mercredi 4 août 2010

DOG POUND


Sorti le 23 juin


Après l’excellent Sheitan, Kim Chapiron délocalise outre-Atlantique pour nous offrir sa vision de l’univers carcéral, en racontant avec l’aide de son co-scénariste Jérémie Delon l’histoire de quelques jeunes propulsés dans la prison pour mineurs d’Enola Vale. Si Sheitan mêlait le glauque et l’humour noir, Dog Pound fonctionne sur une ligne bien plus tragique et étouffante, et aucune bouffée d’air frais ne fera sortir le spectateur de l’enceinte.

Basé sur le Scum d’Alan Clarke sorti en 1979, Dog Pound est une plongée sans concessions dans le quotidien violent et sombre régissant cette prison. On aurait pu penser que Larry Clark s’y serait déjà frotté, mais Chapiron le fait finalement de belle manière. Sa mise en scène immersive et brute propose une vision très maîtrisée d’un sujet quasi-documentaire. On ne s’attarde pas sur d’éventuelles explications psychologiques, mais on suit les impacts immédiats d’actes cruels ainsi que les répercussions des deux côtés de la barrière.

Difficile d’innover en matière de film de prison, et le scénario déroule des passages obligés que Chapiron met en boîte de la manière la plus frontale qui soit. Dog Pound s’entoure d’une solide aura réaliste, augmentée par le choix de prendre de vrais membres de gangs pour les seconds rôles. Tout comme pour Sheitan, Chapiron sait choisir ses gueules ! Le rôle principal est dévolu à Adam Butcher, qui effectue une prestation vraiment marquante dans son rôle de jeune homme sur le fil. La violence latente du personnage et sa retenue de plus en plus difficile se ressent littéralement à travers le jeu du comédien.

Sans renouveler le film de genre, Dog Pound se pose comme un métrage solide offrant une vision étouffante et réaliste.


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