lundi 28 mars 2011

CHIMICHANGA!

Ca y est, Talking Wade, c'est fini! Ce fut une aventure captivante qui m'a énormément plu, et qui m'a permis de donner mon avis sur beaucoup d'oeuvres et de rencontrer des blogueurs passionnés comme moi!!! Mais la roue tourne, le temps change, les cheveux blancs poussent et les canards caquètent! C'est pour toutes ces raisons essentielles que je vous donne rendez-vous sur talkingwade.com, puisque Talking Wade vient de naître!!! A bientôt! Wade

samedi 26 février 2011

GERARDMER 2011, 23EME SEANCE: THE HUNTERS


Inédit



Drôle de mélange que ce film, tourné avec des acteurs américains et anglais par un réalisateur français dont c'est le premier film! Une volonté probable de faire croire que le film est américain, renforcée par le titre; ça peut s'avérer payant pour une distribution en DTV, sait-on jamais...Chris Briant, de son vrai nom Etienne Huet, se met lui-même en scène en agent du gouvernement chargé d'escorter un témoin important. Mais la mission ne se passera pas comme prévue, et il va se retrouver aux prises avec une bande de chasseurs bien décidé à lui régler son compte.

The Hunters n'est pas un film réussi, mais il contient pourtant quelques bonnes idées et des passages intéressants. Le lieu où se déroule la traque, un ancien fort militaire, possède une véritable atmosphère cinématographique, que Briant parvient à mettre en relief. Le gros problème, ce sont les personnages basiques et sans grande consistance, auxquels on a du mal à s'identifier; même le héros, joué par Briant donc, n'a rien de charismatique, ce qui atténue nettement l'impact du film.


The Hunters oscille entre un réalisme réussi et une fantaisie étrange, comme lorsque les personnages se tirent dessus pendant 5 minutes sans se toucher. On a affaire à des pros de la gâchette, et on se croirait dans le sympathique Kicked in the Head avec Linda Fiorentino, où les personnages passent leur temps à se tirer dessus à bout portant sans jamais se blesser! Sauf qu'il s'agissait d'une comédie, alors que The Hunters se veut un peu plus sérieux...

Ce film aurait mérité un traitement plus approfondi, car Chris Briant parvient tout de même à donner corps à quelques séquences survival intéressantes...

Ca y est, le festival se termine sur ce film! Avec seulement 3 oeuvres qui sortent du lot, ça fait light tout de même pour un cru qui s'annonçait exceptionnel... Beaucoup de déceptions, des bons films dont on attendait plus, et quelques bouses bien sévères... A retenir donc, mon Grand Prix: J'ai rencontré le Diable, énorme!!! Mon Prix du Jury: The Troll Hunter! et mon 3ème Prix, allez, The loved Ones! Si vous avez l'occasion de les voir, n'hésitez pas! Bon, ben je crois que je vais me reposer 2-3 mois maintenant!!!

vendredi 25 février 2011

GERARDMER 2011, 22EME SEANCE: PROIE


Inédit



Cet ersatz de Razorback à la franchouillarde pose d'entrée de jeu des personnages irritants hérités d'un bon vieux téléfilm rural, avec lutte des classes et apanage de la richesse. Si l'aspect du survival forestier pouvait laisser espérer un petit aspect fun, il n'en est rien tant ce produit est mal ficelé. Il s'agit d'un premier film, on pourra donc reconnaître des circonstances atténuantes à Antoine Blossier, qui parviendra tout de même à nous concoter une scène pas dénuée de tension vers la fin, dans le refuge. Mais l'ensemble est trop hasardeux pour convaincre... Les bestioles ne sont pas flippantes pour un sou, et l'explication scientifique reste classique de ce genre de film sans aller plus loin...


