mercredi 30 juin 2010

THE LOSERS 2 : CHEIK ET MAT


Sorti le 9 juin


On avait laissé Clay et sa bande revenir sains et saufs de leur expédition sur une île volcanique, et on les retrouve aujourd’hui au Qatar, où ils poursuivent leurs recherches afin de remonter la piste du mystérieux Max. Toujours sous la plume d’Andy Diggle et le crayon de Jock, ce 2ème volume est tout aussi immersif et nous plonge dans les arcanes de l’espionnage en usant de procédés très réalistes. Les enquêtes mêlent action et stratégie afin de donner un aperçu captivant de ce que peut être la mission d’un agent secret, même si les Losers sont plutôt en marge de leur agence… L’équipe composée de Clay, Pooch, Cougar, Jensen et Aisha emploie des méthodes radicales afin de mettre la main sur Max, et leur enquête met à jour la complexité des relations politiques mndiales ainsi que la fragilité de la démocratie.

Mais on apprend enfin ce qui s’est passé en Afghanistan… La discussion entre Clay et Aisha est prétexte à un long flashback qui va permettre d’éclairer le passé de l’équipe et de comprendre pourquoi elle se retrouve traquée, et surtout pourquoi les Losers ont décidé de quitter le navire. Le point de non-retour a été franchi, et les relations entre Max et les Losers ont été scellées dans la passe de Khyber, lors d’une mission qui cachait une réalité bien plus atroce que ce que l’équipe pensait savoir.

Ce tome 2 poursuit efficacement ce qui a été posé dans le premier, et si les personnages n’évoluent pas beaucoup, ils sont mis en perspective par ce flashback, qui permet de donner toute sa dimension à la lutte contre Max. Si le fun est toujours de rigueur, il est par moment mis de côté afin d’approfondir certaines atrocités qui vont solidifier l’équipe. Les sales expériences rapprochent parfois… La multitude de personnages peut parfois être troublante, mais l’ensemble est maintenu avec beaucoup de cohésion par un Andy Diggle très documenté, faisant de The Losers un comics riche et très maîtrisé.

J’attends la fin avec impatience, le dernier volume devant regrouper les épisodes 23 à 32. Et j’attends aussi le film qui ne devrait avoir aucun mal à être plus réussi que L’Agence tous Risques


vendredi 25 juin 2010

KICK-ASS 2 : BRUME ROUGE


Sorti le 9 juin

Le 2ème volume de la série de Millar et Romita Jr correspond à la seconde moitié du film de Matthew Vaughn, et il est bien dommage que Panini n’ait pas sorti cet arc avant l’adaptation. Du coup, l’effet de surprise ne fonctionne plus, même s’il y a des différences notables entre le comics et le film.

Brume rouge narre la rencontre de Kick-Ass et de Red Mist, nouveau super-héros qui prend la place du vengeur vert dans le cœur des New-Yorkais. Le clash était inévitable, et Dave Lizewski veut confronter ce nouveau venu qui lui vole ses parts sur YouTube… Ce second volume se poursuit dans la même veine que le premier, si ce n’est que l’histoire est déjà connue si vous avez vu le film, ce qui n’est quand même pas terrible. Bref, au menu, toujours autant de sang, de tripes et de coups, avec toujours cette absence de réalisme d’un côté (Hit-Girl qui doit faire 30 kilos toute mouillée et qui pète des rotules comme si c’était un pitbull), et cette volonté de plonger le lecteur dans le monde réel (Dave et Red Mist qui n’ont pas de pouvoirs mais qui jouent aux héros). Le principe de désacralisation du superslip par Millar fonctionne bien, et l’humour des situations va de pair avec une dramatisation certaine. Le choc de certains impacts et de certaines actions est radical, et Dave va se rendre compte que le port d’un costume implique forcément des conséquences, plus ou moins directes.

Les multiples références, tant aux comics qu’aux séries télé, raviront les fanboys, et font de Kick-Ass un pur produit de la contre-culture actuelle. L’image de cet adolescent rêveur qui prend les armes est à la fois drôle et pathétique, lui qui comble les manques de sa vie par ces actions d’éclat. Le super-héroïsme apparaît comme un substitut du manque d’amour et d’affection qui fait souffrir Dave, même s’il le cache sous un aspect cool et fun. Sa relation avec Katie Deauxma en pâtit d’ailleurs (la version cinéma est bien plus édulcorée…).

On découvre les origines de Hit-Girl et Big Daddy, qui là aussi sont vraiment différentes de l’adaptation. Mais les quelques scènes qui semblaient être originales dans le film s’avèrent finalement tirées du comics, notamment la scène de tir avec papa et sa fifille! Hit-Girl est probablement le personnage le plus intéressant, tant dans la version comics que ciné, et Dave n’évolue pas spécialement dans ce volume.

Toujours aussi trash, ce volume pâtit donc de la sortie prématurée du film, et l’on attendra la suite qui permettra de partir sur un récit encore inconnu.


lundi 21 juin 2010

BREAKING BAD SAISON 3


Inédit


Le show de Vince Gilligan en est à sa troisième année, et après 2 saisons incroyables, il se relache quelque peu. Si les thématiques et les personnages poursuivent ce qui a été mis en place les saisons précédentes, il y a cette fois-ci un problème de rythme qui vient plomber une saison qui ne manque pourtant pas d’arguments.

Breaking bad parvenait jusqu’à présent à combiner préparation culinaire et problèmes familiaux avec une subtilité assez renversante, jonglant avec les péripéties de Walter White et Jesse Pinkman, les tensions entre Walter et sa femme Skyler, les enquêtes du beau-frère Hank… Le tout se maintenait grâce à une cohésion scénaristique exemplaire, et les multiples récompenses du show ne sont pas usurpées.

Mais le mélange entre action et introspection se mue cette fois en torpeur, de laquelle vont surgir quelques fulgurances, mais qui laisse finalement un goût amer en fin de saison. Les problèmes familiaux prennent tout simplement le pas sur le reste, obligeant à suivre la pente déprimante de Walter sans avoir trop d’à-côté auquels se rattacher. En ce qui concerne Pinkman, la période est loin d’être faste pour lui aussi après les événements de la saison 2. Il est dommage de se concentrer à ce point sur l’aspect dépressif des personnages, car ça plombe vraiment le rythme de la série.

Mais la situation à beau s’éterniser, elle évolue tout de même, et les derniers épisodes semblent remettre tout le monde dans une dynamique qui rappelle les débuts de la série. Cette saison 3 permet également de découvrir deux personnages vraiment intéressants, les jumeaux mexicains, qui constituent une menace très sérieuse. On apprend à connaître davantage Saul Goodman, le plus génial des pires avocats ! Interprété par Bob Odenkirk, il est un mélange de ringuardise, de roublardise et d’intelligence qui est carrément excellent !

Cette saison est loin d’être la meilleure, mais elle est très prometteuse pour la suite. Walt et Jesse n’ont pas fini leur travail…


mercredi 16 juin 2010

L’AGENCE TOUS RISQUES


Sorti le 16 juin


Savoir que Joe Carnahan avait pris les commandes du projet d’adaptation de la série culte des 80’s, c’était carrément une aubaine après son génial Mise à Prix ! Les aventures d’Hannibal et sa clique méritaient bien un réal de la trempe de Carnahan, dont le sens de la mise en scène allait permettre de donner vie à un film fun et bourré d’action !

Ouais c’est ça… Alors pour reconnaître la patte de Carnahan dans ce truc, va falloir bien chercher! L’Agence tous Risques est une daube avec un grand D, et je ne sais pas par où commencer ! Si allez, les scènes d’action , censées être bluffantes et décoiffantes… Je n’exagère pas en disant que celles de Charlie et ses drôles de Dames et sa suite sont un sommet de réalisme comparées à celles que l’on peut voir dans ce film. Chaque scène d’action est une aberration dénuée de toute crédibilité, traversée par un sens de la démesure lié à un trop-plein visuel qui fait vraiment mal aux yeux. Qu’il s’agisse de la fameuse scène du tank, ou de l’enlèvement dans le gratte-ciel, on assiste à un spectacle d’un ridicule assez hallucinant ! Les scènes sont exagérées sans pour autant atteindre un second degré, ce qui est plutôt déplaisant…

Le scénario est carrément emballant : l’Agence tous Risques est engagée non pas pour sauver la veuve et l’orphelin comme ils le faisaient avec classe dans la série, mais pour retrouver de vulgaires planches à billets de contrefaçon… On a connu des missions autrement plus attractives, non ? Cette recherche va mener l’équipe dans des situations grotesques, et faute d’implication et de vrais personnages, le film ne décollera jamais.

Parce que niveau perso, c’est du gratiné, avec un Barracuda transformé en chochotte pendant tout le film, un Hannibal qui sort sa fameuse réplique de manière artificielle, un Futé pas terrible… Seul Sharlto Copley s’en sort vraiment bien avec le personnage de Looping, qui renvoie à celui de Dwight Schultz de la série originelle… Sinon il ne s’agit que d’un simple copier-coller sans âme.

