mardi 25 janvier 2011

LEFT BANK


Sorti en DVD le 19 janvier



Les films d'horreur à tendance dépressive, ça a toujours le mérite d'attirer les éloges, car ils possèdent un vernis psychologique qui fait souvent défaut à la production plus standard. Mais les films d'horreur à tendance dépressive, ça a souvent le don d'être chiant à mourir. Ce Left Bank tout droit venu de Belgique ne déroge pas à la règle, et se contente de tabler sur une vague atmosphère glauque pour donner l'illusion de la réussite. Pourtant, j'étais prévenu, puisque la jaquette mentionnait "Aussi important que Morse", film totalement surévalué et inintéressant au possible (il est beau, c'est sûr, mais ça s'arrête là quoi!).


Marie, jeune athlète timide, se voit contrainte de mettre sa carrière entre parenthèses quelques temps, suite à une blessure. Elle en profite alors pour aller vivre chez son petit ami qu'elle vient de rencontrer. Mais elle va rapidement se rendre compte que l'ambiance est pesante dans le quartier, et que les cauchemars qu'elle commence à faire ne sont que le début de ce qui va lui arriver...


La perte des repères, le basculement dans la peur, la dualité folie/horreur ont déjà été traités de manière bien plus intéressante, notamment dans le magistral Session 9 de Brad Anderson. Ici, la lenteur du traitement ne sert pas le propos, car même si le réalisateur Pieter Van Hees parvient à créer une petite ambiance, il ne se passe strictement rien d'intéressant pendant la totalité du film. Pire, les situations sont convenues, et la nature du mal est éventée au bout de la 1ère demi-heure. Left Bank n'a rien à offrir sinon une tapisserie certes belle, sombre et humide comme les longs corridors de l'immeuble, mais les personnages ne sont pas intéressants, et les situations non plus.

Ce Left Bank à la réputation flatteuse est encore une fois un film largement surfait, et une grosse déception.


samedi 22 janvier 2011

LE ROYAUME DE GA'HOOLE- LA LEGENDE DES GARDIENS


Sortie en DVD le 2 mars


Réputé pour ses partis-pris esthétiques novateurs ou pompeux selon le point de vue, Zack Snyder ne laisse en tout cas pas indifférent par son approche du cinéma. Si l'on ne peut ignorer son savoir-faire et sa maîtrise technique, on peut parfois douter de leur portée dramatique à une époque où le tout-clipesque est roi. Ainsi, son 300 fait davantage sourire que frémir, mais son Watchmen s'avère une interprétation parfaite de l'oeuvre d'Alan Moore. Lorsque la forme est travaillée avec autant de soin, elle ne doit pas omettre la qualité du récit, qui reste prioritaire.


Dans sa volonté inconsciente de suivre les traces de Robert Zemeckis, Zack Snyder se lance dans l'animation avec Le Royaume de Ga'Hoole- la Légende des Gardiens, 1er film adapté de la série de romans écrite par Kathryn Lasky, qui comprend pas moins de 15 tomes! Autant dire que le développement d'une franchise est bien sûr envisageable...


Les scénaristes John Orloff et Emil Stern s'attellent donc à l'écriture de ce récit initiatique qui voit Soren et Kludd embarqués dans une aventure où ils découvriront la nature du Bien et du Mal. Ce type d'histoire vu et revu fait référence au Seigneur des Anneaux avec la caractérisation des méchants, mais peut aussi se voir comme une allégorie sur la seconde guerre mondiale avec les Sang-purs qui cherchent à dominer le monde. Si ces thématiques universelles composent régulièrement une substance régulière au cinéma, le traitement apporté par Snyder n'est pas franchement emballant et ne parvient pas à faire ressortir l'aspect épique et crépusculaire du sujet.



L'identification avec des chouettes est tout d'abord très délicat, car même si l'animation est belle, les personnages n'offrent que peu de relief, ce qui est quand même indispensable pour la crédibilité du film. On suit donc ce récit avec un regard neutre, et cette lutte entre forces opposées reste finalement très anecdotique. Ensuite, les choix visuels de Snyder, faits de ralentis et de plans iconiques, ne fonctionnent pas non plus avec le sujet et les personnages. Voir une chouette revêtue d'un costume de guerrier au clair de lune, ça n'est pas plus captivant qu'un guerrier bodybuildé et huilé...

Le récit suit les étapes traditionnelles, avec l'incompréhension, la lutte fraternelle, la prise de conscience de ses possibilités et de ses devoirs... Mais tout a déja été vu ailleurs, ce qui fait qu'il n'y a rien à quoi s'accrocher dans ce film, malgré les efforts visuels du réalisateur, qui ne font que marquer davantage la linéarité vaine du scénario. Et au vu des premières images de Sucker Punch, Snyder semble bien motivé pour repousser les limites du raisonnable...

mardi 18 janvier 2011

DEADPOOL 100 % 1: IL FAUT SOIGNER LE SOLDAT WILSON




Sorti le 12 janvier


Le 1er 100 % consacré au Merc vient de sortir, et propose les 4 épisodes de la mini-série Wade Wilson's War, traduit chez nous par Il faut soigner le Soldat Wilson. Duane Swierczynski écrit le scénario, et Jason Pierson s'attelle au dessin. Swierczynski a fait ses armes chez Marvel sur Cable et Immortal Iron Fist, et s'est aussi intéressé au Punisher avec Six Heures à vivre. Pearson quant à lui est connu pour sa série Body Bags éditée chez Dark Horse, et il vient de rejoindre le giron de Marvel pour qui il a oeuvré sur Astonishing X-Men. 2 auteurs fraîchement débarqués qui prennent en main l'un des personnages les plus populaires du moment, ça donne quoi?




Le récit s'ouvre devant une commission spéciale chargée d'élucider le mystère planant autour du massacre de Sinaloa au Mexique, dans lequel Deadpool, présent à l'audience, serait impliqué. La violence de cette attaque a choqué le gouvernement et l'opinion publique, qui demandent des comptes à Wade Wilson. Ce dernier, réputé pour ses talents d'orateur, ne va pas manquer l'occasion qui lui est donné de s'exprimer, et il va le faire à sa manière habituelle, c'est-à-dire qu'il va être difficile pour le sénat de voir la différence entre vérité et mensonge dans tout ce qu'il va affirmer...


Deadpool va se lancer dans des flash-back successifs qui vont nous ramener au moment où lui et ses acolytes Bullseye, Domino et Silver Sable entament une mission périlleuse contre un cartel de drogue mexicain... Swierczynski et Pearson laissent vagabonder l'esprit fantasque et dérangé de Wade, et mettent en scène des situations absurdes et délirantes comme on a l'habitude d'en voir avec lui. La sauvagerie de l'attaque s'accompagne de vannes bien envoyées par Wade, qui se sent toujours à l'aise dans le sang et la sueur. Le parallèle avec la situation au sénat met en exergue le grain de folie très développé chez lui, et ses trips de danse et de déguisement s'avèrent plutôt bien tournés!

On a droit à un Dogpool avant l'heure, à un Bullseye toujours aussi déjanté, à un retour sur la période à l'Arme X... L'ensemble constitue une aventure sympathique, mais la fin s'avère décevante, et réduit la bonne humeur du récit, ce qui est bien dommage. Un premier 100 % sympathique mais qui cède à la gratuité... On attend la suite pour être plus solide!

dimanche 16 janvier 2011

IP MAN 3


Inédit




La saga Ip Man s'achève avec une préquelle montrant les jeunes années du maître, lorsqu'il découvre le Wing Chun. Donnie Yen cède donc sa place au jeune Dennis To, dont la ressemblance physique et la maîtrise des arts martiaux permet une certaine continuité. Le principe de la préquelle permet souvent de redonner du souffle à une saga qui s'épuise, ce qui s'avérait nécessaire après un second volet décevant.


Mais Ip Man 3 s'avère encore moins intéressant que le précédent, la faute à un scénario privilégiant les contrariétés d'un triangle amoureux, au détriment des scènes de combats. Mis à part 2 séquences d'action, il n'y a donc pas grand-chose à se mettre sous la dent... Pourtant, Dennis To nous offre une séquence plutôt physique au début du film, prouvant ses capacités qui auraient pu être davantage mises en valeur.

Sinon, on retrouve avec plaisir Sammo Hung et Siu-Wong Fan, qui auront réussi à traverser l'intégralité de la saga, grâce à des rôles différents! Mais l'angle d'attaque du film est trop gentillet pour convaincre, et le romantisme qui tente de prendre sa place dans cet univers ne fonctionne pas. On est pas chez Tsui Hark, et Ip Man 3 n'est pas The Lovers...


