jeudi 26 novembre 2009

I KNOW WHO KILLED ME



Inédit



Le dernier film de Chris Sivertson date de 2007, mais ne semble pas encore prêt de sortir par chez nous. Après un The Lost très réussi, Sivertson réalise un thriller à tendance horrifique avec Lindsay Lohan en vedette. Je ne reviendrai pas sur l’acharnement dont a été victime ce film, qui n’est certes pas parfait, mais qui se trouve être un bon film de suspense à l’intrigue élaborée.


Sivertson semble privilégier les ambiances étranges, ses films aimant flirter avec un certain onirisme oppressant. Ici encore, le travail sur l’atmosphère est très travaillé, le réalisateur développant ses thématiques en prenant soin de créer une identité visuelle personnelle. C’est ainsi que la couleur bleue est omniprésente, renvoyant là encore à un symbolisme à mi-chemin entre le réel et l’imaginaire. Dès le début, on se doute que le récit ne sera pas balisé et linéaire, et avec l’aide du scénariste Jeff Hammond, Sivertson va raconter une histoire étrange et envoûtante qui pourrait se dérouler dans une bourgade voisine de Twin Peaks… L’étrangeté qui se dégage du récit se dissipe de temps à autre, mais nous embarque vers une résolution bien plus complexe que ce que l’on aurait pu imaginer.


Lindsay Lohan est excellente dans ce rôle difficile et surprenant, car on est bien loin de la jolie fille sage qu’on connaît habituellement ! Elle rend vraiment justice à Sivertson en s’immergeant dans ce personnage attirant et mystérieux, et c’est aussi en cela qu’on se rapproche d’une certaine Laura Palmer… Sans atteindre les qualités exceptionnelles de la série de Lynch et Frost, Sivertson crée sa propre atmosphère étrange et atypique. Et le hasard veut que l’excellente Julia Ormond fasse partie de la distribution, elle que l’on verra en 2008 dans le très bon Surveillance d’une certaine… Jennifer Lynch !
I know who killed me n’est pas exempt de défauts, mais il ne mérite certainement pas la sale réputation qu’il se traîne. C’est un film réussi qui va jusqu’au bout de son postulat de départ, et qui parvient à maintenir son équilibre malgré quelques moments vacillants. Chris Sivertson reste un réalisateur à suivre, et je lui souhaite que son The travelling Vampire Show trouve enfin le chemin des salles en France…

mardi 24 novembre 2009

THE BOYS 4 : DES BLEUS A L’AME



Sorti le 18 novembre





Ce volume regroupe les épisodes 15 à 18 qui laissent une petite pause à nos p’tits Gars préférés, leur permettant de s’occuper de leurs affaires privées après leur mission haute en couleurs en Russie. On quitte donc Boudin d’Amour et on se concentre sur les problèmes personnels des membres du groupe. Evidemment, Garth Ennis la joue prudente et ne nous dévoilera pas grand-chose dans ce volume, mais nous lance sur des pistes intrigantes nous permettant de voir d’autres facettes de la Crème et de la Fille notamment.


Ce numéro va s’avérer très fleur bleue finalement, avec le début de la romance entre Hughie et Annie. Evidemment, le très fleur bleue chez Ennis va de pair avec humour bien tordu, ce qui nous permet d’assister à la naissance d’une relation amoureuse de manière bien trash. Esprits sensibles s’abstenir… Ennis va loin, et les dessins de son comparse Darrick Robertson sont excellents, collant parfaitement à l’humour du scénariste irlandais.
Les p’tits Gars continuent de surveiller les 7, dont Annie fait partie sous l’identité de Stella. Evidement les deux tourtereaux ne connaissent pas leurs boulots respectifs, et ils ne savent donc pas qu’ils sont chacun d’un côté de la barrière. Hughie devra aussi prendre le temps de s’occuper d’un zombie et de son petit hamster en danger.


