jeudi 24 septembre 2009

BOY A



Sorti en DVD le 23 septembre



Deuxième film du réalisateur John Crowley (après le policier Intermission avec Colin Farrell en 2003), Boy A étonne par sa maturité et son sens exceptionnel de la dramaturgie. Inspiré du roman Jeux d’Enfants de Jonathan Trigell, ce film suit le parcours de Jack Burridge, un jeune homme tout juste sorti de prison et qui va tenter de se réinsérer dans la société. Un point de départ à priori banal, mais qui va être transcendé par un traitement d’une rare subtilité.


Le cinéma anglais a pour habitude de mener le spectateur dans ses pâles banlieues où errent des individus désoeuvrés, mais Boy A s’éloigne de tout schématisme pour aller bien plus loin qu’un drame social. Dès ses premiers plans, il va suivre le récit de ce jeune homme fraîchement libéré en parvenant à capter l’essentiel même des multiples sentiments qu’il ressent. Avec une économie visuelle et verbale qui n’appauvrit aucunement le récit, bien au contraire, John Crowley va raconter un récit poignant et tragique, qu’il va également teinter d’espoir. Toute la force du film tient dans ces émotions jaillissant de manière délicate et discrète, rendues crédibles par un scénario exemplaire signé Mark O’Rowe (déjà sur l’Intermission de Crowley). C’est simple, tout découle avec un naturel confondant, et le film avance par touches à la fois subtiles et puissantes.


L’interprétation d’Andrew Garfield est simplement saisissante, donnant corps à Jack en nuançant ses émotions d’une manière véritablement étonnante. Il ne verse à aucun moment dans le pathos, mais livre une composition faite de fragilité et d’espoir qui fait de Jack un personnage d’une richesse rare. Peter Mullan lui donne la réplique avec une retenue et une émotion correspondant parfaitement au ton si particulier du film.
Boy A est tout simplement l’un des plus beaux films qu’il m’ait été donné de voir, et même s’il n’évite pas quelques facilités à la fin, il reste une œuvre fascinante sur la culpabilité et la rédemption. Passant d’une époque à l’autre, on navigue entre le présent et les souvenirs tragiques qui hanteront Jack toute sa vie. Le film va lever peu à peu le voile sur les personnages, et sur l’événement initial ayant conduit Jack en prison. Sa relation avec la fille qu’il rencontre bénéficie de la même qualité émotionnelle, et ce film est tout simplement d’une rare beauté, provoquant des émotions que très peu de films sont capables atteindre.

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