Wilson Yip cède sa place à Herman Yau, qui a l'habitude de torcher 3-4 films par an (en même temps c'est le rythme de croisière à Hong-Kong), mais dont la notoriété n'a pas traversé les frontières. Sa mise en scène ne possède pas le même impact que celle d'Yip, et combinée à un scénario faible, il ne reste plus vraiment de quoi s'enthousiasmer... Ip Man 3 clôt donc cette saga dont seul le premier film se démarque, par sa mise en scène brillante, son récit captivant (même si très manichéen), et un Donnie Yen époustouflant. Peut-être un 4ème volet qui raconterait enfin l'apprentissage de Bruce Lee par Ip Man?

jeudi 13 janvier 2011

GERARDMER 2011: LA PROGRAMMATION



C'est dans 13 petits jours exactement que notre bande se mettra en route vers les contrées géromoises afin de profiter pleinement d'une 18ème édition du film fantastique qui s'annonce vraiment prometteuse!!! Mother Firefly, Reb Brown, Yorick faut-encore-qu-on-lui-trouve-un-nom, Lionel Luthor et moi-même sommes déjà bien excités à l'idée de retrouver toute cette neige et ce sang qui nous ont tant manqué depuis 1 an!!!

Si l'on sait depuis quelques temps que Dario Argento présiderait le jury, on apprend aujourd'hui qu'Alexandre Aja sera également de la partie, ce qui est une excellente nouvelle!!! Le reste du casting s'avère sympathique, avec Maurice Barthélémy, Anne Caillon, Fred Cavayé, Nicolas Cazalé, Clovis Cornillac, Lucile Hadzihalilovic, Serge Hazanavicius et Sophie Quinton.


On commence par les inédits vidéos, qui nous permettent souvent de découvrir des bandes bien intéressantes (on pense forcément à Cold Prey 1 et 2), et qui voient 6 films en compétitions: Heartless (Philip Ridley) et ses démons londoniens; Terreur (Anthony DIbiasi), qui n'est autre que le Dread ayant une bonne réputation; The Dead outside (Kerry Anne Mullaney) et sa sympathique épidémie; le Sud-Africain The Unforgiving (Alastair Orr); le Triangle de Christopher Smith, qui n'en finit plus d'écumer les festivals (dommage que son Black Death soit absent!), et Ultimate Patrol de Daniel Myrick (co-réalisateur du magnifique Projet Blair Witch), qui présentera une unité des forces spéciales envoyée en Afghanistan et qui devra faire face à des forces maléfiques.


Après ce programme déjà sacrément engageant, on passe à la sélection hors compétition, qui ne déroge pas à la règle de l'unique séance pour les enfants avec Aladin et la Lampe merveilleuse de Jean Image; ni à celle des séances documentaires avec American Grindhouse d'Elijah Drenner et Machete Maidens unleashed! de Mark Hartley qui s'attarde sur le cinéma de genre philippin des 70's; Cold Prey 3 (Mikkel Braenne Sandemose) qui reviendra sur les origines du sympathique boogeyman norvégien!!!; L'Empire des Ombres de Brad Anderson (l'énorme Session 9!), plus connu sous son titre original Vanishing on 7th Street, et qui promet d'être sacrément flippant avec ses rues de Détroit plongées dans le noir!!! ; En Quarantaine 2 (!) de John Pogue: ils l'ont fait, après le remake de REC, voici REC dans l'avion!!! Bon, ça nous changera des serpents, et ça aura au moins le mérite de s'éloigner du copier-coller... Hybrid d'Eric Valette, sa variation de Christine que l'on pourra enfin découvrir! Proie d'Antoine Bloissier, qui nous plonge dans la campagne française et ses dangers; Prowl de Patrik Syversen, qui j'espère sera plus intéressant que le pétard mouillé Manhunt; Rare Exports: un Conte de Noël de Jalmari Helander, LE film nordique déjanté avec ses chasseurs de Père Noël!!! ; et The Hunters du Français Chris Briant.



La compétition maintenant, avec 3 films coréens: Bedevilled (Jang Cheol-Soo), Dream Home (Pang Ho-Cheung) et J'ai rencontré le Diable de Kim Jee-Woon (c'est Mother Firefly qui va passer de bonnes séances!!! ); Devil, l'ascenseur maudit de John Erick Dowdle; Mirages (Talal Selhami) et ses candidats lachés dans le désert; Ne nous jugez pas (Jorge Michel Grau) et ses cannibales mexicains; The Silent House (Gustavo Hernandez), le plan-séquence urugayen; The loved Ones (Sean Byrne), la love story morbide auréolée d'une sacrée réputation; et enfin Troll d'André Ovredal, qui nous fera découvrir des... trolls, et oui! Ca se passe en Norvège, donc ce sera bon!!!




