samedi 19 février 2011

GERARDMER 2011, 17EME SEANCE: J'AI RENCONTRE LE DIABLE


Sortie le 6 juillet


Je ne suis pas un adepte du cinéma asiatique, même si ce continent nous offre parfois de belles petites surprises. Mais là, avec le Coréen J'ai rencontré le Diable, on atteint un sommet rarement égalé dans le polar, et on en profite pour sortir la bombe du festival!!! Le public ne s'y est pas trompé, puisque le film a obtenu le Prix du Public donc, mais également le Prix du Jury Jeunes; et il a également obtenu le Prix du Jury! J'ai rencontré le Diable est un film parfait, jusqu'au-boutiste, cru, violent, et drôle!

Pourtant, l'hisotire de cet agent secret qui se lance aux trousses du serial killer ayant assassiné sa femme sonne davantage comme une redite dans le paysage du polar coréen. Mais Kim Jee-Woon (qui avait gagné à Gérardmer en 2003 avec 2 Soeurs) se sert de cette structure dépouillée pour y intégrer une dynamique jamais vue dans un tel film. J'ai rencontré le Diable est une pièce unique, façonnée par l'expérience d'A bittersweet Life et Le Bon, la Brute et le Cinglé, possédant la force d'une oeuvre séminale. J'ai rencontré le Diable est la quintessence du film de vengeance, car il joue avec les conventions et les codes du genre, pour en tirer une substance jouissive et choquante à la précision redoutable.

La caractérisation des personnages obéit aussi à cette loi séminale, Kim (Lee Byung-hun) devenant le vengeur littéral, et Kyung-chul (le Choi Min-sik d'Old Boy) le serial killer pourri par excellence. Deux figures archétypales, antagonistes parfaits, qui vont être transcendé par leurs motivations profondes et la libération de leur pulsions. Le scénario d'Hoon-jung. Park (il s'agit de son galop d'essai!!!) s'avère parfait; pas d'explications outrancières, pas de dialogues superflus, mais un sens de la coupe impressionnant, et une capacité à donner vie à ces deux personnages avec une crédibilité désarmante.

J'ai rencontré le Diable n'est pas une analyse de la lutte entre les deux hommes, mais le regard reste à tout moment frontal, pour une vision plus immersive que clinique. Pas de détachement chez Kim Jee-woon, qui nous entraîne pendant 2h30 (qu'est-ce que c'est court!!!) dans le sillage de ces deux ennemis parfaits. J'ai rencontré le Diable est violent, choquant, sanglant. Mais dans cette accumulation de violence, se cache toujours un sens, qui ressort grâce à la motivation initiale vengeresse. Laquelle n'est pas simplement faite de bruit et de fureur, mais d'un mélange de folie et de calcul glacial. C'est dans cet équilibre hallucinant que J'ai rencontré le Diable devient le chef-d'oeuvre qu'il ne peut s'empêcher d'être. A aucun moment, le film ne dérive vers le torture porn gratuit, ni vers la guimauve sentimentale. Kim Jee-woon parvient à conserver sa vision jusqu'au bout, faisant de ce thriller une oeuvre de toute beauté.

La force de caractère d'un tel film ne se répète que rarement, surtout avec une telle maîtrise scénaristique. L'absurdité de certaines sscènes nous pousse à des éclats de rire d'une telle soudaineté que l'on est encore surpris après avoir ri pendant trois minutes sans pouvoir s'arrêter!

J'ai rencontré le Diable est d'une précision incroyable, tant dans la finesse de l'écriture que dans la mise en scène magnifiée de Kim Jee-woon, qui élève ce combat mortel en oeuvre indispensable, porté par deux acteurs exceptionnels!!!

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