L’Agence tous Risques est un ratage complet, et je comprends maintenant pourquoi Mr T le renie. Il s’agit ni plus ni moins d’une nouvelle pompe à fric dans laquelle s’est fourvoyé un excellent réalisateur…


samedi 12 juin 2010

RAMPAGE


Inédit

Après l’impressionnant Stoic, Uwe Boll poursuit sa réhabilitation cinématographique avec ce Rampage, qui emprunte le schéma du Elephant de Gus Van Sant pour en faire un film bien plus abouti. Si les tueries lycéennes sont un phénomène qui s’est répandu à travers le monde, elles sont malheureusement très connotées avec le modèle social américain. Ici on sort de l'enceinte d'un lycée, mais le résultat est le même. Le culte des armes est un des privilèges de l’Oncle Sam, qui va de pair avec un 2ème amendement très libertaire à a ce sujet. Mon collègue et néanmoins ami Youtokine Toumi a déjà chroniqué cette oeuvre sur son Cosmic Joke, et il m'a convaincu de le voir!

Uwe Boll s’empare d’un fait social tragique et en démonte les mécanismes de manière très directe, s’armant d’une mise en scène rodée sur Stoic qui lui permet de créer une tension palpable. Les mises au point, les décadrages, les décalages entre la bande-son et l’image, sa réalisation confère au film un aspect brut et réaliste, aidée par la présence dérangeante de Brendan Fletcher, excellent en paumé qui se laisse déborder par sa violence contenue. Ce genre de film repose énormément sur l’acteur principal, et au-delà de la mise en scène supérieure à celle de Van Sant, le « héros » est nettement plus marquant chez Boll.

Rampage mélange les strates temporelles, posant des flash-forward visuels qui font progressivement monter la tension. Bill Williamson, le personnage principal, laisse l’étau se resserrer autour de lui jusqu’à l’explosion. La gradation effectuée par Boll (qui a écrit le scénario) va déboucher sur des séquences radicales, et la courte durée du métrage (1h25) permet de maintenir le niveau de tension jusqu’au bout.

Comme pour Stoic, Uwe Boll ne s’embarrasse pas d’explications mais montre des faits bruts. Même si la construction s’avère différente (Stoic est un immense flashback entrecoupé d’interrogatoires), le principe de cette radicalité est un élément primordial dans la réussite du film. Boll ne parvient pas à retrouver le malaise de Stoic, qui est quand même plus traumatisant, mais Rampage surprend par sa violence sèche et totalement réaliste. Le raid de Williamson fait écho aux pulsions les plus noires de l’être humain, et la mise en scène énergique de Boll assure une ambiance déreangeante.

Rampage est une nouvelle occasion pour Boll de retrouver Shaun Sipos, sosie de Brad Pitt qui avait déjà travaillé sur Stoic. On aperçoit fugacement Katharine Isabelle, la Ginger de l’excellente trilogie Ginger Snaps (dont le 2ème volet voit la présence de Brendan Fletcher justement !).

Rampage est donc une œuvre réussie, confirmant tout le bien que l’on peut penser d’Uwe Boll à présent !

lundi 7 juin 2010

DARK REIGN MONSTER 2


Sorti le 26 mai

Le premier Dark Reign Monster permettait de suivre la nouvelle série régulière consacrée à Deadpool, qui se poursuit dans ce deuxième volume. On peut également assister à la suite de Miss Marvel, et dans le contexte du Dark Reign osbornien, on a droit à deux mini-séries très axées bad guys avec le Zodiaque et la Légion fatale. Un menu alléchant qui s’avère très efficace !

On commence par le plus déjanté de tous, Deadpool ! Son combat contre Osborn n’a aucun fondement idéaliste ou politique, il s’agit simplement d’un différent pécuniaire depuis que Norman a pris possession d’infos capitales volées par Deadpool, et qu’il les a utilisées afin de tuer la reine Skrull. Le contrat de Deadpool n’étant pas honoré, sa paye n’a pas pu suivre… Et ça, c’est très mauvais pour le Merc with a Mouth, qui est bien décidé à récupérer son dû de manière plus directe.

