lundi 8 février 2010

GERARDMER 2010, 8EME SEANCE : SHUTTLE



Inédit



Voyager seul quand on est deux jeunes filles, ça peut s’avérer dangereux. C’est l’expérience que vont faire Mel et Jules, qui vont se faire kidnapper par le conducteur de la navette qui devait les ramener chez elle au retour de leur voyage.

Le postulat de départ peut s’avérer relativement casse-gueule, mais Edward Anderson maîtrise assez son sujet pour que les approximations et les maladresses ne ternissent pas l’intérêt du film. Shuttle véhicule donc une tension constante en suivant l’histoire de ces deux jeunes filles kidnappées en même temps que trois hommes. La mise en scène d’Anderson est directe et ne s’embarasse pas d’une quelconque approche esthétique. On est plus dans une vision de l’urgence, ce qui confère à son film une beauté brute, allant à l’essentiel en déroulant un récit tendu.

Shuttle pourrait se voir comme un huis clos mobile, qui s’aère parfois sans pour autant faire retomber la tension (la scène du supermarché par exemple). Edward Anderson évite le statisme et la redondance grâce à une caméra légère, jouant avec les angles de vision des personnages afin d’augmenter le suspense. La recherche d’armes passe par l’évaluation des distances avec l’ennemi, et cela est bien rendu par un metteur en scène impliqué.

L’aspect psychologique est bien traité, chaque personnage étant écrit avec soin afin de donner une cohérence et une crédibilité à cette histoire. Car il y a quand même quelques passages tirés par les cheveux, mais la tension est assez travaillée pour ne pas en pâtir. Shuttle sait rester dynamique tout en véhiculant un certain malaise, mais il évite le piège du voyeurisme malsain. Là encore, Anderson parvient à dénoncer quelque chose d’abominable sans tomber dans le piège de la surenchère, et si son film n’est pas inoubliable, il n’en reste pas moins une œuvre réussie et intéressante.

Le solide casting est également un atout, avec une Peyton List très à l’aise dans un rôle pas forcément évident, et un Tony Curran qui donne à son bad guy une densité intéressante, hésitant avec une certaine compassion entre deux accès de rage. Shuttle fait partie des inédits vidéos et constitue une œuvre de qualité.


2 commentaires:

  1. vu aussi...sur c+ il y deux mois!! (c'est la fameuse programation du mercredi soir sur c+ décalé)bon film, bon twist à mi parcours et la fin avec la litiére m'a un peu mis sur le cul..
    Mat Castle

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  2. Je captais rien dans le supermarché! Ca fait froid dans le dos ça... Et mais tous ces films sont même pas inédits finalement ;-) En tout cas tu programmes très bien tes séances, ça colle bien avec le festival!

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