Garth Ennis continue donc tranquillement sa série qui se maintient plutôt bien à l’approche des 20 épisodes. La recette du gore et de l’humour fonctionne toujours à plein régime, et les super-héros en prennent toujours autant pour leur grade.
Les dialogues d’Ennis sont toujours aussi savoureux, et il se permet d’aller vraiment très loin. Sa verve et son humour sont très communicatifs, et The Boys est certainement l’une des séries les plus intéressantes du moment. Le seul bémol, c’est de devoir attendre si longtemps entre deux rations…

dimanche 22 novembre 2009

LA LISTE AU PERE NOEL D’UN CINEPHILE

Et hop, un petit tag, en provenance tout droit de chez l’ami Youtokine Toumi, qui l’a attrapé au vol chez Bruce. Le principe est très simple, puisqu’il s’agit de remplir la hotte du Père Noël avec les 10 cadeaux rêvés que vous aimeriez trouver au pied du sapin et de la crèche avec Petit Jésus en ce doux matin du 25 décembre où les flocons se mêlent aux larmes de bonheur… Haaaa, la magie de Scrooge

1. L’intégrale Deadpool :

Je suis plutôt bien avancé sur ce coup-là, puisqu’à ma connaissance il ne me manque qu’une poignée de comics où le Merc with a Mouth apparaît. Il faut quand même souligner que Deadpool est la plus grande création en matière de comics, et je traque chacune de ses apparitions avec le plus vif intérêt. Il faut dire que le bonhomme a de beaux jours devant lui, puisqu’il commence à être sacrément réputé du côté ricain, augmentant de manière exponentielle ses passages chez Spidey et autres Hulk, multipliant ses propres séries et étant en attente d’une adaptation avec Ryan Reynolds dans le rôle-titre. Bref, c’est que du bonheur, et le seul problème maintenant est de voir ce qui sera traduit dans nos contrées. Pour le reste, il faudra se tourner vers la VO. Franchement, si vous ne connaissez pas, testez, et vous adopterez !



2. Les premiers Araki :

j’aimerai tellement chopper les premières œuvres de ce cinéaste hors norme, dont certaines sont parues en France récemment. Avec des titres comme Three bewildered people in the Night, The long Weekend (O’Despair), The living End et Totally f***ed up, ça donne une idée de la poésie désespérée qui s’en dégage. Bon, en même temps, il y a toujours un risque que ce soit de l’arty underground chiant, mais je suis prêt à tenter !




3. La non-intégrale Uwe Boll :

parce que le pire réalisateur du monde est en train de totalement se métamorphoser, et qu’après une série d’immondices comme Alone in the Dark, Bloodrayne ou King rising (faut-il préciser que je n’ai jamais pu dépasser la demi-heure sur ces films ?), il effectue un virage à 3 millions de degrés (c’est une image hein, n’essayez pas). Postal était un solide avertissement, et la suite semble très prometteuse avec Stoic, Rampage et Darfur. Petit Papa Franz, ton DVD de Stoic zone 2 arrive bien dans la semaine hein ?
Ah oui, j’allais oublier : vous connaissez peut-être l’existence de la pétition contre Uwe Boll, afin qu’il arrête de réaliser des films. Il a expliqué qu’il serait d’accord s’il y avait 1 million de signatures. Parallèlement à ça, vous avez aussi la possibilité de voter pour qu’Uwe Boll poursuive sa carrière. A vous de choisir, en votre âme et conscience…



4. Un stage de Parkour et de Freerunning :
un petit approfondissement avec la Team DB, ça le ferait quand même ! Bon, il va falloir que je progresse quand même pas mal avant de pouvoir caresser l’espoir de participer à un stage de ce type, mais c’est Noël, donc tout peut arriver ! Le rapport avec le cinéma, c’est David Belle, l’un des héros de Banlieue 13 avec le non moins excellent Cyril Raffaeli (non non, à ma connaissance ils n’ont pas fait de suite…) ou Sébastien Foucan, LA star de Casino Royale.