La relation beau-père beau-fils est dénuée de tout intérêt dramatique, et surtout comporte des éléments d'une banalité confondante. Même les acteurs semblent avoir du mal à croire à leurs rôles... Le rôle de Bérénice Bejo est totalement figuratif aussi, dommage... On reconnaîtra au passage quelques références amusantes, comme la transformation de Grégoire Colin qui cite celle d'Arnold Schwarzenneger dans le magnifique Predator de McTiernan! Mais Colin n'est pas Schwarzy... Du coup, la confrontation avec les bestiaux prend rapidement du plomb dans l'aile, et manque de crédibilité...

Proie manque cruellement de rythme et d'audace, en déroulant un récit pas assez dynamique. Une tentative avortée de survival français, encore...

jeudi 24 février 2011

GERARDMER 2011, 21EME SEANCE: BLOOD ISLAND (BEDEVILLED)


Sortie en DVD le 3 mai


Difficile de juger Bedevilled objectivement, tant son Grand Prix n'était pas mérité. Là où un Festival du Film fantastique doit rendre hommage au genre, on se demande même pourquoi ce film a été sélectionné, lui qui n'y entre qu'à la toute fin du métrage... Bedevilled est un film social relatant les difficultés d'une femme brimée par tous, vivant sur une île avec une dizaine de personnes. La répétition des humiliations la pousse naturellement à bout, mais Dieu que c'est long!

Le film de Chul-soo Yang est de bonne facture, et propose une mise en scène soignée; mais le schéma répétitif et manichéen (ils sont tous méchants avec elle, sans exception!) fait presque basculer le film dans le comique involontaire; mais le réalisateur parvient pourtant à conserver un peu l'intérêt du spectateur, même si le rythme lancinant s'avère fatal à la longue.


On ne peut que comprendre l'explosion de violence finale, mais le film aurait largement pu être amputé d'un bon tiers, il aurait gagné en efficacité... Le réveil de la bête s'avère pourtant efficace, avec une violence graphique et des touches d'humour bien dosées. Le film se révèle sur le tard, ce qui est tout de même dommage, car le réalisateur nous prouve toute son efficacité après avoir traîné son récit... Bedevilled ne méritait pas ce Grand Prix, et le génial J'ai rencontré le Diable, l'étonnant The loved Ones ou le très drôle The Troll Hunter auraient fait de bien meilleurs lauréats!

mercredi 23 février 2011

MARVEL SAGA 9: LA GUERRE DE FATALIS


Sorti le 15 février




Gérardmer 2011, ce n'est pas encore terminé! Dernière déviation par rapport au compte-rendu du Festival du Film fantastique, avec ce Marvel Saga 9 qui nous présente la mini-série La Guerre de Fatalis.



Ce récit voit le souverain de Latvérie mettre à mal le Wakanda afin de prendre possession de son stock de vibranium. Rien de bien nouveau dans cette histoire de John Maberry, avec une énième confrontation entre Fatalis et les 4 Fantastiques, alliés aux X-Men et à la Panthère noire. L'ensemble est d'une platitude confondante, et aucun personnage ne sort du lot tant ils s'avèrent interchangeables. Aucun, vraiment?


C'est à la fin de l'épisode 4 (le récit est en 6 parties) qu'un élément perturbateur et salvateur va faire son apparition. Il s'agit évidemment de Deadpool qui va remuer un peu tout ça en apportant une (légère) touche de folie. Maberry soigne son entrée très référentielle, et en profite pour faire de Wade un personnage très utile dans cette histoire.

Le dessin de Scott Eaton est franchement beau, avec ses jeux d'ombres et sa texture dense (rien à voir avec la couverture anti-commerciale au possible!). On suit donc T'Challa, qui n'est plus la Panthère noire, aidé par sa soeur qui a repris le flambeau, et on assiste à des combats sans intérêt face aux hordes de Fatalis. Du vu, revu et réchauffé , dans lequel seules les apparitions de Deadpool apportent un semblant de relief... Vivement le mois prochain et la sortie du magazine qui lui est consacré!!!

mardi 22 février 2011

GERARDMER 2011, 20EME SEANCE: L'EMPIRE DES OMBRES


Inédit



Il fut un temps où un film de Brad Anderson créait l'événement, mais l'époque de Session 9 est bien loin! Le voir aux commandes d'un film horrifique hollywoodien avait de quoi faire saliver, mais il faut se rendre à l'évidence qu'il n'y a rien à sauver du tout dans cet Empire des Ombres...


