lundi 26 juillet 2010

INCEPTION


Sorti le 21 juillet


Après sa réappropriation de Batman, Christopher Nolan nous propose une plongée dans un univers bien plus atypique et probablement plus personnel avec cet Inception qui navigue entre le rêve et la réalité. Si le concept n’est pas novateur, le traitement appliqué est bien plus dense que la moyenne, et l’on se retrouve face à un métrage à la complexité élaborée, qui offre aux spectateurs de multiples strates de réalité et de compréhension. Inception pouvait à première vue apparaître comme un simple mélange de Matrix et de Dark City, mais Nolan l’emmène finalement sur un autre terrain.

L’originalité du propos est indéniable, et les qualités d’écriture le sont tout autant. En scénarisant lui-même le film, Nolan se permet d’approfondir son idée de base en y apposant un traitement très cérébral flirtant avec la métaphysique. On peut se sentir largué par moments, mais le tout se déroule avec beaucoup de cohérence. Visuellement, Christopher Nolan puise dans le blockbuster pour nous offrir des scènes d’action tout aussi élaborées, jouant avec la gravité et la temporalité dans un traitement novateur.

Et pourtant, malgré ces qualités évidentes, impossible de plonger totalement dans ce film. L’argument de l’immersion dans les rêves a beau être captivant, l’aspect ésotérique de l’ensemble ainsi que la dualité trop scindée entre action et réflexion empêche la plongée vertigineuse dans ce qui avait tout pour être un trip sensationnel. Le casting haut de gamme ne peut rien y faire non plus, et Inception se déroule comme une expérience trop longue et trop expérimentale probablement pour être convaincante. Le film possède de beaux moments, comme la plongée de l’équipe complète, mais l’ensemble s’avère au final relativement vain au vu des motivations de départ. Tout ce déploiement de force et ce foisonnement d’images pour un but si terre-à-terre, ça me laisse plutôt froid.

Les scènes d’action multiples ne parviennent pas à instiller du suspense ou de la tension au vu de leur nature même, et cette distanciation par rapport au réel est certainement ce qui m’a empêché de m’immerger dans ce film. Je ne suis décidément pas fan de Nolan…



samedi 17 juillet 2010

SHINJUKU INCIDENT


Sorti en DVD le 12 juillet


A 56 ans, Jackie Chan semble à un tournant de sa carrière, en abordant une filmographie moins virevoltante et comique pour accéder à des récits plus dramatiques. Ce Shinjuku Incident qu’il a également pris soin de produire révèle une autre facette de sa personnalité, qui pointait déjà dans le dernier volet de Police Story : celle d’un personnage torturé ancré dans une réalité bien plus violente que ce qu’il donnait l’habitude de voir. Les combats dantesques et absurdes laissaient place à des affrontements plus sanglants et tragiques, et la figure insouciante de Jackie se teintait d’une aura de désespoir qui était toute nouvelle.

Prenant place aux débuts des années 90, Shinjuku Incident surprend par son aspect social très prononcé. En racontant l’histoire de « Tête de Fer », chinois entré clandestinement au Japon, le film s’inscrit clairement dans un climat réaliste et dramatique. Shinjuku Incident dénonce très clairement les dérives d’un système économique oppressant et les conditions de vie déplorables de ces exilés, et les Prix du meilleur film et du meilleur metteur en scène pour Tung-Shing Yee aux Hong Kong Film Awards renforcent la portée sociale de ce film.

Mais si l’implication de Jackie Chan dans un film de cette envergure est surprenante et novatrice, elle ne suffit pas à faire de ce film la fresque qu’elle aurait souhaitée être. L’ascension d’un anonyme dans le monde du crime, alors qu’il garde toujours à l’esprit de faire le bien, est en fait bien trop édulcorée malgré les quelques accès de violence surprenants. La constante dans le cinéma hong-kongais reste toujours une certaine approche trop manichéenne, qui ne permet pas de renforcer les nombreux rôles distribués dans le film. Le plus mauvais choix reste l’évolution du personnage de Jie interprété par Daniel Wu, qui est l’un des plus intéressants et qui vire tout simplement à la caricature. L’acharnement sur son personnage est trop insistant pour conserver sa crédibilité, et le rythme du film en pâtit beaucoup.