5. Un stage avec Chiun :
si vous n’avez pas vu Remo, sans Arme et dangereux, vous ne pouvez vous vanter de connaître le cinéma ! Chiun est un maître coréen qui va vous apprendre à éviter les balles à bout portant, à faire connaître l’orgasme à une femme rien qu’en lui tapotant le poignet et à marcher sur l’eau comme Petit Jésus. Si ça, c’est pas motivant, je ne sais plus quoi faire… Je ne peux pas résister à l’envie de vous citer l’un des plus beaux dialogues que le cinéma ait vu naître, et qui se situe tout à la fin du film : « Tu sais Chiun y a vraiment des jours où tu m’casses le cul… - Sans doute, mais parce que c’est le plus court chemin pour atteindre ton cerveau. » Elle est pas belle celle-là ? (spéciale dédicace pour Broots, évidemment !)



6. L’intégrale des Monster Movies 50’s:
je suis fan de ces vieux films en carton-pâte qui valent souvent mieux que certains films actuels, et je vous conseille vivement de vous faire Des Monstres attaquent la Ville pour vous rendre compte des qualités narratives et de mise en scène qui permettaient de déjouer le manque de moyens et de technique. Un film qui fonctionne toujours aujourd’hui, et je cherche désespérément les Tarentula, Beginning of the End et autre Quand la Marabunta gronde. Du cinéma populaire avec une densité nostalgique en plus, ça vaut tous les 2012 du monde !



7. L’intégrale nanars :
Aaaaah je rêve d’un coffret réunissant Robot Holocaust, Night of the bloody Apes et autre Piège mortel à Hawaï ! En même temps c’est souvent des collectors ce genre de films, ils sont à des prix indécents ! Un petit lien vers une brootserie qui devrait vous faire comprendre pourquoi je recherche ce genre de film…



8. L’intégrale Joe Lansdale :

là aussi, je suis plutôt bien avancé, et j’espère juste que les éditeurs vont sortir tous les écrits de ce génial auteur. Le rapport avec le cinéma, c’est (enfin !) une adaptation d’un de ses romans. Jim Mickle, le réalisateur de l’excellent Mulberry Street, s’attaque au roman Juillet de Sang, et ça, c’est tout simplement énorme ! J’attends le résultat avec beaucoup d’impatience, et j’espère que l’ambiance texane sera retranscrite avec le même humour et la même dose de redneck attitude !





9. Une poupée Trick’r’treat :

c’est probablement l’un des plus beaux boogeyman, et j’aimerai beaucoup pouvoir dormir avec !



10. La bébête de la série originelle V :

comme je l’expliquais à Youtokine, j’aimerai beaucoup en adopter une, elle a l’air tellement affectueuse…



Tiens au fait Broots, t'as pas été taggué je crois?

mercredi 18 novembre 2009

CORALINE



Sorti en DVD le 27 octobre



Coraline est un film d’animation en stop-motion prenant sa source dans le roman éponyme de l’auteur anglais Neil Gaiman, qui est aussi très connu dans le monde des comics à travers notamment sa série Sandman. Ce récit à la poésie macabre sied parfaitement aux propensions artistiques d’Henry Selick, le metteur en scène de L’étrange Noël de Monsieur Jack. Le compère de Tim Burton adapte ce récit dans un style coloré et empreint d’une atmosphère oscillant entre onirisme et cauchemar, offrant au film un équilibre le plaçant entre la naïveté enfantine et la vision désabusée d’un adulte.


Lorsque Coraline Jones emménage avec ses parents dans une immense et très vieille maison isolée, elle ne se doute pas de l’aventure qui l’attend. Et comme une certaine Alice, elle va se retrouver propulsée dans un monde étrange aux apparences faussement joyeuses où les doubles de ses parents semblent tellement plus attentionnés… La thématique du miroir est allègrement développée dans ce conte noir, et Coraline devra puiser dans toutes ses ressources afin de sortir de cette spirale maléfique qui aime jouer avec les illusions.


