images une réalité qui pourrait très bien être possible, et à laquelle les deux frangins offrent une crédibilité sans faille. C’est à travers l’exploration de la nature humaine qu’Infectés renforce son propos, les liens entre les quatre personnages pouvant mouvoir à tout instant… La réalité de la maladie et de la mort est forcément révélatrice de la personnalité de chacun…

Infectés est un premier film très réussi bénéficiant d’une atmosphère très travaillée, agrémenté d’une très belle photographie de Benoît Debie, qui a notamment travaillé sur le Calvaire de Fabrice Du Weltz. Le paradoxe entre les décors ensoleillés et l’histoire tragique crée une tension particulière, comme si les efforts des survivants n’avaient auun impact sur le futur… Comme si de toute façon, la terre survivrait même lorsque les hommes disparaîtraient…

Chris Pine, Piper Perabo, Lou Taylor Pucci et Emily VanCamp donnent corps à ce petit groupe traversant les épreuves en perdant de plus en plus d’humanité. Infectés est une vision subtile d’un cauchemar qui a tout pour être crédible, et auquel on se demande bien comment on réagirait…


lundi 24 mai 2010

THE PUNISHER 16 : SIX HEURES A VIVRE


Sorti le 19 mai

Le règne de Garth Ennis s’est achevé il y a déjà 2 volumes, et l’appréhension de la suite des aventure de Frank Castle avait été balayée de manière fulgurante par Gregg Hurwitz qui nous gratifiait dans le tome 15 d’un récit poignant et captivant. Les Filles en Robes blanches parvenait à tenir le rythme imposé par Ennis et constitue l’un des plus beaux récits du Punisher.

Aujourd’hui, c’est au tour de Duane Swierczynski, qui est romancier tout comme Hurwitz, de nous offrir un récit consacré au justicier solitaire. Aidé du canadien Michel Lacombe au dessin, il fixe son récit à Philadelphie où Castle est capturé par une organisation qui va lui demander de liquider un criminel. La seule particularité de ce « contrat », c’est qu’ils lui injectent une toxine mortelle qui fera effet dans 6 heures, les commanditaires pensant ainsi rendre Castle obéissant. Mais ce n’est pas vraiment le genre du Punisher, qui partant du principe qu’il va mourir (et que de toute façon on ne lui donnera pas l’antidote), décide de se faire un trip meurtrier à Philly afin d’éradiquer un maximum de criminels avant de passer l’arme à gauche. Les six prochaines heures vont être intenses…

Le récit de Swierczynski est nettement plus basique que celui d’Hurwitz, et cet arc en 5 épisodes voit une succession de flinguages orchestrés par Castle tandis qu’il perd peu à peu ses capacités à cause du poison. L’échéance mortelle ne crée pas de véritable suspense, puisque on se doute bien que Marvel n’est pas prêt à laisser trépasser ce cher Frank. Bien qu’ils lui ont quand même préparé quelque chose de gratiné en-dehors de la série Max, le pauvre… Mais c’est une toute autre histoire !

Politiciens corrompus, gangs, trafiquants, Castle va passer la nuit à croiser des ordures de toute espèce et à tenter d’en éliminer un maximum. La violence est toujours aussi crue, surtout en ce qui concerne un personnage secondaire qui n’est jamais entièrement rentré du Vietnam… Ce récit est sans surprise, et Six Heures à vivre fait donc office d’arc intermédiaire, mais reste agréable à lire même s’il emprunte des sentiers archi-rebattus pour le personnage. Après Hurwitz et Swierczynski, il reste un dernier arc avant d’entamer la nouvelle série régulière de Jason Aaron intitulée PunisherMax ( !). Victor Gischler y sera aux commandes avec le génial Goran Parlov aux dessins (miam miam !). Le gros problème de PunisherMax sera sans aucun doute les dessins de Steve Dillon, qui sont quand même sacrément affreux…


samedi 22 mai 2010

THE BOYS 6 : QUAND FAUT Y ALLER…


Sorti le 12 mai


Dans le monde des super-héros, il n’y a pas que les 7 ou les jeunes Teignes, car il faut compter également sur les G-Men supervisés par John Godolkin. Ce groupe est la réponse deGarth Ennis aux multiples équipes X de Marvel, puisque les protégés de Godolkin se scindent en G-Men (comme X-Men), en G-Force (comme X-Force), en G-Style, en G-Wiz, en Côte-G, en G-Brittons (comme Excalibur ?)… Tous n’apparaissent pas dans ces 4 épisodes mais le background est bien riche avec l’exposition de la hiérarchie interne et des rivalités entre les groupes.