Pourtant, l'entame du film est prometteuse, avec ces gens qui disparaîssent soudainement en ne laissant derrière eux que leurs vêtements et leurs objets. On se croirait en plein jeu vidéo (Alan Wake?) avec une imagerie inquiétante et un sens de la mise en scène évident. Mais passé le premier moment d'effroi, on ne le sait pas encore, mais le film est déjà terminé. Il n'y aura plus de tension palpable, plus de crainte pour les "héros". Il faut dire que le miscasting est énorme...


Hayden Christensen en premier rôle, ça rappelle de mauvais souvenirs comme Jumper... Et quand il se prénomme Luke, ça n'arrange pas les choses... Son manque de charisme est évident, et celui de ses compagnons de jeu également; Thandie Newton, qui joue une Rosemary qui cherche évidemment son bébé...) est transparente, et John Leguizamo ne s'en sort pas mieux... Ils ne sont pas aidés par des personnages lisses au possible, mais ne leur apportent rien de plus, pas la moindre once d'émotion...

Basé sur un principe on ne peut plus simple (je ne spoilerai pas!), L'Empire des Ombres ne l'utilise pas de manière efficace, et pire, s'y soustrait parfois en l'absence de toute logique. Le scénario d'Anthony Jaswinski est complètement creux et aseptisé. Et la mise en scène d'Anderson est désespérément plate, un comble pour un réalisateur de cette trempe!
L'Empire des Ombres est probablement un film de commande, que le réalisateur n'aura pas transcendé du tout...

lundi 21 février 2011

GERARDMER 2011, 19EME SEANCE: TERREUR


Sortie en DVD le 1er mars




Terreur, connu sous le nom de Dread, est un film qui a une petite réputation, et qui au final s'avère un produit bavard interminable. Il ne se passe rien dans ce film pendant sa quasi-totalité, et hop, à la fin, on vous balance un peu de torture-porn pour faire bonne mesure.


Le spécialiste de Clive Barker Anthony DiBlasi (il a produit Le Fléau selon Clive Barker, Midnight Meat Train, Book of Blood, et va s'occuper de Tortured Souls: Animae damnatae et le prochain Hellraiser) adapte le récit Dread de son maître, qui voit 3 jeunes enquêter sur les peurs profondes des gens, et qui vont être dépassés par l'expérience. Sauf que le traitement mou du film est un sacré frein à l'angoisse, et que l'on décroche très vite face à ces histoires répétitives.

Les personnages sont sans relief, et celui qui apparaît comme le plus jusqu'au-boutiste est simplement très con... Du coup, tout le déroulement du film souffre d'une absence de justification, et on le regarde avancer sans trop savoir où ça va mener. Et la fn s'avère simplement gratuite, présentant une séquence voyeuriste au possible et sans le moindre intérêt. Ca en devient ridicule, et au final, difficile de trouver un sens à ce film...

On peut noter la propension aux taches de naissances cette année, puisqu'une des héroïnes du film en possède une sur tout le corps qui lui cause bien des problèmes; c'est également le cas du héros d'Heartless, dont la tache de naissance court aussi du visage sur tout le corps. Petite coïncidence sympa, mais les deux films s'avèrent ennuyeux!

dimanche 20 février 2011

GERARDMER 2011, 18EME SEANCE: THE LOVED ONES


Inédit




L'Australie, ce n'est pas seulement la patrie de Mick Dundee, et il va falloir compter dorénavant sur Sean Byrne dont le premier long mérite largement son Prix du Jury (à l'inverse de Ne nous jugez pas, vainqueur ex-aequo qui ne lui arrive pas à la 1ère phalange du petit orteil). Ce teen movie qui bascule en torture porn possède l'essentiel de chaque genre, et s'en démarque par une écriture originale et un ton décalé.