On nage en plein surréalisme avec des gerbilles voltigeuses, un piano doué de vie, un jardin peuplé de créatures étranges… Henry Selick laisse germer son imagination pour donner vie à cette étrange dimension parallèle qui se veut une amélioration de la réalité. Mais il y a un prix à payer pour en profiter pleinement…
Coraline est un récit initiatique qui nous transporte dans un univers très travaillé, et qui est bien plus sombre que les œuvres destinées habituellement aux enfants. Les métamorphoses de la marâtre et les détournements de l’imagerie enfantine risquent de choquer certaines têtes blondes ! Coraline est une œuvre à l’atmosphère réussie qui plaira peut-être davantage aux adultes qu’aux enfants !

lundi 16 novembre 2009

RAGING PHOENIX




Inédit




Un an après l’énorme Chocolate qui révéla la petite et nerveuse JeeJa Yanin, voici enfin le second film mettant en vedette la sympathique combattante thaïlandaise. Exit Prachya Pinkaew à la réal, et voici Rashane Limtrakul, qui officiait en tant que monteur sur Chocolate. Et on en profite aussi pour embarquer Panna Rittikrai qui s’occupait des chorégraphies sur le même film.
On reste donc en terrain connu, et la nouveauté apportée par ce Raging Phoenix est de mixer arts martiaux et hip-hop pour un résultat vif et innovant. La bande-annonce dévastatrice tombée il y a quelques mois promettait un spectacle de haute volée, et il faut dire que les chorés sont très travaillées. La première scène notamment avec des échasses à ressorts et à lames tranchantes donne une idée de l’aspect fun voulu pour ce film.



Mais si Raging Phoenix se laisse regarder comme un spectacle dynamique, il lui manque quand même le supplément d’âme qui permettait au personnage de Chocolate d’être bien plus captivant. En l’état, Raging Phoenix est une bande dynamique qui nous montre encore une fois que les Thaïlandais maîtrisent sans problème le cinéma d’action, mais le scénario aurait gagné à être plus consistant. Même en VO non sous-titré, on arrive à capter les grandes lignes, et on n’échappe pas à certains traits naïfs caractéristiques du cinéma oriental.




Chocolate était plus percutant, et les chorégraphies de Raging Phoenix tiennent davantage de la danse que du combat, les coups semblant rarement portés. On assiste à des scènes amusantes et étonnantes où la crème des B Boys thaïs se lâche pour sortir la pauvre JeeJa de la mouise. Mais elle a de la ressource, et son entraînement physique avec alcool ( !!) va lui permettre de développer un arsenal de combat plutôt vaste.
Raging Phoenix n’est donc pas la nouvelle bombe attendue du cinéma thaï, mais est un film sympathique permettant de mettre en valeur la vitalité des danseurs hip-hop et de la toujours efficace JeeJa !

samedi 14 novembre 2009

2012


Sorti le 11 novembre



D’une manière ou d’une autre, je me ferai toujours avoir par Roland Emmerich. A chaque fois, la bande-annonce de son nouveau film est traversée d’un souffle épique qui me met le doute : et si on tenait là LE grand film catastrophe à portée universelle ? Et puis on y va, confiant, et là on se rend compte que ça reste du Emmerich, et que c’est toujours pas du Michael Bay.
2012 est une sorte de purge dans laquelle on a injecté un maximum de blé pour en mettre plein les mirettes, puisque les scènes de destruction massive sont vraiment belles. Mais le problème avec les films lorgnant sur l’épate visuelle, c’est qu’ils pêchent très souvent par un manque de crédibilité au niveau des personnages. Et malgré John Cusack dans le rôle principal, toute cette (très longue) histoire est franchement fatigante.


Alors oui, la scène de l’avion qui traverse la ville en train de s’effondrer est belle, la scène du camping-car qui évite les boules de feu est visuellement bluffante, mais merde, qu’est-ce que c’est lourd d’avoir un scientifique gentil et sans humour pour jouer le rôle du Bien, et un politicien arriviste pour jouer le rôle du Mal. Ce manichéisme antédiluvien existe toujours au 21ème siècle, et il est franchement naze. Et avoir un président aussi droit et inintéressant que ça, ça ne se voit que chez Emmerich aussi. Et ça fait mal surtout quand c’est Danny Glover qui le joue !


