lundi 30 août 2010

THE BOYS 7 : … FAUT Y ALLER !


Sorti le 25 août


Dans le volume précédent, P’tit Hughie s’est infiltré chez les G-Wiz afin de recueillir des informations sur le suicide de Silver Kincaid, membre éminente des G-Men. Il s’est pris d’affection pour ces paumés aux mœurs étranges, mais Butcher décide de le faire sortir de là avant d’être repéré. Garth Ennis nous gratifie de son humour sauvage habituel mais sans donner dans la redite, ce qui est nettement plus salvateur que certains épisodes « classiques ». La fiesta de la Saint-Patrick est à ce titre caractéristique du style débridé de l’auteur, servie par une mise en image délicieuse de son compère Darrick Robertson !

La structure du récit se resserre pour nous offrir une aventure rythmée qui pour le coup va bien faire avancer l’histoire. Aidé par des dialogues savoureux (« elle te détestait, connard, et tu lui donnais envie de rejoindre le Ku Klux Klan »), il déroule un scénario dense qui parvient à être à la fois drôle et tragique. En suivant les différents personnages (la Crème, le Français, la Fille), on plonge dans des ambiances différentes, mais le tout s’avère finalement d’une grande cohésion. Si Ennis est toujours capable de gros délire avec ses P'tits Gars, on ressent en plus cette fois l’idée d’une trame bien précise et réfléchie. Ce qui apporte une consistance supplémentaire non négligeable, et qui semble poser des bases plus sérieuses pour le futur.

Les P'tits Gars vont découvrir les secrets des G-Men et de leur mentor John Godolkin, et Garth Ennis ne se prive pas pour faire dans le trash. Les personnages tordus et dérangés sont légion dans ses pages, et les P'tits Gars ne manquent pas de boulot. Mais l’auteur parvient à donner quelques informations sur les membres du groupe sans tout dévoiler, et l’aura de mystère se lève doucement sur eux. Mais qui est la Fille ??? Elle est probablement la plus intriguante, et Ennis laisse plâner ce mystère qui ne devrait pas être résolu avant un moment…

La vision d’Ennis sur les super-héros est toujours aussi barge, et cache sous son humour délirant une grande maîtrise. C’est un plaisir de retrouver Hughie et sa bande, et il ne semble pas qu’ils soient prêts à se reposer…


vendredi 27 août 2010

CRAZY HEART


Sorti en DVD le 25 août


Premier film de Scott Cooper, Crazy Heart raconte l’histoire d’un chanteur de country arrivé en fin de carrière, sillonnant les routes de bar en bar pour donner des concerts. Jeff Bridges prête ses traits à ce vieux Bad Blake ravagé par l’alcool et pris dans une existence routinière et sans but. Mais quand il va croiser la route de la jeune Jean (Maggie Gyllenhaal), il va se rendre compte qu’il peut encore se passer de belles choses dans sa vie…

L’histoire est très classique (on peut la rapprocher d’une certaine manière du Wrestler de Darren Aronofsky) et n’offre pas de surprise dans son déroulement. Bad Blake est un homme aigri et alcoolique, qui va s’ouvrir au contact de Jean. Mais le scénario reste finalement en surface, ne permettant pas à l’émotion d’affleurer. L’histoire entre Blake et Jean est belle, mais n’en demeure pas moins banale.

Même le rapport à la musique n’est pas aussi captivant qu’il pourrait être, entre un homme qui ne vit plus que pour elle et qui l’aime et la déteste à la fois. Là encore, le point de vue est plus littéraire (le film est adapté d’un roman de Thomas Cobb) que cinématographique, et la mise en scène ne parvient pas à créer l’intensité de cette union.

Crazy Heart bénéficie d’une belle photographie signée Barry Markowitz, lui conférant une ambiance feutrée comme dans un bon vieux bar country. Mais le film reste trop balisé et convenu pour être intéressant, et l’on suit ce récit avec une sensation de déjà-vu persistante.


lundi 23 août 2010

EXPENDABLES : UNITE SPECIALE


Sorti le 18 août


La réunion au sommet des gros bras est le début d’une trilogie qui devrait monter en puissance aux dires de Marion Cobretti lui-même. Véritable fantasme de cinéphile nostalgique, ce premier épisode voit donc toute une galerie de mercenaires se rendre sur une île d’Amérique du Sud afin de détrôner un dictateur de pacotille ainsi que son armée. Le scénario basique nous sert un prétexte bien old school (voir le tout premier épisode de L’Agence tous Risques où la A-Team venait à la rescousse de villageois sous le joug d’un despote), et est avant tout un prétexte à un festival d’explosions, de fusillades et de combats acharnés.

Rocky Balboa a su mener sa barque avec efficacité et nous livre un film qui respecte le cahier des charges, même s’il manque un développement supplémentaire qui lui aurait apporté une touche plus personnelle. Expendables est un bon film d’action qui ne lésine pas sur les moyens et qui emploie ses acteurs avec efficacité. L’aspect fun et décomplexé du produit fonctionne, mais il manque ce petit quelque chose en plus qui le ferait passer dans la catégorie supérieure.

