samedi 5 février 2011

GERARDMER 2011, 5EME SEANCE: DREAM HOME


Sortie en DVD le 5 avril



On revient à la compétition officielle avec Dream Home, 9ème film du cinéaste hong-kongais Ho-Cheung Pang, qui nous offre un film certes bancal mais traversé de fulgurances sanglantes hallucinantes! Cheng Lai-Sheung est une jeune femme qui a toujours voulu posséder un appartement avec vue sur la mer à Hong Kong. Mais la situation immobilière est en pleine crise, et les prix des logements sont exorbitants, et elle devra recourir à d'autres moyens pour concrétiser son rêve d'enfance...


Si elle est nécessaire à la mise en place de l'intrigue, la toile sociale est tout simplement plombante. Les difficultés de Cheng pour réunir les fonds, les flashback sur son enfance pas toujours facile, cela fleure bon le film social avec un maximum de lieux communs. Mais Ho-Cheung Pang va proprement dynamiter tout cela dans les scènes de meurtres qu'il propose, grâce à une inventitité rarement égalée et une mise en scène très inspirée. La torpeur des séquences sociales est alors contrebalancée par une violence frontale hors du commun, qui nous gratifie de meurtres gores d'une beauté graphique indéniable. Il n'y a qu'à voir comment est utilisé un aspirateur pour se rendre compte de l'originalité du propos...


Pang s'immisce donc dans la fameuse Catégorie III, zone de permissivité chère à Hong-Kong et qui correspond grossièrement à une interdiction aux moins de 16 ans. Les oeuvres qui y entrent se dédouanent de toute censure, et les metteurs en scène peuvent laisser libre cours à toutes leur inspiration et/ou déviance, les résultats étant souvent extrêmes.

Mais Dream Home s'avère au final un film frustrant, car la dualité entre ses deux ambiances crée un déséquilibre; les scènes de meurtres en ressortent d'autant plus fortement, mais il est dommage qu'elles soient noyées dans cet aspect social trop soporifique. La narration oscille entre présent et passé, et la structure éclatée du récit correspond parfaitement à l'esprit perturbé de Cheng. La scène centrale, que l'on découvre par petits bouts, est un modèle de violence jouissive traversée par un humour inattendu, qui en fait l'un des plus beaux morceaux de bravoure visuels que l'on ait pu découvrir dans un film gore.

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