mercredi 16 septembre 2009

DISTRICT 9



Sorti le 16 septembre



La frontière entre le jeu vidéo et le cinéma est devenue de plus en plus poreuse ces dernières années, et District 9 sera sans aucun doute un film précurseur dans une nouvelle optique de penser le médium cinématographique. Alors que leur projet d’adaptation est tombé Halo, Neill Blomkamp et son producteur Peter Jackson ont décidé de partir du très bon court métrage Alive in Joburg et de le développer sur 1h50.


Les qualités visuelles du film sont évidentes : caméra à l’épaule pour une immersion plus réaliste, effets spéciaux s’intégrant à merveille dans les prises de vues réelles, design très élaboré des aliens. Mais si l’enveloppe est de toute beauté, elle ne tient pas longtemps face à la simplicité très prononcée du scénario, qui ne s’embarrasse d’aucune subtilité et encore moins de psychologie. Dans cet environnement très réaliste rappelant évidemment l’inhumanité de l’apartheid (l'histoire prend place à Johannesburg), le personnage de Wikus Van De Merwe, petit employé d’une agence de surveillance des extraterrestres, va se retrouver pris entre deux feux alors qu’il tentait de déloger les aliens retenus dans un camp. Et le plus gros problème du film vient de ce personnage naïf et terriblement gonflant, qui va devoir ouvrir les yeux sur les exactions commises par le MNU et qui va s’apercevoir que les aliens sont aussi des êtres humains… Un beau message humaniste distillé avec très peu de tact, et on peut largement préférer à ce District 9 le très bon Futur immédiat Los Angeles 1991, qui date de 1989 et qui est nettement plus nuancé et subtil.


District 9 est symbolique de cette tendance à privilégier la forme au fond, et le résultat est un film visuellement abouti mais manquant cruellement d’intérêt. La bande-annonce était d’une rare puissance, laquelle ne se retrouve à aucun moment dans le film. District 9 est un film-jeu vidéo, offrant au spectateur une plongée en milieu de gamer mais sans lui accorder les commandes. Ce qui est plutôt frustrant pour un jeu vidéo… En fait, le seul intérêt du film est de donner envie de prendre les manettes et de se défouler, alors qu’il ne parvient pas à satisfaire par sa composition trop superficielle. Et pourtant, les SFX de Weta Workshop sont vraiment bons ! Mais l’âme d’une œuvre réussie ne réside pas simplement dans son aspect visuel…
Le MNU, qui est l’organisme gouvernemental chargé de contrôler la population extraterrestre, est un rouage politique et poursuit bien sûr des buts plus lucratifs que sociaux. Evidemment, ça fait penser à la quasi-totalité des films d’anticipation, et District 9 n’appose à cette figure du Mal aucun traitement lucide qui éviterait non pas le manichéisme, mais l’impression que tout cela manque relativement de profondeur. Du coup, on décroche assez rapidement de cette histoire à la trame trop classique, qui ne sert qu’à démontrer les talents agissant au sein de la société Weta Workshop.

7 commentaires:

  1. "La frontière entre le jeu vidéo et le cinéma est devenue de plus en plus poreuse"
    Oui c'est vrai, j'ai vu Ultimate Game... ^_^

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  2. ah! futur immédiat los angelès! avec les steack de castor et le lait caillé comme alcoolisant, voilà un trés bon film, avec james caan je crois bien. Quand on m'a parlé de District 9, j'ai immédiatement pensé à cet autre film, et pour ma part, la bande annonce pleine d'effets spéciaux ne m'a même pas convaincue, ça m'a fait penser aux cent précédents films tout genre confondus et je n'ai pas encore ma carte ugc illimité pour aller voir des trucs moyens.

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  3. Ultimate Game j'ai pas osé, après avoir tenté Hyper Tension 2 j'ai stoppé net!
    Futur immédiat c'est bien avec James Caan, et rien que le personnage principal est nettement plus riche et convaincant dans cette excellente production qui a tout de mème 20 ans! Mais ça reste toujours très moderne, et sans besoin de SFX super élaborés...

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  4. Ben dis donc... Peut-être que tu avais trop d'attente concernant ce film. Moi, j'ai adoré. Peut-être pour la raison inverse.
    J'ai vu, grâce à ton lien, que même le court-métrage d'origine avait des super effets spéciaux. Et t'as remarqué que Sharlto Copley en faisait déjà partie mais sans moustache? :D

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  5. C'est effectivement un film que j'attendais avec beaucoup d'impatience, au vu de la qualité du court métrage justement... Mais j'ai été vraiment déçu! Et non je n'avais pas vu que Sharlto faisait partie du 1er!

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  6. Regarde entre 03:18 et 03:45, c'est lui... sans la moustache!

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  7. Ouais effectivement... Et son personnage est vachement mieux pendant ces 27 secondes!

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