2012 est donc une accumulation de poncifs éhontés qui se côtoient joyeusement sous le couvert d’un film d’action et d’aventures, et la surenchère est telle que l’on a juste envie que ça s’arrête. Ce qui fonctionne au début, comme la scène de bagnole plutôt fun dans la ville en proie au chaos, se dilue peu à peu dans un mélange de scènes inintéressantes et de psychologie sociale basique ratée. Le prix de la survie, la culpabilité, ça aurait pu être intéressant de développer tout ça. Mais il faut que ça explose à intervalles réguliers, donc on repassera pour les subtilités de caractère.
Une seule personne s’en sort avec classe : c’est Woody Harrelson ! Son rôle de scientifique( ?) illuminé est excellent, et montre à quel point ce mec va encore compter à Hollywood !

vendredi 13 novembre 2009

MEURTRES A LA ST VALENTIN



Sorti en DVD le 10 juin



Remake du film homonyme de George Mihalka sorti en 1981, cette nouvelle version signée par le canadien Patrick Lussier se révèle être un divertissement plutôt sympathique. Si les effets de la 3D ne passent plus sur petit écran, le récit de cette bourgade tranquille frappée par une vague de meurtres se suit avec plaisir malgré l’absence d’originalité dans le propos. On est donc sur le terrain très balisé du slasher avec son lot de filles à poil et de lames tranchantes, et le tout est mené avec un entrain communicatif qui fait de ce B movie un agréable divertissement.


La mise en scène de Lussier s’avère relativement fluide et permet au film d’adopter un rythme dynamique dans lequel les meurtres s’enchaînent rapidement. Les scénaristes Todd Farmer et Zane Smith vont droit à l’essentiel, et développent des personnages qui, sans être d’une grande originalité, s’avèrent plutôt bien construits, notamment en ce qui concerne le triangle amoureux. Une petite subtilité bienvenue qui ajoute un peu d’authenticité à l’éternelle valse des morts atroces…


N’ayant pas vu le film original, j’aurais du mal à définir ce qui tient lieu d’hommage et ce qui est de l’ordre de la nouveauté. Mais le look du boogeyman est vraiment excellent, proposant un concept finalement très ludique dans l’élaboration des mises à mort. On est évidemment très loin de la quintessence d’un Cold Prey, mais pour un petit film (à gros budget) d’horreur estival, Meurtres à la St Valentin se pose comme un petit plaisir sympathique. Ce que ne peut pas prétendre l’horrible Vendredi 13 qui bénéficiait pourtant de l’aura mythique de la saga initiale, et qui s’avère une daube des plus réussies.

mercredi 11 novembre 2009

THE BOX




Sorti le 4 novembre



Après l’excellent Donnie Darko et le sublime Southland Tales, Richard Kelly nous livre son premier échec. The Box est très loin de ses précédents opus, tant dans la mise en scène que dans les implications du récit. C’est simple, on a l’impression de voir un film de commande d’où toute passion est absente…
Le récit initial est tiré d’une nouvelle de Richard Matheson, et renoue donc avec l’esprit si particulier de La quatrième Dimension. En replaçant ses personnages dans le contexte des années 70, Kelly augmente la filiation avec la sympathique série de Rod Serling, créant une atmosphère feutrée d’où semble sourdre une menace imprécise. La mise en place est impeccable, Kelly apportant un soin maniaque à recréer un intérieur 70’s avec tous les ustensiles et les papier-peint criards de l’époque, sans parler des cravates et des coupes de cheveux. That’s 70’s Show !



Mais au-delà de cet habillage parfait, il faut reconnaître que l’atmosphère mystérieuse n’est pas si épaisse que ça, et malgré l’excellent maquillage de Frank Langella qui fait de son personnage Arlington Steward un être étrange et énigmatique, on nage dans un récit qui se veut nébuleux mais qui est souvent agaçant. En fait, on est à la croisée de Rod Serling et de X-Files, mais le mélange est sans relief et se contente de traîner une ambiance faussement austère sous des atours visuels finalement classiques. Comme dans un récit de La quatrième Dimension (et comme dans les écrits de Matheson), les idées prennent le pas sur une narration classique, et cette absence de folie visuelle chez Richard Kelly est étonnante et frustrante. Il y a bien quelques plans qui se veulent grandioses comme ceux d’Arlington dans son antre, mais tout semble bien plus poseur que dans Donnie Darko et Southland Tales. Richard Kelly a laissé de côté la spontanéité de ses précédentes œuvres et leur folie métaphysique.