Ces 3 épisodes intitulés Deadpool contre Bullseye sont aussi bons que l’annonce le titre, et l’on assiste à une confrontation délirante entre deux des personnages les plus barrés de l’univers Marvel ! Daniel Way, qui se fait souvent critiquer outre-atlantique pour sa prestation sur la série, réussit pourtant depuis 12 épisodes à maintenir un rythme vif et un humour détonnant, permettant à Wade de revenir sur le devant de la scène de manière très efficace. Le seul bémol reste les voix que Wade entend dans sa propre tête, cette schizophrénie passant mieux lorsqu’elle n’était que suggérée. Mais cet affrontement contre Bullseye est vraiment bon, les opposants n’étant pas à court d’idées afin de se faire sauter le caisson de manière originale. Le facteur autoguérisseur de Deadpool est une bénédiction pour ce genre d’épisodes !

On passe ensuite à Miss Marvel, qui est quand même morte dans le précédent Monster… La série voit donc la Miss Marvel de Norman Osborn prendre sa place, et Karla Sofen, alias Opale, est bien plus expéditive que Carol Danvers… Ces 4 épisodes voient Karla se fondre dans son rôle, tandis qu’une étrange silouhette menacante tente de retrouver des embryons génétiquement modifiés à la puissance phénoménale. La nouvelle Miss Marvel va tenter d’empêcher cette entité de se procurer les foetus, qui font partie d’un plan bien plus vaste… Le changement de personnages s’avère très intéressant, et le basculement vers le côté obscur est vraiment bon. En bonus, Deadpool vient faire des siennes !

On poursuit avec le Zodiaque, un super-vilain qui emprunte son nom aux précédentes organisations criminelles ayant œuvrée dans l’univers Marvel. Cet individu peu recommandable a décidé de combattre Osborn de la manière la plus impitoyable possible, et il n’hésite pas à démembrer ses opposants ou à tuer des innocents. Cette mini-série plonge dans la tête du psychopathe qui s’est allié à d’autres individus bien ravagés, Manslaughter Marsdale, le Clown et la Faucheuse. Un groupe d’inconnus avec lequel il va falloir compter, et qui va mettre à mal le H.A.M.M.E.R. d’Osborn… Violente et saignante, cette mini marque l’entrée remarquée d’un nouveau bad guy, auquel Norman devrait prêter beaucoup d’attention… Le ton gore est parfois trop appuyé, et le personnage du Zodiaque n’est pas aussi profond que ce que l’on pouvait espérer, mais cette introduction reste intéressante dans le contexte du Dark Reign.

On termine par la dernière version de la Légion fatale, toujours emmenée par Eric Williams alias le Moissonneur. Cette mini voit un avocat débarquer au Raft afin d’interroger les membres de l’équipe, qui cache un traître parmi eux. Le scénario signé Frank Tieri donne l’occasion d’approfondir la connaissance de personnages secondaires intéressants, comme Hyde qui ressemble de plus en plus à Hanibal Lecter, ou une recrue de choix qui a rejoint l’équipe contre toute attente! La psychologie des personnages est très élaborée, donnant à cette investigation une dimension dramatique plutôt bien travaillée. Encore une fois, on se retrouve devant une équipe de criminels qui a décidé d’affronter Norman Osborn, tout comme le Zodiaque et sa bande. Le dessin de Mateus Santolluco est vraiment bon, créant une atmosphère sombre cadrant très bien avec le Raft.

Au final, ce Monster est une suite très réussie du premier, et le Dark Reign s’avère une période faste pour toutes les séries Marvel. Le règne d’Osborn permet de laisser libre cours à l’imagination des scénaristes, qui ne se privent pas pour renforcer l’ambiance parano et totalitaire régissant cette Amérique fictive…


samedi 5 juin 2010

24 HEURES CHRONO SAISON 8


Inédit


La dernière saison de 24 Heures Chrono s’achevait le 24 mai aux Etats-Unis, les 2 derniers épisodes scellant 9 années de combats acharnés pour l’infatiguable Jack Bauer, et mettant un terme à l’une des séries les plus novatrices du petit écran. Le show de Robert Cochran et Joel Surnow a été une véritable explosion, se dotant de moyens et d’ingéniosité l’amenant à rivaliser en terme de qualité avec les productions cinématographiques du moment. 24 Heures Chrono a su remodeler les principes mêmes de la série policière en l’agrémentant de tensions très réalistes basées sur la situation géopolitique actuelle, réussissant le tour de force de mêler intrigues politiciennes et enquêtes ultra efficaces, tout en brassant une multitude de personnages à la complexité très élaborée. 24 Heures Chrono est une date, et marquera encore de nombreuses années par son audace et son rythme hallucinant !

