lundi 2 février 2009

GERARDMER 2009: DEADGIRL

Dimanche 1er février, 8h20. Lionel Luthor et moi arrivons à Gérardmer après un périple à travers la montagne, et nous nous précipitons vers la billetterie afin de retirer le fameux pass qui nous permettra d’accéder à ce monde étrange qu’est Fantastic’Arts. 16ème du nom, ce festival est encore une fois riche en hémoglobine et en sensations fortes. Deux regrets toutefois: celui de ne pas voir Manhunt programmé ce dimanche, et celui de se faire refouler à la séance de Morse faute de place. D’autant plus dommage que Morse obtiendra le Grand Prix…Bref, une journée chargée quand même, et on commence avec la séance de 9h où l’on nous projette Deadgirl, le premier film américain que l’on verra aujourd’hui.




Deadgirl commence comme une chronique adolescente au sein d’un lycée américain typique, et pose une ambiance calme et riche. On pense évidemment au sublime Tous les Garçons aiment Mandy Lane présenté l’an passé, mais Deadgirl va se diriger dans une toute autre direction. Lorsque Rickie et JT décident d’aller picoler dans un endroit tranquille, ils optent pour l’hôpital désaffecté qui se trouve aux abords de la ville. Lorsqu’ils arrivent devant cette immense bâtisse, la chaleur estivale va rapidement céder la place à une ambiance bien plus inquiétante. L’architecture de l’hôpital est imposante, et ses longs couloirs semblent chargés d’un passé oppressant. Rickie et JT se baladent dans cet environnement séculaire avec leur innocence adolescente, jusqu’à ce qu’ils arrivent devant une lourde porte dans les sous-sols, qui va les conduire à quelque chose d’inimaginable: une femme nue, apparemment attachée ici depuis des années.


Cette descente dans les méandres de la bâtisse symbolise l’exploration de leur propre esprit que sont en train de faire Rickie et JT, et la découverte de cette femme dans les sous-sols va réveiller leurs pulsions primaires. La première idée est de la libérer, mais une seconde idée surgit rapidement: et si on la gardait pour nous? Deadgirl pose des questions complexes et très délicates sur la nature humaine, et va dérouler son récit en l’axant sur les deux visions contradictoires des deux protagonistes principaux. Et en usant d’un élément fantastique, les réalisateurs Marcel Sarmiento et Gadi Harel vont pousser leur exploration de la psyché humaine en abordant le thème tabou de la nécrophilie.


Deadgirl éclaire des zones bien obscures, mais heureusement il ne se complaît pas dans une ambiance glauque comme pourrait le laisser croire le point de départ. Il est ponctué de traits d’humour noir participant activement à la tension, et le film s’avère une bonne surprise. Même s’il n’évite pas certaines longueurs et quelques bavardages inutiles, il pose une intrigue originale bénéficiant d’une belle mise en scène, convoquant le teenage movie et le film d’horreur en équilibrant ces deux aspects. Un film à l'ambiance réussie, agrémenté de quelques passages gores surprenants. Une bonne petite surprise pour démarrer la journée…

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