Pourtant, le récit n’est pas dénué de digressions cosmiques et autres chemins parallèles. Mais on sent une certaine répétition dans les thématiques, surtout que l’aspect religieux est ici trop présent, gâchant une intrigue déjà très bancale. Le choix cornélien de la fin est carrément risible et tout cela sombre dans le ridicule, et ça fait quand même mal au cœur de voir ça.
Reste une Cameron Diaz étonnante dans son rôle de femme marquée, très loin des conneries du genre Charlie’s Angels… Et ça fait toujours aussi bizarre de voir les yeux de James « Cyclope » Marsden !


Un petit lien vers la critique de Vance (juste en-dessous de Dorothy), qui modèrera beaucoup la mienne!

lundi 9 novembre 2009

DANS LA PEAU DE STEVEN SODERBERGH




Ca faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu de tag, non ? 3 articles en fait… Celui-ci me vient de Niko06, qui lui-même le tient de Fred, qui s’est basé sur une interview de Steven Soderbergh par Libération. Des questions pour cinéphiles vraiment intéressantes auxquelles je me suis fait un plaisir de répondre !


Le film que vos parents vous ont empêché de voir ?

Je me souviens très clairement de ce samedi soir où le Piranhas de Joe Dante devait passer sur Canal + vers 23h. On était chez une tante et j’étais censé être au pieu, sauf que j’étais redescendu en ninja et que je me planquais sous la table de la cuisine, avec une vue oblique sur le salon et la fameuse boîte à images. J’ai dû rester planté là pendant une bonne demi-heure en attendant de voir un peu de flotte et des poissons carnivores, mais il n’y avait que deux personnes qui parlaient et qui circulaient en voiture… J’ai mis un peu de temps à comprendre que ce n’était pas le film tant attendu, et je suis remonté me coucher pour de bon cette fois !
Et quand j’ai enfin pu découvrir ce fameux film, je me suis demandé pourquoi j’avais tellement envie de le voir…


Une scène fétiche ou qui vous hante ?

Probablement la scène la plus marquante de ma jeunesse, «cerrrrrrvelle de singe en sorbet » ! Le repas ignoble auquel sont conviés Indy et ses amis dans l’inégalable Indiana Jones et le Temple maudit. La cervelle, les serpents visqueux, et tout le reste de ce dîner presque parfait… Ragoûtant !


Vous dirigez un remake : lequel ?

Les Guerriers de la Nuit ! Un film énorme qui sent bon les 80’s (réalisé en 1979!) et que Tony Scott a la chance de préparer ! J’espère qu’il y mettra une pincée de second degré et un maximum d’efficacité, parce qu’il en faudra pour rivaliser avec le chef-d’œuvre de Walter Hill…



Le film que vous avez le plus vu ?

Hot Rod ! Quand j’ai découvert ce film j’ai cru que j’allais vraiment crever à force de rire ! C’est ce soir-là que j’ai compris à quel point ça pouvait être dangereux de boire en regardant un film… Mais j’ai survécu, et dès que je rencontre une personne qui ne connaît pas ce chef-d’œuvre absolu, j’organise une petite séance pour rattraper cette lacune. Jusqu’à présent j’ai dû convertir une vingtaine de personnes, mais j’ai encore du travail…


Qui ou qu’est-ce qui vous fait rire ?

Hot Rod évidemment, et son humour potache allié à une écriture déjantée et une mise en scène géniale ! Shaun of the Dead qui possède des qualités équivalentes dans un tout autre registre. J’aime l’humour qui est immédiat, celui qui me fait hurler de rire sans que je puisse me contrôler. L’humour est probablement ce qui est le plus difficile à créer dans le cinéma, et quand des œuvres parviennent à ce degré de perfection et d’intelligence, ça force le respect. D’ailleurs j’ai découvert Footloose après Hot Rod, et je n’ai pas pu le regarder sérieusement !




