jeudi 4 juin 2009

TERMINATOR RENAISSANCE



Sorti le 3 juin



Le syndrome des préquelles a ceci de particulier qu’elles tentent toujours de raviver l’intérêt en mettant en images ce qui était jusqu’alors laissé à l’état de fantasme. Prenez X-Men Origins : Wolverine, où la matérialisation du programme Weapon X est bien plus faible que les bribes disséminées dans X-Men 2, dont le pouvoir évocateur jouait justement sur le mystère. Pour Terminator Renaissance, le constat est similaire: même si le film se déroule dans le futur, il relate des événements rapportés par Kyle Reese dans le premier film, et constitue dès lors une séquelle. Mais au-delà de la dénomination, il faut surtout voir l’appauvrissement s’opérant lors de la matérialisation de ce futur mystérieux et apocalyptique, dont les fragments aperçus dans les deux premiers films évoquaient un monde dévasté à l’atmosphère terriblement oppressante.
En s’attaquant à ce futur et au destin de John Connor (Edward Furlong est le seul John Connor !), McG évitait de retomber dans le piège de la comparaison qui avait forcément desservi le volet de Jonathan Mostow, pourtant efficace. Mais passer après le Terminator 2 de Cameron, c’est un défi insurmontable. Alors l’idée de révéler la guerre contre Skynet est à la fois excitante et inquiétante, car même si l’on s’éloigne des enjeux des 3 premiers films, on est sur le point de véritablement révéler tout ce qui s’est réellement passé avec la résistance, ce qui est à double tranchant…


Et le résultat est véritablement décevant, avec un film se contentant d’aligner des séquences visuelles se voulant grandioses tout en éradiquant toute prétention dramatique. Même portés par des acteurs talentueux comme Christian Bale et Sam Worthington, les personnages de John Connor et Marcus Wright restent figés dans leur fonction et ne s’en démarquent jamais. John Connor est le leader de la résistance, et il ne fait que se battre. Marcus est paumé dans ce futur, et il veut juste rejoindre Skynet pour comprendre ce qu’il fait là. Les scénaristes John D. Brancato et Michael Ferris (déjà à l’œuvre sur Terminator 3) ont développé une trame simpliste évitant tout approfondissement au niveau des personnalités. On assiste donc à un film froid et impersonnel, privilégiant simplement la forme sur le fond.


Visuellement, McG poursuit dans la lignée de ses Drôles de Dames, dans le sens où il multiplie les scènes d’action dans un climat empêchant toute émotion de fonctionner. On assiste donc à des combats contre les machines qui sont très loin d’égaler l’atmosphère de ce qu’on pouvait voir dans les anciens films ; même si les effets spéciaux sont bien plus performants que dans les années 80 ou 90, le rendu est bien plus fade et lisse. McG se concentre sur les effets au détriment de l’atmosphère, et Terminator Renaissance enchaine les scènes d’action sans développer leur potentiel. Pire, l’absence d’originalité dans leur élaboration est flagrante, et on retrouve des « emprunts » à Transformers ou au Seigneur des Anneaux (l’arrivée à Skynet ressemble à celui au Mordor), et on se rend compte que le film ne possède absolument pas d’identité distincte. Composé d’éléments divers piochés dans tout un pan de la culture fantastique et de science-fiction, il est une œuvre bâtarde qui ne parvient jamais à relancer l’aura mythique de la franchise, ni même à créer un quelconque intérêt pour une nouvelle trilogie (but avoué des producteurs, du moins commercialement).
Terminator Renaissance est une véritable déception, qui cache sa vacuité derrière des images désaturées qui ne suffisent pas à créer une ambiance apocalyptique. Skynet serait-il une extrapolation d’Hollywood ? Ca mérite réflexion…

4 commentaires:

  1. ah ben zut alors! j'étais vraiment impatient de le voir celui-là, et j'irai me faire mon idée, mais là tu ranimes mes craintes habituelles sur la non scénarisation des films actuels! Tant pis, on le prendra comme un énième film d'action...
    par contre et sans rapport, j'ai visionné gran turino, de mister clint eastwood, et là c'est la classe!

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  2. Faudra quand même que je le voie un jour çui-là...

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  3. Vu hier soir.
    Pas un chef d'œuvre, c'est vrai, mais pas désagréable non plus.

    Il échoue à reprendre flambeau de la mythologie Terminator.
    Mais en tant que film d'action bien bourrin, j'avoue que je n'ai pas passé un mauvais moment.

    Petit jeu : amusez-vous à compter les explosions pendant le film...

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  4. Je me situe entre mes deux potes Illuminati : on ne s'ennuie pas dans ce film, dont les deux premiers tiers ont un bon rythme. Les effets spéciaux sont parfois époustouflants et il y a quelques trouvailles sympa. Mais le script ne tient pas la route une seconde, surtout lorsque on prend connaissance du "plan" machiavélique de Skynet, assez loufoque il faut bien le dire. Et puis la fin, bien que moins "révoltante" (ou couillue, c'est selon) que la fin prévue initialement, est tellement consensuelle que c'en est navrant.

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