Le scénario évoque sans ambiguité le Commando de Mark Lester, et les références sont nombreuses. Les dialogues sont percutants comme il se doit dans ce type de production, et les relations entre les personnages sont drôles et bien écrites. La fameuse scène de l’église est à ce titre très réussie, et la courte réunion de John Rambo, John McLane et John Matrix est savoureuse et emplie d’auto-dérision.

Expendables est donc une série B réussie qui remet au goût du jour l’esprit décontracté des films testostéronés d’il y a 30 ans, en les imprégnant d’une petite sauce barbare à la John Rambo surprenante. On est là pour rigoler, mais les effets chocs fonctionnent aussi ! Ca sulfate donc à tout va, et le casting de fou s’amuse énormément. Dommage que le montage soit trop haché, cela amenuise quand même pas mal l’effet des scènes d’action, notamment lors des combats à main nue, comme celui entre le Maître d’Armes et Ivan Drago.

La lutte des ego se fait bien sentir, et John Rambo a su gérer tout son petit groupe pour qu’Expendables soit cohérent et efficace. Et si l’on peut en sortir un du lot, ce sera le Scorpion rouge, qui joue un personnage très intéressant. Ce qui n’est pas sans rappeler son rôle dans Universal Soldier : Regeneration d’ailleurs…

Demolition Man a réussi son pari, il ne reste maintenant plus qu’à espérer que le second opus soit encore plus percutant !


jeudi 12 août 2010

LE CHOC DES TITANS



Sortie en DVD le 18 août


La carrière de Louis Leterrier avait commencé de manière plutôt sympathique avec un Transporteur bien fun et rythmé, puis avec un Danny the Dog réussi. Le Transporteur 2 montrait déjà des signes de faiblesse, confirmés par un Hulk bien loin d’arriver à la cheville de celui, mémorable, d’Ang Lee. Leterrier poursuit son aventure américaine entamée avec le géant vert en donnant naissance au remake du Choc des Titans, péplum old school réalisé par Desmond Davis en 1981. Le succès est au rendez-vous, et une suite est en préparation.

La version 2010 n’est pas aussi catastrophique que le laissait entrevoir la bande-annonce, mais elle n’en est pas pour autant convaincante. Le point positif principal est le casting très solide, composé de Sam Worthington, Mads Mikkelsen ou encore Gemma Arterton. Ces trois acteurs forment le noyau central du film et leur composition relève la trame simpliste du film. Worthington confirme tout son talent malgré un personnage très peu creusé, et celui qui était le seul intérêt de Terminator Renaissance donne vie à un Persée convaincant. Mikkelsen s’en sort lui aussi plutôt bien malgré son personnage de soldat basique, auquel il parvient tout de même à insuffler de l’émotion. Et Gemma Arterton campe une Io belle et mystérieuse sans que cela tombe dans le ridicule.

C’est justement cet écueil du ridicule qui est évité et que l’on sentait poindre dans la bande-annonce. On y échappe pas totalement (les dieux en armure scintillante et leur air hautain, ç’est plutôt risible !), mais l’ensemble reste de bonne facture avec des situations crédibles. Le gros problème du film est qu’il reste finalement très en surface, et que les séquences s’enchaînent de manière trop mécanique. L’émotion n’a pas le temps d’affleurer, et l’on sent que tout ceci est avant tout un blockbuster destiné à promouvoir une bonne dose d’effets spéciaux. Le développement des personnages reste secondaire, heureusement qu’ils sont joués par des acteurs de talent.

Qu’il s’agisse de l’attaque des scorpions ou de celle du kraken, les scènes proposent des effets visuels réussis. Mais l’ensemble se suit sans grande implication, Persée poursuivant sa quête afin de sauver la princesse de manière déterminée mais sans véritable point de vue artistique. Le Choc des Titans est une grosse machinerie qui remplit son office de base, à savoir proposer une quête à grand renfort d’effets spéciaux, mais il manque une dimension supplémentaire et un souffle épique que l’on aurait pu s’attendre à trouver dans une quête mythologique.


samedi 7 août 2010

HULK : CODE ROUGE


Paru dans Marvel Heroes 31 à 34


Les Marvel Heroes de ce moment ne sont pas très captivants, entre la série de Thor plutôt ennuyeuse, les Mighty Avengers toujours aussi inintéressants, et Avengers : the Initiative bien loin de ses excellents débuts. Hulk ne déroge pas à la règle, et l’arc Code rouge court sur 4 numéros sans qu’il y ait la moindre progression.

Le point de départ voit une Domino en mauvaise posture après qu’elle ait vu ce qu’elle n’aurait jamais du voir. La confrontation avec le Hulk rouge va vite se transformer en affrontement par équipes interposées, ce qui donne l’occasion de convoquer un panel de héros marvelliens sans que cela ait un quelconque intérêt dramatique. On met donc en place l’équipe de Rulk composée de Deadpool, du Punisher, de la Dynamo pourpre, de Thundra et d’Elektra. Face à eux, Domino recrute la nouvelle mouture d’X-Force abritant Wolverine, X-23, Archangel et Warpath.