Votre vie devient un biopic…

Je ne suis pas trop attiré par les biopics, probablement le côté trop calculateur du truc… Le truc sur Edith Piaf a l’air tellement affreux… Je dirai Mesrine- l’Instinct de Mort, parce qu’au-delà du biopic c’est une œuvre fracassante par la maturité de sa mise en scène, et que j’aimerais bien avoir cette frénésie dans mon propre récit. Bon, il faudrait déjà un scénario correct, on y est pas encore :)


Le cinéaste absolu

Gregg Araki, pour sa vision hallucinante de la noirceur humaine, qu’il saupoudre toujours d’un mince espoir. Gregg, arrête les comédies nazes et continue d’explorer les âmes perdues !!!





Le film que vous êtes le seul à connaître

Ya ya mon Kolonel, un OVNI sorti en 1977 avec Jacques Dufhilo, et qui oscille entre le 192 et 193ème degré. Je l’ai vu il y a très longtemps grâce à un ami, et j’en garde un souvenir assez ahurissant où l’humour noir était franchement limite, et je suis certain qu’un tel film ne sortirait plus du tout en salles de nos jours. J’ai beaucoup ri.


Une citation de dialogue que vous connaissez par cœur ?


« hasta la vista, baby ». Ca m’avait beaucoup marqué à l’époque, et j’en garde un souvenir très nostalgique. Comme vous pouvez le remarquer j’ai une grande capacité mémorielle, au-delà d'une phrase c'est mort!


L’acteur que vous auriez aimé être ?

Robert Downey Jr, parce qu’il a une putain de classe, et parce que c’est un mec qui a surmonté beaucoup de merdes et qui en ressort grandi. Je l’admire vraiment pour ça. Et même là il a la classe!





Le dernier film que vous avez vu ? Avec qui ? C’était comment ?

The Box, j’y suis allé vite fait cet aprèm alors que ce n’était pas prévu. J’étais donc seul, et ça a été la pire séance de ma vie. Les enceintes se sont mises à grésiller à mort au début du film, je croyais que mes oreilles allaient saigner ! Ca s’est calmé, et ça a repris plusieurs pendant le film, et à la fin, gâchant une oeuvre déjà pas terrible. J’avais l’impression de me retrouver dans la scène de DobermannMonica Bellucci monte la sono à fond pour mettre à terre le bad guy. C’était vraiment insupportable, et je suis sorti avant la fin du film complètement énervé. On était que 5 dans la salle, et on s’est tous retrouvé dans le hall, perdus et assourdis. Mais on s’est quand même fait rembourser, c’est déjà ça !


Un livre que vous adorez, mais impossible à adapter ?

Flatland, une allégorie datant de 1884 écrite par le théologien anglais Edwin Abbott Abbott qui raconte l’aventure passionnante d’un carré vivant dans un monde à deux dimensions, et qui voit sa vie chamboulée par l’intrusion d’une sphère, et donc d’une troisième dimension. Il existe quand même deux adaptations, mais elles sont tellement méconnues que je doute de leur valeur… En même temps je ne vois vraiment pas comment adapter un tel sujet !



Quelque chose que vous ne supportez pas dans un film ?

Comme Niko06, qu’on me prenne pour un demeuré et qu’on m’explique 15 fois la même chose ; qu’on pose sa caméra à un endroit sans se demander pourquoi mais juste parce que c’est en face ; et la violence juste pour la violence.


Le cinéma disparaît : une épitaphe ?


Et merde, le foot a survécu…

Et je tague Cultiste et Zirko, je suis très curieux de lire leurs réponses!

