dimanche 13 février 2011

BLACK SWAN


Sorti le 9 février



Petit écart par rapport au compte-rendu de Gérardmer ces 2 prochains jours, et on commence par Black Swan. Après sa vision naturaliste d'un catcheur en perte de vitesse avec The Wrestler, Darren Aronofsky nous offre son pendant féminin et stylisé avec Black Swan, évocation des pressions endurées afin de parvenir à la perfection.


Rien n'est plus antinomique au catch que la grâce et la précision du ballet, même si le dénominateur commun reste la performance physique. Le travail sur la chair, qui laissait des marques sur tout le corps de Randy Robinson après des années de pratique, trouve son écho dans la rigueur que s'impose Nina Sayers, interprétée par Natalie Portman. Ongles explosés, douleurs régulières, la danse classique est exigeante et demande des sacrifices aussi bien physiques que psychologiques.

Darren Aronofsky utilise une mise en scène plus virevoltante que sur son précédent film, et revient aux expérimentations visuelles de Requiem for a Dream ou The Fountain. L'ouverture avec cette danse à 3 (Nina, la créature noire, et la caméra) se révèle d'une grande maîtrise en offrant un tournis visuel et dramatique appréciable.

Le film va donc suivre le travail de Nina et sa relation ambigüe avec le chorégraphe Thomas Leroy, interprété par Vincent Cassel. L'acteur français très à l'aise dans un rôle d'homme dominant qu'il maîtrise depuis des années maintenant. On suit également l'apprentissage de Lily (Mila Kunis), désireuse elle aussi de participer à ce renouveau du Lac des Cygnes. Son côté spontané et sa fraîcheur sont à l'opposé de la rigueur et la fragilité de Nina.

Aronofsky s'approprie le ballet avec élégance, et déroule son récit dans une veine maladive; il faut aimer le genre très spécifique de film d'horreur psychologique pour apprécier Black Swan pleinement. J'avoue que les films dépressifs, ça commence à me saturer... Alors oui, Aronofsky filme avec élégance, et les acteurs sont tous bons, mais l'aspect maladif déroule tout de même des poncifs éculés: la mère castratrice, les jeux de miroirs en rapport avec la dualité du rôle... Ca manque de folie novatrice...
Une scène m'a fait ressentir une forte émotion, c'est la transformation en cygne noir. La perfection de cette séquence donne des frissons! Et elle montre aussi que le reste du film ne possède pas le même degré émotionnel...

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