Le réalisateur signe lui-même le scénario de ce film qui met en lumière les affres et la cruauté de l'adolescence sans en devenir pathétique ou gonflant. Les enjeux amoureux de cette période charnière sont parfaitement décrits, et, après avoir intégré cette notion essentielle de son récit, Sean Byrne va rapidement passer à la suite, plus hard, de son métrage.
Quand Brent décline poliment l'invitation de Lola au bal de fin d'année, il ne s'attend pas à être séquestré par elle et son père! C'est pourtant le cauchemar qu'il va vivre, entouré de ces 2 personnes dévastées qui ont reconsitué la décoration et l'ambiance du bal de promo chez eux, afin d'apporter un peu de reconnaissance à la "pauvre" Lola...

Sean Byrne manipule ce matériau difficile avec l'aisance d'un metteur en scène chevronné, bien qu'il n'ait à son actif qu'une poignée de courts métrages! Ce sens de la précision couplé à des notes d'humour étonnantes font de The loved Ones une oeuvre aux antipodes d'un torture porn gratuit, en s'intéressant réellement à ses personnages et en leur offrant une consistance certaine. Sean Byrne crée un film dense dans lequel les émotions contradictoires s'entrechoquent, et où l'angoisse et l'absurde se nourrissent mutuellement.

Un degré de qualité réellement étonnant pour un premier film, doublé d'une vision fraîche d'une adolescence perdue. The loved Ones est une oeuvre étonnante, maîtrisée de bout en bout et portée pr des acteurs exceptionnels; Robin McLeavy en tête avec son personnage de jeune fille fragile qui se transforme en furie, et Xavier Samuel qui apporte un grand réalisme à son Brent torturé.

Coloré, sanglant, drôle et violent, The loved Ones est une proposition de cinéma au ton original qui devrait ravir les amateurs de films d'angoisse. A découvrir impérativement!

samedi 19 février 2011

GERARDMER 2011, 17EME SEANCE: J'AI RENCONTRE LE DIABLE


Sortie le 6 juillet


Je ne suis pas un adepte du cinéma asiatique, même si ce continent nous offre parfois de belles petites surprises. Mais là, avec le Coréen J'ai rencontré le Diable, on atteint un sommet rarement égalé dans le polar, et on en profite pour sortir la bombe du festival!!! Le public ne s'y est pas trompé, puisque le film a obtenu le Prix du Public donc, mais également le Prix du Jury Jeunes; et il a également obtenu le Prix du Jury! J'ai rencontré le Diable est un film parfait, jusqu'au-boutiste, cru, violent, et drôle!

Pourtant, l'hisotire de cet agent secret qui se lance aux trousses du serial killer ayant assassiné sa femme sonne davantage comme une redite dans le paysage du polar coréen. Mais Kim Jee-Woon (qui avait gagné à Gérardmer en 2003 avec 2 Soeurs) se sert de cette structure dépouillée pour y intégrer une dynamique jamais vue dans un tel film. J'ai rencontré le Diable est une pièce unique, façonnée par l'expérience d'A bittersweet Life et Le Bon, la Brute et le Cinglé, possédant la force d'une oeuvre séminale. J'ai rencontré le Diable est la quintessence du film de vengeance, car il joue avec les conventions et les codes du genre, pour en tirer une substance jouissive et choquante à la précision redoutable.

La caractérisation des personnages obéit aussi à cette loi séminale, Kim (Lee Byung-hun) devenant le vengeur littéral, et Kyung-chul (le Choi Min-sik d'Old Boy) le serial killer pourri par excellence. Deux figures archétypales, antagonistes parfaits, qui vont être transcendé par leurs motivations profondes et la libération de leur pulsions. Le scénario d'Hoon-jung. Park (il s'agit de son galop d'essai!!!) s'avère parfait; pas d'explications outrancières, pas de dialogues superflus, mais un sens de la coupe impressionnant, et une capacité à donner vie à ces deux personnages avec une crédibilité désarmante.