Jackie Chan s’en sort plutôt bien avec ce rôle inhabituel, mais le film semble constamment hésiter entre le drame et la violence, comme s’il se retenait afin de garder une certaine respectabilité. Pourtant, les quelques scènes de bagarres laissent des traces bien visibles… Shinjuku Incident semble vouloir jouer sur deux tableaux sans avoir la profondeur nécessaire pour réussir à s’imposer avec force. Le récit ne décolle pas vraiment, et au final on peut regretter les aventures bien plus punchy auquelles Jackie Chan nous avait habitué…


mercredi 14 juillet 2010

THE LOSERS


Inédit


Panini a exhumé la série d’Andy Diggle et Jock par opportunisme, puisque l’adaptation cinématographique ne pouvait qu’être bénéfique. Publié dans la branche Vertigo, ce comics se caractérise par la richesse de ses intrigues et la documentation extrêment poussée sur le monde de l’espionnage. En mêlant ces aspects techniques à un traitement très ludique, Diggle et Jock proposent un récit d’une complexité salvatrice tout en restant très fun !

L’adaptation est certes plus directe et basique, mais l’on retrouve typiquement les personnages découverts sur le papier. La rapidité d’expédition peut surprendre ceux qui ont lu le comics, car on découvre d’entrée de jeu des éléments qui étaient laissés en suspens pendant un moment dans la BD. L’adaptation s’avère donc moins subtile, mais se concentre sur son rôle d’entertainment fun, ce qu’elle réussit à être.

Le casting y contribue évidemment beaucoup, avec en tête un Jeffrey Dean Morgan en chef de bande solide même si parfois à côté de la plaque. Chris Evans, le futur Captain America, nous sert un Jensen tout droit sorti des cases avec son humour de geek. Zoe Saldana est encore plus magnifique en vrai qu’en bleu, et elle campe une Aisha redoutable. Colombus Short en Pooch, Oscar Jaenada en Cougar, Idris Elba en Roque, chacun parvient à rendre son personnage crédible et à faire le lien avec le comics. Mais le meilleur reste certainement Max, quasimment invisible dans la BD et qui prend ici les traits d’un Jason Patric en excellente forme ! Sa relation avec son homme de main Wade (!) est géniale, et les scènes de dialogues entre les deux hommes sont bien tordantes !

The Losers remplit son cahier des cahiers des charges d’explosions et de fusillades, et il s’appuie sur un comics suffisamment bien écrit pour offrir un divertissement sympathique. Evidemment, le suspense n’est pas très accentué et on se doute à plusieurs reprises de ce qui va se passer. Mais The Losers est avant tout un film fun, et en ce sens il est nettement plus réussi qu’une certaine Agence tous Risques.

La réalisation de Sylvain White est parfois inutilement clippée, mais ces menus défauts passent finalement sans encombre au vu du ton léger adopté. The Losers est une adaptation de comics réussie (encore !), et il est bien dommage que ce film ne mérite pas un passage en salle là où le désastre de Carnahan l’a éclipsé…


samedi 10 juillet 2010

TOP 10 DES PLUS BELLES ET TALENTUEUSES ACTRICES DE TOUS LES TEMPS

C’est sur l’invitation de Callahan qui sévit sur Golden Idol que je me suis lancé dans ce Top qui pourrait paraître people à première vue, mais qui s’avère finalement très intéressant. Callahan a décidé de faire voter les blogs cinéphiles afin de déterminer un Top 10 général, chaque blogeur affichant son propre Top sur son site, la number one gagnant 10 points, la 2ème 9 points, etc… Jusqu’à obtenir une liste définitive. Les votes s’arrêteront le 17 juillet, et je vous convie à y participer en mettant votre propre Top sur votre blog ! (Oui, toi aussi Youto, c’est pas la peine de faire la tête je t’ai vu!)