Après une saison 7 de la meilleure qualité, cette 8ème et dernière journée (9ème en comptant le téléfilm Redemption) se devait d’être explosive. Et dès le début, on se rend compte que tout le monde tourne en rond. Les personnages se retrouvent dans des situations déjà exploitées dans d’autres saisons, les intrigues secondaires sont quasimment absentes (un comble pour la série qui a su gérer de multiples récits tout au long des saisons !), et pire, le récit n’a strictement rien de passionnant ! On découvre là ce qui peut être le plus triste pour une série, à savoir la saison de trop, celle qui dépasse le niveau de l’audace pour entrer sur le terrain du too much… Et ça fait mal de voir un Jack Bauer aussi peu intéressant, lui qui a traversé des épreuves dramatiques et intenses tout au long de ces années… Cette saison 8 sent le réchauffé à plein nez, et l’on assiste à une succession d’épisodes sans suspense, dont le déroulement s’apparente à une mécanique scénaristique trop bien huilée pour être vraisemblable.


Et pourtant, tout va basculer avec l’épisode 17, qui sans prévenir retrouve toute la quintessence de ce qui a fait le succès de la série depuis 2001. Le revirement est total et hallucinant, tant la tension et les enjeux se mettent en place sans prévenir. Après avoir passé les 2 tiers de la saison a souffrir en regardant ce gâchis, voilà que le dernier tiers est soudain énorme ! Jack retrouve d’un coup toute la complexité et la ténacité qui le caractérise, et les 8 derniers épisodes s’avèrent être vraiment excellents !

La saison se concentre sur la signature d’un traité de paix historique qui doit avoir lieu ce jour, et qui va être mise à mal par des terroristes menacant de faire exploser un engin nucléaire à New York. Jack est appelé à la rescousse par une CAT renouvelée, et il va se retrouver impliqué dans une traque qui va prendre des proportions de plus en plus importantes. Cette saison est encore sous le règne de la Présidente Taylor, qui aura fort à faire pour mener à bien cette signature. Je ne dévoilerai rien des événements en eux-mêmes ni des personnages, mais la série apporte son lot de surprises et de dilemmes.

Même si cette ultime saison est poussive pendant trop longtemps, elle s’achève de manière très efficace, et clôt une série incroyable avec force. Mais tout n’est peut-être pas terminé, et un film pourrait bien voir le jour… En tous cas, les aventures de Jack Bauer auront été parmi les plus captivantes qu’il m’ait été donné de voir, et l’émotion de voir cette série se terminer est grande… Jack reste l’un des personnages les plus emblématiques du petit écran, et 24 Heures Chrono est sans conteste l’une des plus belle productions nées à la télévision, ouvrant le passage pour de nombreuses séries…


jeudi 3 juin 2010

PONTYPOOL


Inédit


Pontypool traverse les festivals depuis 2008 en laissant derrière lui une réputation sacrément solide, et le constat n’est pas usurpé. Ce zombie flick provenant du Canada bénéficie d’une approche totalement novatrice et restitue une ambiance mêlant absurde et tension grâce à une mise en scène très travaillée de Bruce McDonald. Sans trop dévoiler l’intrigue, disons que Pontypool est le premier film de zombie linguistique… Deux termes apparemment incompatibles que le réalisateur a pourtant réussi à mixer avec un soin et une précision très particuliers.

Grant Mazzie est chroniqueur à la radio d’un petit bled de l’Ontario, et il va être le témoin privilégié d’une étrange épidémie sévissant dans sa ville. A travers les témoignages de collègues et d’auditeurs, il va se rendre compte de l’ampleur de cet événement étrange… La force suggestive de Pontypool n’a rien à envier a un déploiement d’effets gores, et McDonald met à profit l’imagination du spectateur de manière très subtile. Pontypool se permet quelques effets bien saignants, mais reste la plupart du temps dans une certaine forme de distance qui pourtant fonctionne vraiment bien, et crée un climat oppressant de manière très efficace.

Le huis-clos dans le studio de radio n’est carrément pas cheap, McDonald maîtrisant ses effets de mise en scène et de montage pour utiliser les ressources du décor de manière optimale. De plus, le film bénéficie d’un excellent script signé Tony Burgess, qui présente des personnages forts aux interactions complexes. D’entrée de jeu, on est plongé dans une atmosphère étrange qui va perdurer tout le long du métrage, et qui va permettre de crédibiliser le concept de la contamination, pas forcément évident de prime abord.

Pontypool n’a rien à voir avec les zombies de Romero, et il ne faut pas s’attendre à un déferlement de tripes et d’hémoglobine. Mais Bruce McDonald propose une variation sacrément intéressante sur le thème du mort-vivant, et il pousse son idée très loin. Le trip s’avère efficace pour peu que l’on adhère au point de vue proposé… Pontypool est une œuvre à part qui mérite d’être découverte !