J'ai rencontré le Diable n'est pas une analyse de la lutte entre les deux hommes, mais le regard reste à tout moment frontal, pour une vision plus immersive que clinique. Pas de détachement chez Kim Jee-woon, qui nous entraîne pendant 2h30 (qu'est-ce que c'est court!!!) dans le sillage de ces deux ennemis parfaits. J'ai rencontré le Diable est violent, choquant, sanglant. Mais dans cette accumulation de violence, se cache toujours un sens, qui ressort grâce à la motivation initiale vengeresse. Laquelle n'est pas simplement faite de bruit et de fureur, mais d'un mélange de folie et de calcul glacial. C'est dans cet équilibre hallucinant que J'ai rencontré le Diable devient le chef-d'oeuvre qu'il ne peut s'empêcher d'être. A aucun moment, le film ne dérive vers le torture porn gratuit, ni vers la guimauve sentimentale. Kim Jee-woon parvient à conserver sa vision jusqu'au bout, faisant de ce thriller une oeuvre de toute beauté.

La force de caractère d'un tel film ne se répète que rarement, surtout avec une telle maîtrise scénaristique. L'absurdité de certaines sscènes nous pousse à des éclats de rire d'une telle soudaineté que l'on est encore surpris après avoir ri pendant trois minutes sans pouvoir s'arrêter!

J'ai rencontré le Diable est d'une précision incroyable, tant dans la finesse de l'écriture que dans la mise en scène magnifiée de Kim Jee-woon, qui élève ce combat mortel en oeuvre indispensable, porté par deux acteurs exceptionnels!!!

vendredi 18 février 2011

GERARDMER 2011, 16EME SEANCE: THE SILENT HOUSE


Sortie le 16 mars


L'argument relativement casse-gueule de The silent House consiste en un plan-séquence de 72 minutes où l'on va suivre une jeune femme dans une maison isolée, alors q'une présence menaçante se cache dans les murs... Ce premier film uruguayen de Gustavo Hernandez repose sur un concept qui peut faire peur, mais régulièrement tenté par certains cinéastes motivés, l'exemple le plus célèbre étant La Corde d'Alfred Hitchcock.


Techniquement, The silent House est de très bonne facture, même s'il est coupé à plusieurs reprises. La mention même de montage au générique est claire... Mais Hernandez dispose d'une image réellement belle dans laquelle il va pouvoir introduire un climat angoissant. Et c'est là que l'écriture du film pêche, car les trois auteurs mettent sur pied un récit redondant tout en s'éloignant de la moindre crédibilité. Concrètement, si vous entendez des bruits à l'étage au-dessus et qu'une personne meurt, vous ne passez pas 1h30 à vous balader de pièce en pièce en regardant tous les objets, si? Et quand enfin vous sortez, ce n'est pas pour revenir dans la bicoque au bout de 5 minutes, non? C'est là que réside la grosse limite de ce film, par ailleurs formellement réussi. On ne croit pas une seconde à ce qui peut se passer dans cette maison, à cause de cet aspect répétitif et de cette absence pure et simple de logique.

Et c'est bien dommage, car Gustavo Hernandez est capable de mettre en place une atmosphère bien stressante avec ses jeux de lumière et son travail sur le son...Mais de là à rire, à parler et à se lever pendant la séance, cela démontre à quel point le public de Gérardmer est de plus en plus détestable et irrespectueux. Qui plus est quand l'actrice principale participe à la séance, je me demande comment elle a pris ça, la pauvre...

jeudi 17 février 2011

GERARDMER 2011, 15EME SEANCE: HYBRID


Inédit



Depuis son 1er long Maléfique (qui a obtenu un Prix spécial du Jury à Gérardmer en 2003), Eric Valette s'intéresse souvent au film de genre, et nous gratifie d'une variation sur le Christine de John Carpenter qui traîne dans les tiroirs depuis un moment. On croirait assister à une série B d'antan, avec une bagnole qui claque et qui tue, et l'on glisse progressivement vers du Z bien costaud!