Rulk veut donc tuer Domino car elle connaît son identité secrète, et X-Force est là pour lui venir en aide. Convoquer autant de monde pour ça, c’est une manière opportuniste de rameuter un max de personnages pour pas grand-chose… Ajoutez à cela une nouvelle Miss Hulk rouge qui débarque de nulle part, et le mystère qui n’a rien de passionnant s’épaissit tranquillement… Le pire c’est que l’on n’en saura pas plus une fois le récit terminé, les scénaristes préférant conserver un suspense potentiel pour d’autres épisodes… Et les pseudos-retournements de situation n’augmentent pas vraiment la tension… Tout se résume à de la grosse baston sans intérêt et sans conséquences.

Code rouge est donc un gros pétard mouillé dû à un Jeph Loeb en petite forme… Bon, ça m’aura au moins permis de découvrir ce Rouge, même si ma préférence va à Banner !


mercredi 4 août 2010

DOG POUND


Sorti le 23 juin


Après l’excellent Sheitan, Kim Chapiron délocalise outre-Atlantique pour nous offrir sa vision de l’univers carcéral, en racontant avec l’aide de son co-scénariste Jérémie Delon l’histoire de quelques jeunes propulsés dans la prison pour mineurs d’Enola Vale. Si Sheitan mêlait le glauque et l’humour noir, Dog Pound fonctionne sur une ligne bien plus tragique et étouffante, et aucune bouffée d’air frais ne fera sortir le spectateur de l’enceinte.

Basé sur le Scum d’Alan Clarke sorti en 1979, Dog Pound est une plongée sans concessions dans le quotidien violent et sombre régissant cette prison. On aurait pu penser que Larry Clark s’y serait déjà frotté, mais Chapiron le fait finalement de belle manière. Sa mise en scène immersive et brute propose une vision très maîtrisée d’un sujet quasi-documentaire. On ne s’attarde pas sur d’éventuelles explications psychologiques, mais on suit les impacts immédiats d’actes cruels ainsi que les répercussions des deux côtés de la barrière.

Difficile d’innover en matière de film de prison, et le scénario déroule des passages obligés que Chapiron met en boîte de la manière la plus frontale qui soit. Dog Pound s’entoure d’une solide aura réaliste, augmentée par le choix de prendre de vrais membres de gangs pour les seconds rôles. Tout comme pour Sheitan, Chapiron sait choisir ses gueules ! Le rôle principal est dévolu à Adam Butcher, qui effectue une prestation vraiment marquante dans son rôle de jeune homme sur le fil. La violence latente du personnage et sa retenue de plus en plus difficile se ressent littéralement à travers le jeu du comédien.

Sans renouveler le film de genre, Dog Pound se pose comme un métrage solide offrant une vision étouffante et réaliste.


lundi 2 août 2010

REPO MEN


Sorti le 14 juillet



Le premier long de Miguel Sapochnik nous plonge dans un futur proche où les implants d’organes sont devenus monnaie courante et une source de revenus bien juteuse pour l’Union, société à but très lucratif dirigée par Frank ( Liev Schreiber). On nage en pleine science-fiction réaliste avec cette histoire de repossesseurs, employés chargés de récupérer votre organe si vous n’en payez pas les traites. Un peu comme le Repo Man d’Alex Cox, en un peu plus saignant toutefois…

Ce film qui a à peine eu le temps d’être projeté en salles suit le quotidien de Remy (Jude Law),Repo Men qui officie avec son partenaire de toujours Jake (Forest Whitaker). Entre les missions de routine et celles qui demandent plus de fil à retordre, le tandem prend son pied à poursuivre les mauvais clients et à récupérer ce qui appartient finalement à l’Union. Bref, le quotidien est plutôt sympa pour ces deux travailleurs acharnés et méritants. Jusqu’au jour où Remy se retrouve de l’autre côté de la barrière…

Le principe du bad guy prenant conscience de ses actes n’est pas nouveau, et Miguel Sapochnik applique une vieille recette en usant d’ingrédients modernes. Repo Men ne sera pas original dans son écriture, mais il se regarde sans déplaisir grâce à un sens de la mise en scène qui prend toute sa dimension dans les scènes de combat. Il n’y en a pas énormément, mais elles sont suffisamment bien rythmées pour faire de Repo Men un film attrayant. Au-delà de l’aspect purement contestataire du métrage, Sapochnik n’a pas oublié le côté ludique et met Jude Law dans une position étonnante de combattant acharné, lui donnant l’occasion de jouer du flingue et du couteau comme jamais ! Les combats sont vifs et gores, ce qui n’est carrément pas déplaisant !

Repo Men offre une perspective sympathique du futur, dans laquelle Jude Law et Forest Whitaker sont très à l’aise !