samedi 28 février 2009

BANLIEUE 13 ULTIMATUM


Il y a 5 ans, Banlieue 13 faisait l’effet d’un électrochoc dans le paysage cinématographique français : un pur film d’action bien de chez nous qui nous gratifiait de séquences hallucinantes concoctées par deux athlètes hors norme, David Belle et Cyril Raffaelli. Le premier est l’initiateur du Parkour, discipline physique modifiant totalement la perception de l’environnement urbain, puisque chaque obstacle est un nouveau défi. Le second est un adepte des arts martiaux dès l’âge de 6 ans, et maîtrise le nunchaku, le karaté et le kung-fu, en y ajoutant une pincée d’acrobatie héritée du cirque d’Annie Fratellini. En conjuguant leurs talents dans Banlieue 13, ils ont créé un film aux scènes d’action totalement novatrices et au rythme haletant.
Une suite était depuis longtemps envisagée, et elle arrive enfin sur les écrans. Banlieue 13 Ultimatum se déroule 3 ans après les faits, et voit un gouvernement changé mais une situation politique toujours au bord du chaos. Le mur délimitant la banlieue 13 est encore debout ( référence avouée à New York 1997) et chaque ethnie investit son propre territoire. Blacks, asiatiques, Musulmans… La banlieue est devenue un véritable ghetto dans lequel l’économie souterraine fonctionne à plein régime. Mais un groupe industriel va s’allier avec une branche radicale de l’autorité afin de faire imploser la cité, pour mieux la faire exploser ensuite à gros coups de bombes…


Même concept et mêmes enjeux pour ce Banlieue 13 deuxième du nom, qui voit donc le flic Damien Tomaso et le banlieusard Leïto unir à nouveau leurs forces afin de contrecarrer les plans des extrémistes. Au-delà du plaisir de retrouver les deux lascars en grande forme, cette suite se la joue quand même plus soft que le premier opus. Les scènes d’action sont plus dispersées, mais elles n’en sont pas moins percutantes. Le combat du début avec le Van Gogh est un hommage certain aux Jackie Chan de la grande époque, saupoudré d’un modernisme à la Tony Jaa bien senti. La scène est bien violente et à couper le souffle, avec l’utilisation de la toile de maître donnant lieu à un humour bien efficace.
En fait, le gros souci de cette suite réside dans son scénario, qui est franchement très lourd d’un point de vue politique et social. Luc Besson n’est pas connu pour faire dans le subtil (qui a dit Taxi 4 ? Qui a dit Le Transporteur 3 ?), mais on atteint ici un niveau vraiment très gênant. La facilité avec laquelle chaque ethnie accepte de s’allier aux autres pour sauver la cité ressemble à un rebondissement de dessin animé (un skin combattant aux côtés d’un Muslim et d’un Black sans se poser de questions, c’est vraiment un concept étrange…). Mais le pire, ce sont les raccourcis scénaristiques concernant les enjeux politiques : Philippe Torreton incarne un Président totalement dépassé et se retrouvant seul afin de lutter contre les pressions de ses subalternes qui veulent nettoyer le quartier. C’est d’un manichéisme assez hallucinant, même pour un film centré davantage sur l’action que sur la réflexion. La fin atteint un niveau jamais égalé dans le n’importe quoi, et c’est impossible de trouver des circonstances atténuantes pour justifier un point de vue moralement plus que douteux.


L’erreur de Banlieue 13 Ultimatum est d’avoir voulu implanter une vision politique plus importante que dans le premier, qui se suffisait en tant que film d’action. Ici, les arcanes du pouvoir sont ronflants et tentent de s’entourer d’une aura de mystère et de paranoïa qui ne fonctionne pas. Alors que si on avait laissé le champ libre à Belle et Raffaelli, on aurait sûrement eu droit à plus de scènes explosives. Banlieue 13 Ultimatum ne réitère donc pas l’exploit de son prédécesseur, mais se dilue dans une vision exécrable et totalement simpliste du problème. C’est vraiment dommage, surtout au vu des scènes de poursuites et de combat plutôt bien foutues. Patrick Allesandrin prouve qu’il peut faire autre chose que des comédies gentillettes (15 Août, Mauvais Esprit), et même s’il n’est pas aussi inspiré que Pierre Morel sur le premier, il livre des séquences intéressantes. Le concept même du film de science-fiction est appliqué avec soin, et se tient visuellement. Il est vraiment dommage alors qu’il soit plombé par des résonnances politiques à 2 balles qui font plus de ravages sur le film lui-même que dans la banlieue 13 du récit.
Il faudrait maintenant que des scénaristes talentueux permettent à david Belle et Cyril Raffaelli de prouver tout leur potentiel dans des bandes nerveuses et violentes. Et je suis certain que c’est possible, même en France…

5 commentaires:

  1. J avais été agréablement surpris par le premier. D'habitude quand on voit le sublime logo d'Europa, ce n'est jamais bon pour le film qui suit. Et puis là, avec B 13, on a eu droit à un film qui se laissait regarder. Mais alors cet Ultimatum, quel gâchis. Je suis d'accord avec toi quand tu dis que l'erreur est le côté politique amplifié. Ca et la surenchère de cascades...
    Décevant, je retrouve bien là le Besson scénariste :(

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  2. T'es allé le voir au cinéma ???? T'es un ouf, un film avec Titoff ne peut que être de la grosse daube. non ?

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  3. Tiens j'avais jamais fait cette analogie, merci Shystrak! Mais bon en tant que défenseur du 1er je me devais d'aller voir ce que valait la suite. Maintenant je sais...

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  4. Movie is not very interesting, most of the scenes and story copy of the first part, Raffaelli`s fights is not natural, and the end of the movie just killed me)) recommend that only for patriots of Parkour =)

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  5. I'm a tracer, but this movie is too light to interest me. And the end is incredible... I was schocked by this stinky point of view, really! The first Banlieue 13 is a great movie, but the second is a useless sequel...

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