Les dialogues très 1er degré, la caractérisation des personnages old school, les acteurs figés, tout concourt pour faire d'Hybrid un film d'horreur involontairement drôle, et si l'on est dans un bon jour, on peut apprécier le spectacle pour son côté raté mais fun! J'étais dans un bon jour... Surtout que l'explication scientifique de la vilaine auto vaut son pesant de pop-corn!!!


Hybrid permet de retrouver cette bonne vieille trogne d'Oded Fehr, éternel Farik de l'énorme série Sleeper Cell! Bon, il doit composer avec un rôle de gros con forcément réducteur, mais ça fait toujours plaisir de le revoir!

Le budget du film ne devait pas être trop élevé, puisque l'action va se dérouler quasi-intégralement dans un garage à plusieurs niveaux, où les employés vont tenter de survivre à la voiture folle qui veut les trucider. On est à des années-lumière de l'angoisse causée par la Plymouth Fury rouge de Big John, et Little Valette se contente d'un traitement plus superficiel... Mais ça a le mérite d'être drôle, et quand on compare Hybrid à Ne nous jugez pas ou The Dead outside, on se dit qu'un petit Z c'est pas si mal de temps en temps!

mercredi 16 février 2011

GERARDMER 2011, 14EME SEANCE: PROWL


Inédit



Après le très surestimé Manhunt, Patrik Syversen entame une carrière américaine avec l'intriguant Prowl, dans lequel une jeune femme à l'étroit dans son village isolé rêve de la grandeur d'une ville... Mais ce qui apparaît comme un périple fun entre potes va rapidement se transformer en cauchemar...


Ce point de départ hyper-classique va donner lieu à une séquence vraiment captivante lorsque la bande de jeunes se retrouve embarquée par un routier sympa. On ressent progressivement une réelle tension, d'autant plus que la situation paraît vraisemblable. On pense au Hush de Mark Tonderai...


Mais tout va très vite s'essouffler, lorsque la nature du Mal va être révélée. On tombe alors dans une série Z de 3ème zone (je ne sais pas réellement si ça existe, mais si oui le film y tient en entier) à l'esthétique de série fantastique hype. Il ne se passe absolument rien d'intéressant à partir de là. On passe le reste du film à suivre Amber, l'héroïne, qui tente d'échapper à ses poursuivants. Crédibilité zéro pour ce métrage, puisque les créatures ont bien du mal à venir à bout de quelques donzelles apeurées... Créatures qui ont au moins le mérite d'avoir un peu de gueule à défaut d'efficacité... Cette course-poursuite interminable bénéficiera évidemment d'un twist incroyable, et qui ne justifie aucunement la vision de cette chose. J'essaierai bien de trouver des trucs à dire pour combler, mais franchement je vois pas...

mardi 15 février 2011

GERARDMER 2011, 13EME SEANCE: THE TROLL HUNTER


Inédit




La Norvège est décidément un terreau fertile pour le film de genre, et c'est avec un très grand plaisir que nous avons pu découvrir le 2ème film d'André Ovredal après Future Murder. Enfin un film en compétition qui tient toutes ses promesses, traversé par un humour nordique du plus bel effet! Dans The Troll Hunter, on va donc suivre un chasseur de troll, et on va en voir du bestiau!!!


Les effets spéciaux sont sacrément réussis, et Ovredal nous met face à un bestiaire varié composé de monstres géants, en leur mettant dans les pattes un chasseur très spécial et une bande de cinéastes amateurs. The Troll Hunter utilise la technique maintenant éprouvée du faux documentaire, en y mêlant un humour bienvenu sans pour autant altérer les moments de tension. La première apparition est d'ailleurs bien flippante, avec un petit côté X-Files pas dégueu... Le procédé de la caméra-témoin est périlleux, et André Ovredal le manie efficacement en préparant le terrain, grâce aux 3 étudiants expliquant leur volonté. Leur traque du chasseur va les amener naturellement à rencontrer les créatures gigantesques qui peuplent les bois norvégiens.