Quand Silver Kincaid se suicide dans un patelin paumé en utilisant ses pouvoirs sur elle, les P’tits Gars sont chargés de surveiller de très près ce qui se passe dans le manoir des G-Men. Et pour cela, rien de mieux que d’y infiltrer un agent compétent et motivé, en la personne de P’tit Hughie de préférence ! Même si pour cela, il faut passer un joli petit costume moulant…

Mais si le point de départ s’annonce explosif, l’aventure reste plutôt calme puisqu’il s’agit d’une opération de surveillance qui va permettre de mettre en lumière le fonctionnement de l’organisation de Godolkin. Godolkin qui est l’alter-égo de Charles Xavier, vivant lui aussi dans un manoir et possédant son propre gymnase des dangers ! Garth Ennis s’amuse à dépeindre des personnages étranges voire déments qui se cotoient joyeusement à travers ces mutiples équipes. On a Chiktaba, le poilu qui semble sortir de Star Wars, Grand Condor qu’il ne faut surtout pas regarder dans les yeux, Frisquet qui est nettement moins beau gosse qu’Iceberg des X-Men, et encore une bonne fournée de gars qui semblent davantage désaxés que prêts à sauver le monde…

Une fois n’est pas coutume, on se retrouve devant un volume sympathique mais moins pêchu que ce qu’on pouvait attendre au vu de la situation de départ. En refermant ce 6ème tome, on se dit que les affaires n’ont pas encore vraiment décollé, et que mise à part la branlée que les P’tits Gars ont mis aux jeunes Teignes dans le 1er volume, ils n’ont pas encore eu de véritable affrontement avec un super-groupe. Mais le plus frustrant reste que certains personnages sont toujours en retrait depuis le début, comme la Fille notamment qui semble pourtant avoir un potentiel sacrément explosif. Ce choix narratif d’Ennis peut laisser perplexe, et donne l’impression qu’il développe sa série sans véritable vision globale.

L’humour scato et le sexe fonctionnent toujours de manière efficace, même si Ennis se répète parfois, comme c’est le cas avec le chien de Butcher. Mais si ce Quand faut y aller… ne se démarque pas par son originalité, il reste un tome fun qui nous fait découvrir un autre pan de cet univers déjanté.



mardi 11 mai 2010

MERCI!!!


Je profite d'un squattage pour écrire cet article, puisque je suis en plein déménagement et que je me retrouve temporairement orphelin du net! Je tenais à remercier les membres du COBC qui m'ont permis de remporter le prix du meilleur dossier cinéma, ça m'a fait trop plaisir!!! Je suis allé à Gérardmer dans l'optique de m'en prendre plein les yeux et de faire partager mes découvertes, et je ne pensais pas que ça aurait cet impact, alors j'en suis vraiment heureux!


Bravo à Niko et Alex, qui le méritent largement vu la qualité de leur travail! Et j'espère que le choix sera encore plus difficile l'an prochain, parce que j'ai découvert des blogs vraiment bons grâce à ce Comité!