dimanche 8 novembre 2009

WOLVERINE 190 : UNE JOURNEE DANS MA PEAU



Sorti le 4 novembre



Le Wolverine de ce mois-ci accueille un récit en 2 épisodes bien fun, qui ne révolutionnera certes pas l’existence de Logan, mais qui permet de mettre en lumière son fameux don d’ubiquité avec humour. C’est bien connu, Wolvie est présent dans les trois-quarts des histoires Marvel, ce qui est probablement la faute à Hugh Jackman. Il fait partie de multiples équipes, vit des aventures sur tous les continents et se repose finalement très peu.
Le récit de Jason Aaron se divise en 2 parties, et la 1ère se la joue parodique en mettant en scène les semaines successives de combats qui s’enchaînent pour Logan. Le trait inspiré d’Adam Kubert met en valeur les flashes successifs où il combat Rulk, Cyber, l’AIM et pleins d’autres… On assiste en fait à un résumé de la vie si simple de Wolverine, jusqu’à sa relation avec Yukio. Et au-delà de l’humour, on peut percevoir une certaine forme d’amertume…
Une amertume qui sera explicitée dans la 2ème partie du récit, avec la confrontation entre un Spidey se la jouant psy et un griffu récalcitrant. Leur échange n’est pas sans humour, mais sera finalement davantage axé sur ce qui ronge Wolverine, prenant le contre-pas du premier récit pour mieux surprendre. Et au final, on se retrouve devant une histoire finalement simple, mais plutôt bien tournée quant à la psychologie du héros. Jason Aaron est un scénariste subtil et prometteur, et ce n’est pas Youtokine qui me contredira !
Weapon X s’annonce donc très prometteur…

vendredi 6 novembre 2009

VERTIGE



Sorti en DVD le 5 novembre




Un petit survival à la française, ça vous dit ? Et bien préparez-vous à être vraiment surpris par cette bande tout simplement étonnante qui n’a rien à envier aux meilleurs films de genre anglophones. Abel Ferry signe là un premier film d’une maîtrise totale, qui vous happe dès le début pour ne plus vous lâcher jusqu’au plan final.


Dès le début, on se doute que l’on va assister à un spectacle très intéressant. Parce que les premiers plans distillent déjà une atmosphère particulière, et prédisent que Ferry va prendre le temps de poser son ambiance, ce qui fait souvent cruellement défaut dans ce genre de films. La scène d’exposition des personnages est directe et immersive, grâce à la fluidité de la narration (on est tout de suite mis au courant des relations délicates) et au jeu d’acteurs vraiment excellents. Nicolas Giraud, Raphaël Lenglet, Johan Libéreau, Fanny Valette et Maud Wyler donnent vie à des personnages vraiment réalistes, notamment dans les rancoeurs et les doutes qu’ils ressentent. On est loin du groupe de teenagers écervelés buveurs de bière, et ça fait un bien fou de pouvoir s’identifier à des individus aussi bien écrits !


Vertige commence comme un film d’aventure sur fond d’escalade en montagne, puisqu’il suit la via ferrata qu’entame la petite bande. Et dans ces scènes de haute altitude, Abel ferry enterre tous les Cliffhanger ou autre K2 : sa mise en scène est d’une assurance et d’une efficacité incroyables, et on se retrouve pris dans des moments véritablement vertigineux, le réalisateur parvenant à nous communiquer toute l’angoisse que ressentent les personnages. La phobie de Loïc est très bien rendue, et le stress qui s’installe va se développer sans jamais retomber. La beauté des plans alliée à l’efficacité instinctive des cadrages nous plongent dans une aventure sans concessions.


Je ne vous dévoilerai rien de l’intrigue, qui est encore plus captivante si vous la découvrez par vous-même, mais je vous conseille très fortement de mettre la main sur ce film, qui est probablement l’une des meilleures découvertes du genre de ces 10 dernières années. Abel Ferry ne fait pas dans la demi-mesure, et là où un Humains sombre dans le grotesque, il assure totalement en appliquant une radicalité extrêmement rare dans le cinéma hexagonal, lui permettant de conserver toute l’intensité mise en place dès le début. Vertige est étourdissant, gore et violent, et ça fait vraiment plaisir de voir un metteur en scène pousser la tension aussi loin. C’est souvent dans leur conclusion que les films baissent d’intensité et déçoivent, mais Vertige va jusqu’au bout de son idée, et la fin est tout aussi magistrale que le reste du métrage. Alors si vous voulez bien flipper et vous prendre une bonne grosse claque, je ne peux que vous conseiller de regarder cette pierre angulaire du survival !