dimanche 3 octobre 2010

MERANTAU


Sorti en DVD le 22 septembre


Prenez un ersatz de Tony Jaa et un réalisateur anglais qui singe Prachya Pinkaew pour mettre sur pied un film d’arts martiaux virevoltant, et vous obtiendrez un pompage éhonté et totalement râté d’Ong-Bak et autre L’Honneur du Dragon. Que ce soit bien clair : ce Merantau indonésien est une pure arnaque, tant au niveau visuel que martial. Probablement monté dans une optique d’exploitation en DTV, il ne possède pas une once d’originalité et pire, pas la moindre trace de crédibilité. Merantau correspond au degré zéro du film martial, et ce n’est pas la piètre performance de son acteur principal Iko Uwais (il faut le voir descendre un échaffaudage au ralenti pour le croire !) qui nous fera croire à la véracité des impacts et qui nous fera retrouver la violence extrême d’un combat avec Tony Jaa !

La naïveté que l’on retrouve inexorablement dans ce type de productions asiatiques (et les films avec Tony Jaa n’en sont pas exempts) vire ici à la niaiserie pure. Pour accomplir son Merantau (rite initiatique consistant pour un jeune à quitter le foyer familial et à se confronter au monde), Yuda ( !) se rend à Jakarta et va se retrouver face à une bande de trafiquants de femmes. En tentant de sauver une de ces demoiselles en détresse, il va devoir affronter toute une bande de bad guys, ce qui ne lui fait pas peur. Bon, il se prend bien une sévère raclée au début, et on se dit que ce n’est pas si irréaliste que ça, mais la suite est une succession de combats lents et sans le moindre intérêt. On est loin du Muay Thai cher à Jaa…

Gareth Evans tente d’emballer le tout dans un joli écrin coloré qui ferait passer la pilule, mais c’est tellement vide de sens et de rythme que l’on s’ennuie ferme devant cette accumulation de poncifs et cette absence d’enjeux dramatiques. Yuda contre-attaque, et pourtant ça ne décolle pas, on se croirait devant un vieux film de combat des années 90 dans lequel il n’y a strictement rien à tirer.

Le bad guy est à ce titre carrément ridicule dans son costume de riche et son style « je vais ce que je veux », et ce n’est pas le Français Laurent Buson qui sauvera la mise, malgré sa capacité à faire le grand écart. Merantau est une abomination qui ne méritait aucunement de sortir en DVD, et qui ne devrait pas offrir à Iko Uwais une renommée mondiale…


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