Bruce, bravo pour ton travail de dingue ;-)!!!

samedi 8 mai 2010

ESTHER


Sorti en DVD le 5 mai


Qui a encore envie d’avoir des mômes après le british The Children ? Ce n’est pas Esther qui vous réconciliera avec nos chères petites têtes blondes, la petite brune à la peau blanchâtre étant ici vraiment flippante. Le film d’enfant inquiétant est quasimment un genre à part entière, avec ses codes et ses passages obligés. Esther parvient à maintenir un suspense tout le long grâce à une mise en scène appliquée que l’on avait déjà pu voir à l’œuvre dans le sympathique La Maison de Cire du même Jaume Collet-Serra. Après un curieux écart par Goal 2, le réalisateur replonge dans le film à tendance horrifique en suivant la mystérieuse petite Esther

La fluidité de sa mise en scène confère au film une atmosphère pesante qui est largement entérinée par la prestation d’Isabelle Fuhrman, qui fait carrément froid dans le dos ! La voir passer du sourire enfantin à un visage fermé et diabolique en l’espace de quelques secondes, c’est plutôt très inquiétant, et ce n’est pas forcément donné à tous les acteurs, même adultes ! Elle parvient à tenir ce rôle avec beaucoup d’aisance, permettant au film de ne pas dévier vers le ridicule. Au contraire, il gagne en intensité dramatique, et permet d’être plus crédible que The Children dans les scènes de violence (Esther est quand même plus âgée puisqu’elle a 9 ans).

Jaume Collet-Serra utilise l’espace intérieur de la maison avec beaucoup de facilité pour créer de la tension, et les moments où la mère fouille dans sa chambre alors qu’Esther est dans la salle de bain procurent un réel suspense. Collet-Serra joue avec les dispositions des personnages et des pièces de manière efficace. Niveau casting, Vera Farmiga campe une mère très inquiète, pourtant elle devrait être habituée puisqu’elle s’est déjà occupée d’un certain Joshua… Et Peter Sarsgaard joue le père qui tente de maintenir la petite cellule familiale. Un couple qui fonctionne bien à l’écran, mais qui se fait largement voler la vedette par la petite Furhman !

La résolution du film est réussie, ce qui n’est pas toujours évident dans ce genre de métrage, mais le réalisateur peut compter sur une actrice réellement talentueuse pour mener à terme son script écrit avec soin… Esther est vraiment une petite gamine flippante !


jeudi 6 mai 2010

UNIVERSAL SOLDIER : REGENERATION



Sorti en DVD le 4 mai


La saga Universal Soldier a beau sembler basique, elle est finalement aussi complexe que celle des morts-vivants de Romero. Si La Nuit des Morts-vivants a vu naître 5 suites sous l’œil de Romero, elle connut également 5 suites non officielles avec la série des Retour des Morts-Vivants. Pour Universal Soldier, il existe deux Universal Soldier 2 et 3, deux qui sont des téléfilms et deux qui sont des films. Mais cette étrangeté ne doit pas masquer les qualités du dernier opus réalisé par John Hyams, qui n’est autre que le fils de Peter Hyams, metteur en scène de Capricorn One, et aussi de Timecop et Mort subite avec Jean-Claude Van Damme. John Hyams semble prédisposé pour le job, même si les conditions ne sont pas forcément très clémentes vu que Van Damme n’avait aucune envie de tourner cette autre suite, mais qu’il y a été forcé par contrat…

Au-delà de ces a-côtés, il faut reconnaître que cet Universal Soldier : Regeneration est réussi. Il n’est pas le nanar escompté, et il n’est pas non plus un film inoubliable, mais il possède suffisamment de qualités pour être une œuvre simple et solide. Ce constat peut s’avérer étonnant, mais Universal Soldier 3 bénéficie surtout d’une mise en scène inspirée qui rend les scènes d’action non seulement lisibles (ce qui fait souvent défaut dans ce genre de productions, surtout pour le marché du DTV), mais également fluides et prenantes. L’intro du film est à ce titre surprenante, avec cette scène vive montée avec soin et affranchie de toute musique, rendant son impact encore plus réaliste. John Hyams semble prendre son travail très au sérieux, et c’est tant mieux.