Loin d'être un film opportuniste, The Troll Hunter puise dans le vivier des légendes nordiques en nous décrivant de manière précise et ponctuée de détails ces trolls, qui se scindent en différentes familles. La richesse des descriptions et des anecdotes est la source même de l'humour absurde qui traverse le film, le rendant d'autant plus attachant et fun. On apprend ainsi que le christianisme, c'est assez dangereux face à un troll...

The Troll Hunter n'a en plus rien à envier aux films de monstres géants nippons ou américains, et nous offre des séquences intenses d'un réalisme saisissant. Généreux, drôle, étonnant, The Troll Hunter est une pure réussite norvégienne!

lundi 14 février 2011

X-FACTOR MONSTER 1: NATION X

Sorti le 9 février


Facteur-X était à l'origine une création de Bob Layton et Jackson Guice parue en 1986, et qui mettait en scène la bande originelle des X-Men, à savoir Cyclope, Jean Grey (qui renaît de ses cendres pour l'occasion...), le Fauve, Iceberg et Angel. Comme la plupart des équipes X, celle-ci allait subir plusieurs remaniements, et les aventures relatées dans ce Monster présentent la quatrième version de l'équipe, qui a évolué jusqu'à neuf membres. Sous le couvert d'une agence d'investigations, elle enquête sur les menaces à l'encontre des mutants. Elle compte dans ses rangs Madrox, Guido, Shatterstar, Layla Miller, Cyrène, Rictor, Darwin, Longshot et Monet.

Avec le crossover Second Coming qui arrive et qui va toucher l'ensemble des titres X, Panini comble les trous après l'arrêt de la parution de la série dans le mensuel Astonishing X-Men. C'est donc 10 épisodes qui sont proposés dans ce numéro géant: X-Factor 46 à 50, puis X-Factor 200 à 203 (la numérotation d'origine est reprise après le numéro 50), ainsi que le numéro spécial X-Factor: Nation X.

Très difficile de s'immerger dans ces aventures si l'on n'a pas lu le mensuel Astonishing X-Men. J'avais été prévenu, mais je l'ai acheté quand même, au vu des critiques généralement positives sur la série. La profusion des personnages (9 membres d'équipe, et des vilains inconnus), le rythme haché des épisodes (combat-calme, combat-calme, combat-calme...) et les scénarios (signés Peter David) qui aiment à faire s'entrechoquer les réalités parallèles et les doubles interdimensionnels m'ont laissé complètement froid. Les épisodes 46 à 50 (Hors du Temps) souffrent de ce rythme particulier et d'enjeux dramatiques obscurs. En même temps, ces épisodes font directement suite à ceux du mensuel, et on reprend donc une intrigue mise en place ailleurs...

Les épisodes suivants, L'Invisible a disparu et Qui Père gagne poursuivent l'exploration de cette équipe dont on se surprend à confondre les personnages à plusieurs reprises à cause de visages similaires... Mais le plus beau reste le Cyclope tendance Bogdanov, qui d'imberbe passe à une barbe de trois jours en deux cases... Un souci du détail étonnant de la part du dessinateur...

L'épisode Nation X est vaguement intéressant, avec le quotidien des mutants réfugiés sur Utopia, et le court récit qui termine l'ouvrage est le plus riche; en 12 planches, on ressent davantage d'émotion que dans le reste...

A réserver aux fans inconditionnels de l'équipe...

dimanche 13 février 2011

BLACK SWAN


Sorti le 9 février



Petit écart par rapport au compte-rendu de Gérardmer ces 2 prochains jours, et on commence par Black Swan. Après sa vision naturaliste d'un catcheur en perte de vitesse avec The Wrestler, Darren Aronofsky nous offre son pendant féminin et stylisé avec Black Swan, évocation des pressions endurées afin de parvenir à la perfection.


Rien n'est plus antinomique au catch que la grâce et la précision du ballet, même si le dénominateur commun reste la performance physique. Le travail sur la chair, qui laissait des marques sur tout le corps de Randy Robinson après des années de pratique, trouve son écho dans la rigueur que s'impose Nina Sayers, interprétée par Natalie Portman. Ongles explosés, douleurs régulières, la danse classique est exigeante et demande des sacrifices aussi bien physiques que psychologiques.

Darren Aronofsky utilise une mise en scène plus virevoltante que sur son précédent film, et revient aux expérimentations visuelles de Requiem for a Dream ou The Fountain. L'ouverture avec cette danse à 3 (Nina, la créature noire, et la caméra) se révèle d'une grande maîtrise en offrant un tournis visuel et dramatique appréciable.

Le film va donc suivre le travail de Nina et sa relation ambigüe avec le chorégraphe Thomas Leroy, interprété par Vincent Cassel. L'acteur français très à l'aise dans un rôle d'homme dominant qu'il maîtrise depuis des années maintenant. On suit également l'apprentissage de Lily (Mila Kunis), désireuse elle aussi de participer à ce renouveau du Lac des Cygnes. Son côté spontané et sa fraîcheur sont à l'opposé de la rigueur et la fragilité de Nina.

Aronofsky s'approprie le ballet avec élégance, et déroule son récit dans une veine maladive; il faut aimer le genre très spécifique de film d'horreur psychologique pour apprécier Black Swan pleinement. J'avoue que les films dépressifs, ça commence à me saturer... Alors oui, Aronofsky filme avec élégance, et les acteurs sont tous bons, mais l'aspect maladif déroule tout de même des poncifs éculés: la mère castratrice, les jeux de miroirs en rapport avec la dualité du rôle... Ca manque de folie novatrice...
Une scène m'a fait ressentir une forte émotion, c'est la transformation en cygne noir. La perfection de cette séquence donne des frissons! Et elle montre aussi que le reste du film ne possède pas le même degré émotionnel...

samedi 12 février 2011

GERARDMER 2011, 12EME SEANCE: NE NOUS JUGEZ PAS


Inédit



Le premier long du Mexicain Jorge Michel Grau est directement catapulté en compétition officielle, et l'on est bien en mal d'expliquer pourquoi. Et quand il ressort avec un Prix du Jury ex-aequo avec The loved Ones, l'incompréhension est totale.
Car ce film de cannibales mexicains est un drame social d'un ennui profond, dans lequel les anthropophages ne bouffent pas la moindre chair humaine à l'écran! Une sorte de variation sociale sur la condition de paria, un peu comme le tout aussi réussi The Dead outside le faisait sur le mode des zombies. Si la mise en scène est agréable, la nature du sujet et son traitement n'ont strictement pas le moindre intérêt, et l'on suit les difficultés de cette famille sans la moindre empathie ni la moindre émotion. Au contraire, le détachement est tel que des scènes censées être captivantes n'en sont que risibles...

Les tensions au sein du cercle familial bouillonnent entre une marâtre et ses trois enfants. Et les poncifs ne sont pas évités, entre un fils qui se rendre compte de sa gay attitude, et l'autre fils qui est attiré par sa frangine... Il n'y a même pas un aspect sulfureux puisque Grau ne va jamais jusqu'au bout de ce qu'il veut démontrer. Ne nous jugez pas est un excellent cas d'école pour démontrer comment annihiler un sujet intéressant...
Le misérabilisme de cette vision et la propension documentaire des difficultés sociales mexicaines plombent l'atmosphère, et le réalisateur semble à tout prix édulcorer le moindre effet spectaculaire. Ce qui donne pour résultat un film totalement vide. Et qui gagne le Prix du Jury...