10. Christina Ricci

La célèbre Mercredi a bien grandi, et peut passer de jeune fille pas terrible (Penelope) à une bombe nymphomane (Black Snake Moan). Oui, elle est plutôt jolie…


9. Anna Paquin

La petite Anna a arrêté le piano, et s’est en se découvrant des pouvoirs de mutante qu’elle devient magnifique. Attirante alors qu’elle ne peut entrer en contact avec personne, elle fait de Malicia un personnage tragique très dense. Après elle s’est mis à sucer du sang, mais ça c’est une autre histoire…

8. Scarlett Johansson

Eternelle Charlotte dans le sublime Lost in Translation de Sofia Coppola, Scarlett est passé chez Woody mais a surtout magnifié la déjà sublime Natasha Romanoff dans Iron Man 2 ! Vivement Nick Fury, Avengers et bien d’autres…


7. Marisa Tomei

Ceux qui ont vu Mon Cousin Vinny ne peuvent que se souvenir d’elle ! Et dire qu’elle a commencé dans Toxic Avenger !!! Ceux que veulent les Femmes, Irrésistible Alfie, The Wrestler… A 46 ans, Marisa est toujours aussi belle (et talentueuse) !


6. Grace Kelly

Que dire, sinon que l’on ne peut que comprendre pourquoi Hitchcock perdait la tête sur ses tournages…


5. Diane Kruger

Inglorious Basterds ! Et même avant, Diane Kruger possédant un charme saxon prononcé (non ce n’est pas incompatible !)


4. Bridget Moynahan

Je l’ai découverte dans La Recrue, et je ne l’ai pas oubliée depuis! Par contre, elle est trop rare sur les écrans à mon goût…


3. Ornella Muti

Ornella quoi, c’est comme Grace, inutile de faire un pavé…


2. Kirsten Dunst

Rhaaa Kirsten, la blonde évanescente de Sofia Coppola, et surtout, une Mary-Jane magnifique, toute en douceur et en fragilité. Pourquoi avoir viré Raimi, Maguire et Dunst, hein ? (mais c’est un autre débat…)


1. Jennifer Connelly

Jennifer, alors là, je ne sais pas quoi dire… Dès son plus jeune âge, elle était envoutante, et je l’ai découverte tout petit dans Labyrinthe, où elle me subjuguait déjà… Il était une Fois en Amérique, Phenomena, et puis des rôles plus durs, comme dans Requiem for a Dream où elle reste magnifique ! Tiens, elle a aussi joué une Marvel Girl, dans le sublime Hulk d’Ang Lee, où elle était une Betty Ross à fondre littéralement !!!


Voilà, si ça vous tente, passez chez Callahan, il mord pas, et envoyez-lui un mail: idolgolden@gmail.com

jeudi 8 juillet 2010

NINJA ASSASSIN



Sorti le 6 juillet en DVD



James McTeigue, c’est un peu le Louis Leterrier de Besson, sauf qu’il bosse pour les Wachowski. Capable du bon (V pour Vendetta) comme du pire, avec ce Ninja Assassin justement. McTeigue est un faiseur qui ne s’embarasse pas de subtilité pour ce film, dont le script mince au possible est allié à un sens visuel tout simplement désastreux.


Si l’intro peut faire illusion avec une propension gore plutôt surprenante, il faut bien se rendre à l’évidence que la suite n’apporte aucun crédit aux fameux ninjas qui ont de tout temps été maltraités par l’industrie cinématographique. A tel point que leur meilleur représentant reste Michael Dudikoff avec le fendard Ninja blanc ! Bref, McTeigue se repose sur des CGI carrément affreux qui dénaturent totalement la moindre once de crédibilité du film. Les giclées de sang bien épaisses sont abusées et n’apportent rien, les effets de vitesse des armes sont inutiles, et le tout ressemble à un long clip ennuyeux.