La trame est basique, et va permettre de rentrer directement dans le vif du sujet. Universal Soldier 3 est un film d’action, et n’a pas la prétention d’être autre chose. John Hyams dirige son métrage avec soin en écrivant des scènes qui peuvent étonner dans ce genre de production, comme lorqu’il utilise des plans-séquences. Ce parti-pris est bien plus risqué que des plans courts, pour des raisons budgétaires évidemment, mais le réalisateur parvient à imposer sa vision, probablement aussi grâce à Peter Hyams qui est à la production et qui s’occupe aussi du montage du film. Les conditions sont idéales pour tenter de mettre sur pied un film un peu plus regardant que la moyenne quant au choix de mise en scène, et le résultat s’avère efficace.

Universal Soldier : Regeneration semble très inspiré par les jeux vidéo de type FPS, et met en image des séquences d’infiltration et de combat collant parfaitement avec l’ambiance des jeux actuels. Le soin apporté à la vision de ces scènes est indéniable, et permet surtout de les rendre très réalistes. Les combats à distance sont précis et vifs, et les combats rapprochés au couteau sont tout aussi directs. Mais les combats au corps-à-corps ne sont pas oubliés pour autant, et la présence du pratiquant de combat libre biélorusse Andrei « the Pitbull » Arlovski leur donne un impact très puissant. On assite à des scènes bien bourrines grâce à son expérience du combat, et l’âpreté de ces moments est toujours aidée par le travail très précis de mise en scène et de montage. Les combats sont violents et sanglants, et on est loin d’un nanar…


Jean-Claude Van Damme rempile donc malgré lui dans cette suite, mais Dolph Lundgren revient lui aussi ! Les retrouvailles entre les deux UniSols sont violentes, et le personnage de Lundgren possède un aspect psychologique qui le rend intéressant. Il est presque un personnage secondaire dans le film, mais il offre une certaine complexité à l’aspect monolithique des UniSols… Le choix de baser l’action au cœur même de Tchernobyl donne également une dimension intéressante au récit, qui évolue dans une atmosphère tendue et sombre.

Universal Soldier : Regeneration est surprenant, et il permet de rappeler que même des productions que l’on enterrerait avant de les avoir vues peuvent cacher des aspects intéressants.


mardi 4 mai 2010

LA ROUTE



Sorti en DVD le 4 mai



Le bouquin surestimé de Cormac McCarthy appelait à une adaptation cinématographique, qui rend bien plus hommage à ce récit que le style direct que l’auteur a choisi. On reste dans l’épure, mais au niveau visuel, cela se traduit par une ambiance âpre et une photographie terne. Et l’histoire devient plus intéressante grâce à l’élaboration plus fouillée de ces deux personnages errant à travers le pays dévasté, un père et son fils survivant chaque jour en espérant trouver une raison de le faire.

La Route s’inscrit dans une veine post-apocalyptique qui n’est pas sans rappeler le très bon Livre d’Eli, mais à la mise en scène travaillée des frangins Hugues, John Hillcoat préfère la lenteur et la contemplation. La Route n’est pas un film d’action, mais se concentre davantage sur les luttes psychologiques qu’endurent ce père et ce fils. Avec son minimalisme de fable desespérée, La Route promène une vision tragique de l’humanité et de son sens exacerbé de l’auto-destruction. Sans les expliciter clairement, il place ces deux parties différentes d’humanité et les confronte à la sauvagerie libérée de l’homme libre, celui qui n’a plus de barrière morale. Le père tente d’insuffler cette moralité à son fils, alors que lui-même dérive lentement vers un abandon de ce qui caractérise l’homme social. La lutte est extérieure, face aux hommes devenus cannibales, et elle est intérieure, face à ses pulsions de survie au détriment d’autrui.

Le concept même de film post-apocalyptique est d’interroger la part animale qui sommeille en chacun de nous, et qui fera la différence lorsque la lutte devient vitale. C’est dans cette optique que La Route prend son intérêt, le père étant parfois cruel aux yeux de l’enfant, tandis que la bonté de ce même père n’est révélée que par cet enfant. Viggo Mortensen est très convaincant dans ce rôle desespéré, et il est accompagné par le jeune Kodi Smit-McPhee qui s’en sort plutôt bien avec un rôle difficile.