Ajoutez à cela des rétrospectives, des courts métrages et des soirées spéciales, ainsi que des animations (donc Loïc Bugnon et les membres du Bloody Weekend!), et cette 18ème édition devrait laisser des marques!!! En tout cas, on y sera, et les comptes-rendus devraient affluer en février! J'ai hâte j'ai hâte j'ai hâte!!!!!!!


lundi 10 janvier 2011

IP MAN 2


Inédit


Après le succès d'Ip Man, Wilson Yip et Donnie Yen rempilent pour une suite qui voit le fameux maître essayer de monter son école de Wing Chun, se confrontant aux maîtres locaux et aux rivalités occidentales. Ip Man premier du nom avait créé la surprise, avec un Donnie Yen au sommet de son art et une mise en scène magnifique de Wilson Yip. Cette suite se veut une continuité tant dans la forme que dans l'esprit, et l'on se retrouve donc en terrain connu avec des personnages récurrents et des situations similaires.


Mais la magie qui opérait dans le premier film est malheureusement absente d'Ip Man 2, qui masque ses faiblesses scénaristiques sous l'apparat que parvient à nous concocter Wilson Yip. La mise en scène est belle, même si elle n'atteint pas les sommets dramatiques du premier volet. Mais surtout, la réappropriation de l'Histoire et le manichéisme déjà présent dans Ip Man atteignent ici des degrés vertigineux. La lutte entre Hong-Kong et les Britanniques atteint son point culminant dans un match opposant les arts martiaux à la boxe, sombrant dans le ridicule... Le boxeur anglais, surnommée la Tornade, est une caricature ultime, tout comme ses managers et la police britannique... Dès lors, la droiture et l'honneur des Chinois ne sont plus aussi valeureux face à ces adversaires ridicules. Le personnage même d'Ip Man, pourtant interprété avec la même prestance par Donnie Yen, perd de sa superbe, et se banalise jusqu'à devenir une simple figure du Bien, elle aussi caricaturale...

Ip Man 2 possède pourtant quelques passages intéressants, notamment les premiers combats que livre Ip pour recruter des élèves, dans lesquels Yen met tout son savoir-faire et rend honneur aux chorégraphies de Sammo Hung (qui en profite pour s'octroyer au passage le rôle d'un des maîtres). Wilson Yip filme avec vivacité et fluidité ce Wing Chun, qui va devoir se faire sa place parmi les autres arts martiaux locaux... Et c'est lors du combat contre les autres maîtres que l'on sent la pente descendante, puisque le réalisme est tout simplement laissé de côté pour préférer une action disgracieuse et des scènes avec câbles... Tout l'impact du premier Ip Man anéanti en une scène, et malheureusement, la suite ne parviendra pas à rehausser le niveau, malgré quelques passages sympathiques...

Ip Man 2 respecte donc le schéma que proposait le premier film, mais s'inscrit comme une suite très amoindrie, la beauté et la richesse du premier n'étant ici que des promesses non abouties...

samedi 8 janvier 2011

LE DERNIER EXORCISME


Sorti en DVD le 18 février


L'exorcisme est un exercice périlleux, surtout depuis le séminal L'Exorciste de William Friedkin, auquel on ne manque jamais de comparer les oeuvres postérieures sur le même sujet. Ces dernières années, seule une poignée de films axée sur cette pratique religieuse aura vu le jour, parmi lesquels American Haunting ou L'Exorcisme d'Emily Rose. Avec Le dernier Exorcisme, Daniel Stamm, dont il s'agit du second film après A necessary Death, nous replonge dans les affres d'une possession démoniaque, en utilisant un procédé très en vogue depuis une dizaine d'années maintenant, le faux documentaire.

Le révérend Cotton Marcus avoue avoir perdu foi en Dieu, et il compte bien utiliser une caméra afin de démystifier la nature même de l'exorcisme. Pour cela, il va être suivi par deux reporters qui vont filmer son intervention auprès de la famille Sweetzer, dont la fille Nell semble avoir tous les symptômes d'une possession. Cotton tient à prouver que ces cas relèvent davantage de la psychiatrie que de la possession démoniaque. Mais quand il se rend dans la ferme isolée où vit la famille, il va se retrouver confronté à un cas bien plus difficile à traiter qu'il ne le pensait...