Les séquences d’action sont surdécoupées et ne permettent même pas de créer une certaine tension, les rares acrobaties réelles étant amoindries par une réalisation hors de propos. Ce qui est pratique quand on est un ninja, c’est qu’on voit dans le noir. Mais le spectateur lui, a quand même besoin d’un peu de lumière pour suivre ce qui se passe. La scène de l’appartement est caractéristique de cette aberration qui transforme le ninja en fantôme et qui accessoirement nous empêche de comprendre ce qui se passe.

Ninja Assassin est un ratage complet qui risque de faire disparaître ces mystérieux guerriers pour la prochaine décennie ! A quand un bon film moderne sur ces combattants qui le mériteraient largement ? L’aura de mystère, de souffrance et de mort qui les entoure n’est même pas effleurée par McTeigue qui nous sert un produit fade et indigeste. Aaaah Chuck et La Fureur du Juste, c’est quand même bon…


lundi 5 juillet 2010

MILLENIUM 2- LA FILLE QUI REVAIT D'UN BIDON D'ESSENCE ET D'UNE ALLUMETTE


Sorti le 30 juin


La déclinaison cinématographique de l’œuvre de Stieg Larsson se poursuit avec ce deuxième film consacré aux enquêtes de Lisbeth Salander et Michael Blomkvist. Passée l’appréhension de voir porté à l’écran un récit foisonnant et riche en personnages, il fallait se rendre à l’évidence que Millénium premier du nom était une vraie réussite, parvenant à condenser 650 pages en 2h30 de métrage en effectuant des coupes obligées, mais en parvenant à conserver l’essence originelle du livre. Les interprétations de Noomi Rapace et Michael Nyqvist y étaient évidemment pour quelque chose, l’ambiance insulaire et l’identité suédoise achevant de lier inextricablement le film au bouquin.

Pour ce deuxième film, les coupes semblent nettement plus visibles, notamment en ce qui concerne les relations entre les personnages. De nouveaux visages apparaissent régulièrement, mais les explications données sont bien plus sommaires que dans le premier film, et surtout que dans le livre. Le résultat est l’impression que l’enquête avance par à-coups, sans la même fluidité que dans le premier épisode. Mais le respect de l’œuvre littéraire est toujours là, et l’on sent la patte Larsson dans le déroulement du récit.

Millénium 2 apparaît comme moins fouillé que le premier, mais fait la part belle à Lisbeth, qui est traquée pour un triple meurtre. Elle pourra compter sur l’aide indéfectible de Michael Blomqvist, et les deux protagonistes vont découvrir des pans du passé de la jeune fille qui éclairciront sa personnalité. Là encore, les raccourcis sont souvent grossiers, notamment en ce qui concerne le Professeur Teleborian, ou la personnalité du mystérieux Zala. Mais le film est plus court (2h09), et sacrifie donc sa densité au profit d’un récit plus concentré.

Noomi Rapace est toujours aussi impressionnante dans le rôle de Libeth, et vole aisément la vedette à un Michael Niqvist plus effacé, ce qui est aussi induit par le scénario davantage focalisé sur la jeune femme. On retrouve la galerie habituelle de personnages, avec Erika Berger, Nils Bjurman, Dragan Armanskij, mais avec toujours cette petite frustration de ne pas les voir dévelloppés davantage. On pourra toujours rétorquer que la série tirée de Millénium est faite pour y remédier…

Avant le 3ème épisode qui sortira sur les écrans le 28 juillet, ce Millénium 2 respecte la continuité de la série, et même s’il n’atteint pas les qualités dramatiques du premier opus, constitue une adaptation de qualité.