vendredi 17 avril 2009

CHOCOLATE




Inédit

Après avoir révélé l’impressionnant Tony Jaa avec Ong-Bak et L’Honneur du Dragon, Prachya Pinkaew s’est doté pour son troisième long métrage d’une athlète étonnante qui mérite largement d’être découverte. Agée de 24 ans lors du tournage du film (en 2008), JeeJa Yanin est une experte en taekwondo qui explose littéralement dans ce film thaïlandais violent et captivant.


Comme souvent dans les productions asiatiques, l’histoire de départ pêche par sa naïveté et sa légèreté. On se rappelle de la tête de statue que devait retrouver Tony Jaa dans Ong-Bak, ou encore de son éléphant capturé dans L’Honneur du Dragon. Mais si la trame scénaristique peut prêter à sourire, il faut reconnaître qu’elle n’est là que pour servir de base à un enchaînement de séquences de combats déments et de chorégraphies spectaculaires. Les scénaristes Napalee (déjà présent sur L’Honneur du Dragon) et Chukiat Sakveerakul (réalisateur d’un 13 beloved s’annonçant très prometteur) écrivent donc l’histoire d’une jeune autiste se passionnant pour les arts martiaux, et qui va tenter de récolter de l’argent pour payer les soins médicaux de sa mère. La jeune Zen possède des réflexes photographiques lui permettant de mémoriser et de maîtriser les mouvements qu’elle voit. Et comme elle se gave de films d’arts martiaux, vous imaginez la suite… Une sorte de version féminine du Taskmaster de Marvel donc, et un point de départ qui va s’avérer bien jouissif pour le reste du film…


Le réalisateur va jouer avec le mimétisme du personnage, qui parvient à s’adapter à ses adversaires de manière remarquable. Le combat (trop court) contre un combattant bourré de tics est à ce titre vraiment étonnant, et offre une approche originale à base d’arts martiaux et de danse hip-hop. Un passage vraiment intéressant, bénéficiant du savoir-faire de Panna Rittikrai en matière de chorégraphie, et dont on a déjà pu apprécier le travail dans les précédents opus de Prachya Pinkaew. L’autisme crée un rapport très particulier entre Zen et les arts martiaux, puisqu’elle les maîtrise instinctivement. Le jeu de la balle auquel la fait participer son jeune ami est caractéristique de l’approche ludique de Pinkaew, qui fait de Zen un personnage distant et pourtant attachant. La fragilité trompeuse de JeeJa Yanin accentue encore l’aura tragique de ce personnage, et tout est en place pour un film dévastateur.


La première scène de combat dans l’usine de glace évoque invariablement le Big Boss de Lo Wei,Bruce Lee travaillait dans une usine similaire avant de se rebeller contre le méchant patron… Une scène en forme d’hommage musclé, mais qui se veut aussi prometteuse pour la suite de la carrière de JeeJa Yanin, puisque Big Boss est le film qui a révélé le petit Dragon… Et JeeJa fait honneur à son illustre prédécesseur en appliquant des chorégraphies ahurissantes que Pinkaew respecte grâce à une mise en scène rythmée et évitant un montage cut. JeeJa se donne à fond dans des scènes d’action virevoltantes et variées. La scène de combat sur la façade d’immeuble est déjà un classique, et le réalisme de sa violence n’a d’égal que les risques encourus par les acteurs (il faut voir le générique de fin pour comprendre l’investissement total de ces athlètes… ).
Prachya Pinkaew place ses séquences de combat dans des lieux aussi divers qu’un atelier de boucherie qui va donner lieu à quelques plans bien violents ou une grande salle-dojo à la Kill Bill, où Zen n’a rien à envier à Uma ThurmanChocolate est un régal bien jouissif, s’affranchissant rapidement d’un point de départ basique pour offrir des scènes tout simplement inédites et fracassantes. JeeJa Yanin, un nom à retenir…


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