La Route n’est pas exempt de longueurs, mais son récit lent est traversé par quelques moments de tension bien maîtrisés, qui ressortent d’autant plus fortement. Une œuvre épurée qui suit des sentiers déjà empruntés, mais à laquelle Hillcoat appose une atmosphère de mort lente intriguante.


lundi 3 mai 2010

TOP 10 DES FILMS TIRES DE COMIC-BOOKS

La période étant faste pour les superslips, Niko a eu la bonne idée de se demander quels sont les meilleurs films adaptés de comics. Vous verrez rapidement que ma préférence va à l’écurie Marvel, qui propose des adaptations sacrément intéressantes selon moi. Vous me haïrez probablement pour certains choix, mais je vous aime quand même !


10. WATCHMEN

Je ne connais pas le comic culte d’Alan Moore, et la bande-annonce ne m’inspirait carrément pas. Après l’expérience hilarante de 300, je me méfiais vraiment de Snyder… Et puis j’y suis allé, et j’ai été bluffé par la mise en scène et la dramaturgie de cette odyssée désespérée. Watchmen est une œuvre éminemment visuelle, mais c’est aussi un récit poignant.


9. WANTED

La bande-annonce me semblait désastreuse, Bekmambetov semblant bien décidé à détruire l’ouevre originelle de Mark Millar. Après son désastreux Nightwatch, impossible de me faire voir un autre film du clippeur russe. Et pourtant… Wanted est aux antipodes du comics, et il fonctionne pourtant de manière très efficace. Fun et décomplexé, Wanted se sert de son postulat de départ pour être bien jouissif !


8. SPIDER-MAN 2

Un premier opus qui fonctionne au niveau de l’appropriation des pouvoirs, mais qui se vautre avec son méchant de pacotille. Le deuxième film offre enfin une personnalité charismatique et ambivalente avec le Docteur Octopus, et l’affrontement avec le Tisseur n’en est que plus captivant.


7. SPIDER-MAN 3

Spidey aux prises avec Sandman, le nouveau Bouffon et Venom ? Evidemment que ça claque et que ça réchauffe mon cœur de fan ! Sam Raimi est toujours aussi inspiré visuellement sur cette saga, et nous livre un film dense où les affres des personnages vont de pair avec leurs pouvoirs.


6. X-MEN L’AFFRONTEMENT FINAL

Le film de Brett Ratner est probablement celui qui ressemble le plus à un comic-book, avec notamment le combat final où une multitude de mutants se mettent sur la gueule à coups de champs de force et de rayons dévastateurs. Si ce film est plus axé action que les précédents et perd un peu en psychologie, il reste une œuvre forte qui ne dépareille pas dans la trilogie (Allez-y, lapidez-moi !!!).


5. HULK

La version d’Ang Lee est celle à conserver, et est 300 fois supérieure à l’abomination de Leterrier. Une version psychanalytique d’un super-héros, ça a le mérite d’être très original et surtout très réaliste. Ce qui n’était pas gagné avec l’histoire d’un géant vert, mais Ang Lee parvient à doser émotion et action avec une grâce déconcertante. Et puis, il y a Jennifer


4. IRON MAN

Jon Favreau a choisi de privilégier la personnalité de Stark, et il en résulte un excellent film qui joue avec les codes du super-héros avec un sens de l’humour très élaboré. Iron Man est une œuvre intelligente qui sacrifie parfois à l’action, mais qui relate une aventure humaine captivante.


3. IRON MAN 2

On prend les mêmes et on en rajoute, et on recommence ! Iron Man 2 est encore plus jouissif que le premier, grâce à des personnages secondaires qu’on attendait vraiment de voir sur grand écran. La Veuve noire, War Machine, Whiplash, Nick Fury… Le bestiaire commence à s’agrandir, et on tend tranquillement vers un Avengers prometteur… Iron man 2 est un must bourré d’humour et de fun sans temps mort, et Downey Jr est magnifique (Gwyneth et Scarlett aussi !) !


2. X-MEN

La première adaptation sérieuse made in Marvel est ce petit bijou créé par Bryan Singer, qui pose le concept du mutant avec un sens du réalisme déconcertant. Wolverine et sa troupe prennent leur envol dans ce film magnifique qui démontre que le cinéma est prêt à plonger dans le monde des comics.


