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lundi 27 septembre 2010

STRASBOURG 2010, 4EME SEANCE : RUBBER


Sortie le 10 novembre


Le second film de Quentin Dupieux après son premier méfait totalement barré Steak est enfin visible ! La programmation de ce 3ème festival est hallucinante, et ce Rubber faisait partie des films que j’avais très hâte de découvrir. Inutile de préciser que cet OVNI divisera le public, tant le sujet et le traitement appartiennent résolument à la catégorie «expérimental» du septième art. A tel point qu’on pourrait comparer Rubber à l’incompréhensible Les Clefs de Bagnole de Laurent Baffie, qui était sacrément chiant quand même, mais avec lequel il partage cette vision nihiliste de la mise en abyme. Le procédé est très surprenant chez Dupieux, et l’intro du film met tout de suite dans l’ambiance grâce à un décalage ultra-prononcé et un non-sens génial.

Le concept du film est encore plus dingue que celui de Buried, puisque le spectateur est amené à suivre la cavale sanglante d’un pneu tueur doté de pouvoirs télépathiques ! Il faut évidemment compter sur le sens hors norme de l’image et sur l’expérience sonore de Mr Oizo pour donner naissance à une œuvre singulière qui ne ressemble à rien d’autre. Et si cet argument de court métrage tient la route, c’est grâce à une vision totalement surréaliste et un traitement corrosif et absurde des spectateurs de cinéma. La mise en abyme est en effet effectuée lors de scènes dans le désert où des personnes avec des jumelles suivent les aventures du pneu tueur. Quentin Dupieux en profite pour malmener le spectateur lambda et apporter quelques corrections bien senties à certains énergumènes que l’on trouve trop souvent dans les alles obscures !

Rubber est une énorme farce qui laissera très certainement de marbre une bonne frange de spectateurs, mais il s’avère être un spectacle étrange et réussi. L’argument de départ tient la route, et même si Dupieux se sert de sa mise en abyme pour tirer le film en longueur, il faut reconnaître qu’il parvient à créer une ambiance faite de folie douce dans laquelle il insère des codes du film policier révisé à l’échelle d’un pneu ! Le pari est réussi, et la fin est tout simplement monumentale !