Si l'effet Blair Witch n'est pas novateur, son utilisation dans le film d'exorcisme s'avère intéressante, en ajoutant une touche d'authenticité qui fonctionne bien. Le sujet est certes classique et ne se démarque pas des autres films de la même catégorie, mais le choix du réalisme s'avère plutôt ludique.
Patrick Fabian, un acteur échappé du petit écran (il a notamment joué dans la série Big Love), joue le rôle du révérend Marcus en mettant en avant sa volonté de dénoncer les supercheries de l'Eglise. Il rend justice au scénario d'Huck Botko et Andrew Gurland qui traite intelligemment de la Foi et de l'aspect psychologique du problème. Si cette lutte entre croyance et cartésianisme n'est elle non plus pas novatrice (après tout, Mulder et Scully ne représentent-ils pas cette éternelle dualité?), elle est présentée avec assez de recul pour fonctionner.

Ashley Bell, elle aussi issue du petit écran, campe Nell, la jeune possédée. Ce personnage difficile est traité avec nuance par la jeune femme, qui parvient à passer de la naïveté à l'angoisse de manière très naturelle, et qui arrive à rendre crédible la différence de potentiel du personnage. Le naturel très bucolique de Nell se métamorphose rapidement en sentiment de haine viscérale, donnant vie à un personnage inquiétant et dangereux.
La volonté de désacralisation de l'exorcisme ainsi que l'envie de démontrer la nature psychologique des perturbations permet au film de développer un certain suspense, qui va de pair avec le suspense déjà créé par la possédée elle-même. On peut regretter une fin convenue et trop explicative, car la progression du métrage joue plutôt bien sur l'absence de certitude quand à la l'origine des faits. En l'état, Le dernier Exorcisme s'avère réussi, sans pour autant que l'on puisse le qualifier de grand film. Il reste au niveau des oeuvres standards du genre réaliste apparues dernièrement, comme le décrié Paranormal Activity ou Phénomènes paranormaux. Un petit film sympathique en somme, qui ne révolutionnera pas le genre, mais qui reste cependant efficace.

mercredi 5 janvier 2011

DJINNS


Sorti en DVD le 4 janvier



Petit film de genre français passé plutôt inaperçu, Djinns est le baptême du feu pour le couple Hugues et Sandra Martin, auteurs et réalisateurs de ce drame militaire teinté de fantastique. En effet, les époux ont décidé de se réapproprier la guerre d'Algérie en y mêlant des éléments surnaturels locaux, les fameux djinns, esprits errants venus inquiéter une poignée de soldats français traversant le désert pour ramener une mystérieuse malette.

Si l'élément fantastique est bien présent dans le film, Djinns se veut avant tout un film de guerre, et de ce point de vue, les qualités narratives et de reconstitution sont bien présentes. Le film présente une unité de combattants avec leurs traits personnels et en les plaçant sur un terrain désertique avec un soin de mise en scène bienvenue. La beauté des immensités de sable et la rudesse des situations sont mises en valeur par la caméra des Martin, qui en profitent pour faire filmer un des protagonistes sans pour autant que cela s'avère gratuit. Djinns pose donc une ambiance tendue et réaliste de la manière la plus sincère possible, et l'épure de la mise en scène cadre avec l'âpreté des séquences.


Le film nous plonge dans la tourmente de l'Algérie en proposant une vision des deux camps, et même lors de scènes tragiques, les réalisateurs se gardent de tout jugement moral. La tension est palpable lors des affrontements, notamment lors de l'entrée dans la ville. C'est dans ces moments-là que l'on peut trouver le jeu de Thierry Frémont trop théâtral, mais le reste du casting s'avère efficace. De Grégoire Leprince-Ringuet à Aurélien Wiik, en passant par Saïd Taghmaoui ou Stéphane Debac, ils proposent un jeu très réaliste collant bien aux ambitions du film. La bonne surprise vient de Cyril Raffaelli, le pro du Parkour, qui est enfin utilisé en tant qu'acteur à part entière et qui s'en sort plutôt bien, ça fait plaisir à voir!

Djinns est une tentative de fantastique hexagonal qui fonctionne, ce qui n'est pas toujours évident... Les réalisateurs parviennent à conserver un récit crédible et une réelle tension, alors que le filet se resserre autour des soldats... Une première oeuvre prometteuse, qui j'espère n'est qu'un début pour les Martin!