1. X-MEN 2

Bryan Singer se permet une suite supérieure à l’original, et marque encore une fois les esprits par sa vision des mutants de Stan Lee. La lutte entre le Bien et le mal est magnifiée par la symbolique de ces êtres à part, et X-Men 2 est magistral et se pose comme une référence en matière d’adaptation de comics.


samedi 1 mai 2010

IRON MAN 2


Sorti le 28 avril

6 mois après avoir révélé au monde qu’il était Iron Man, Tony Stark est au faîte de sa gloire. Adulé par l’opinion publique en tant que protecteur, jalousé par l’état qui aimerait s’emparer de sa technologie, Tony profite d’un état de paix mondial pour donner libre cours à sa personnalité excentrique. Mais cet état de grâce va être mis à mal par un mystérieux chercheur russe, Ivan Vanko, qui a réussi à reproduire la technologie du cœur artificiel de Stark, et qui est prêt à se venger du wonder boy…

Iron Man fut une excellente surprise lors de sa sortie, le concept de super-héros étant enrichi par une étude de caractères des plus réussies. En se concentrant sur la nature complexe de Stark et en dévelloppant des personnages secondaires forts, le scénario renforcait l’intérêt que l’on pouvait porter au personnage d’Iron Man. Pour ce 2ème opus, Jon Favreau multiplie les personnages secondaires, mais ne met pas en péril ce qui fait l’essence même de la saga. La construction est toujours aussi subtile et se focalise beaucoup sur les interactions entre Stark et ses proches, et l’équilibre est préservé malgré le plus grand nombre de personnages.

Si la faiblesse d’Iron Man était le manque d’envergure du méchant (Jeff Bridges dans le rôle agaçant d’Obadiah Stane), Stark se retrouve cette fois-ci face à un ennemi capable de rivaliser avec lui. Ivan Vanko a réussi à générer une force destructrice impressionnante, et il est assez remonté contre Stark pour le combattre dans une scène au Grand Prix de Monaco plutôt impressionnante. La présence très physique de Mickey Rourke apporte beaucoup à la densité de ce personnage.

La grande attente du premier film concernait War Machine, que Terrence Howard promettait d’exploiter bientôt… Finalement, ce sera Don Cheadle qui endossera l’armure grise customisée, et il faut avouer qu’elle claque sévère ! Le combat contre les drones a beau sacrifier à l’action décérébrée comme le combat de fin d’Iron Man, la paire Iron Man/ War Machine s’avère très efficace, et la transposition du comics sur grand écran est vraiment réussie…

Sinon, il faut aussi évoquer Sam Rockwell en alter-égo frustré de Stark, qui dirige une société d’armement et qui est prêt à tout pour obtenir la technologie d’Iron Man. Rockwell est excellent dans le rôle de cette tête à claques de Justin Hammer, et les joutes verbales avec Stark sont savoureuses !

Et Scarlett Johansson dans tout ça ? Et bien elle est parfaite dans le rôle de Natasha Romanoff, et elle offre une incarnation de la Veuve noire véritablement fatale, dans tous les sens du terme ! Son personnage est amené progressivement, respectant l’approche très subtile de Favreau, et elle a droit a sa scène d’action qui n’est pas forcément la mieux filmée, mais qui est bien fun et qui pose les marques de la Veuve !

Mais qui dit Iron Man dit Avengers, et le projet se met en place de film en film, avec un certain Nick Fury pour fédérer l’ensemble… Cette bonne vieille trogne de Samuel Jackson est davantage présent dans cet opus, et il promet un futur détonnant pour Stark et ses prochains alliés ! Les indices disséminés dans le film sont excellents, et cette approche calquée sur les comics books est révolutionnaire au cinéma ! Le projet est énorme et demande une préparation acharnée et très précise, et il faut reconnaître que pour l’instant, c’est carrément excitant ! D’ailleurs, n’oubliez pas la petite surprise d’après-générique…