samedi 22 janvier 2011

LE ROYAUME DE GA'HOOLE- LA LEGENDE DES GARDIENS


Sortie en DVD le 2 mars


Réputé pour ses partis-pris esthétiques novateurs ou pompeux selon le point de vue, Zack Snyder ne laisse en tout cas pas indifférent par son approche du cinéma. Si l'on ne peut ignorer son savoir-faire et sa maîtrise technique, on peut parfois douter de leur portée dramatique à une époque où le tout-clipesque est roi. Ainsi, son 300 fait davantage sourire que frémir, mais son Watchmen s'avère une interprétation parfaite de l'oeuvre d'Alan Moore. Lorsque la forme est travaillée avec autant de soin, elle ne doit pas omettre la qualité du récit, qui reste prioritaire.


Dans sa volonté inconsciente de suivre les traces de Robert Zemeckis, Zack Snyder se lance dans l'animation avec Le Royaume de Ga'Hoole- la Légende des Gardiens, 1er film adapté de la série de romans écrite par Kathryn Lasky, qui comprend pas moins de 15 tomes! Autant dire que le développement d'une franchise est bien sûr envisageable...


Les scénaristes John Orloff et Emil Stern s'attellent donc à l'écriture de ce récit initiatique qui voit Soren et Kludd embarqués dans une aventure où ils découvriront la nature du Bien et du Mal. Ce type d'histoire vu et revu fait référence au Seigneur des Anneaux avec la caractérisation des méchants, mais peut aussi se voir comme une allégorie sur la seconde guerre mondiale avec les Sang-purs qui cherchent à dominer le monde. Si ces thématiques universelles composent régulièrement une substance régulière au cinéma, le traitement apporté par Snyder n'est pas franchement emballant et ne parvient pas à faire ressortir l'aspect épique et crépusculaire du sujet.



L'identification avec des chouettes est tout d'abord très délicat, car même si l'animation est belle, les personnages n'offrent que peu de relief, ce qui est quand même indispensable pour la crédibilité du film. On suit donc ce récit avec un regard neutre, et cette lutte entre forces opposées reste finalement très anecdotique. Ensuite, les choix visuels de Snyder, faits de ralentis et de plans iconiques, ne fonctionnent pas non plus avec le sujet et les personnages. Voir une chouette revêtue d'un costume de guerrier au clair de lune, ça n'est pas plus captivant qu'un guerrier bodybuildé et huilé...

Le récit suit les étapes traditionnelles, avec l'incompréhension, la lutte fraternelle, la prise de conscience de ses possibilités et de ses devoirs... Mais tout a déja été vu ailleurs, ce qui fait qu'il n'y a rien à quoi s'accrocher dans ce film, malgré les efforts visuels du réalisateur, qui ne font que marquer davantage la linéarité vaine du scénario. Et au vu des premières images de Sucker Punch, Snyder semble bien motivé pour repousser les limites du raisonnable...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire