mardi 9 février 2010

GERARDMER 2010, 9EME SEANCE : MOON


Inédit




Le premier film de Duncan Jones était l’une des grosses attentes de ce festival, lui qui remporte régulièrement des prix à travers le monde. Il n’aura pas dépareillé à Gérardmer, avec l’obtention du Prix du Jury et du Prix de la Critique. Avec Sam Rockwell en tête d’affiche, Moon s’annonce comme une expérience étrange sur la solitude et les grands espaces.


Duncan Jones fait preuve d’une grande maturité visuelle, sa mise en scène utilisant l’espace intérieur de la base avec intelligence. La fluidité de la caméra et les choix de cadrage confère à Moon une atmosphère de temporalité suspendue, et rejoint par là même le Silent Running de Douglas Trumbull. Le calme apparent laisse planer une certaine angoisse, qui est davantage psychologique que physique. Moon est une aventure qui voit Sam Bell, un astronaute proche du retour sur Terre, confronté à des événements étranges qui vont remettre en question sa présence sur cette base ainsi que sa mission…


Si Silent Running voyait son personnage principal se battre pour une cause noble et universelle, Moon se concentre surtout sur le combat d’un homme pour sa propre identité. L’angoisse face à la mort et la désincarnation prennent tout leur sens dans cette fable métaphysique où Sam Rockwell s’avère étonnant. Moon est un film privilégiant l’atmosphère à l’action, et une fois ce postulat accepté, on peut se laisser aller à cette aventure étrange. Le script de Duncan Jones et Nathan Parker va dans des directions intéressantes, et même si l’on aimerait parfois que le ton soit légèrement plus rythmé, la subtilité avec laquelle Sam Rockwell joue son personnage donne envie de suivre son aventure lunaire. Il ne faut pas oublier le robot GERTY, qui est un des éléments les plus réussis du film, avec son utilisation sympathique des smileys et son côté finalement très attachant.

Moon n’est pas la grosse claque annoncée, mais son évocation de la solitude s’avère originale. On n’atteint certainement pas le niveau d’un Sunshine, mais avec le suisse Cargo, la sélection gérômoise fait dans la SF de qualité.


3 commentaires:

  1. Celui-là par contre j'ai adoré, quelle maitrise pour un premier film!! Et puis l'ambiance est formidable, tout comme le one man show de Rockwell! De la SF minimaliste comme j'aimerais en voir plus souvent.

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  2. Rockwell est énorme, mais du point de vue du scénario, j'ai été déçu, surtout sur le final.
    Bref, je ne comprends pas vraiment l'engouement sans retenu outre manche, à moins qu'ils soient devenus un peu trop chauvins ?
    Evidemment, Duncan Jones s'impose comme un réalisateur à suivre.

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  3. Je trouve que le fait qu'il récolte tant de prix est démesuré, même si ça reste un bon film à l'ambiance étrange.

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