mercredi 15 avril 2009

COURSE A LA MORT


L’idée d’un remake de l’excellent film de Paul Bartel pouvait surprendre. La Course à la Mort de l’An 2000 s’inscrit définitivement dans les années 70 et distille une atmosphère joyeusement morbide qui peut encore étonner aujourd’hui. L’étrangeté du sujet, à savoir une course mortelle à travers le pays où les coureurs gagnent des points en renversant des passants, permettait un délire savamment dosé par Bartel tout en appliquant quelques petites touches de satire sociale. Voir David Carradine se confronter à Sylvester Stallone au volant de bolides monstrueux, ça le faisait grave.
Maintenant, un remake de ce film tient davantage de l’opportunisme que du véritable projet artistique. L’humour macabre du film originel aurait du mal à être retranscrit de nos jours, d’où une édulcoration forcée du propos. On garde donc le personnage fantomatique de Frankenstein, et on transpose le récit sur une île-prison où les détenus peuvent participer à ce jeu mortel. On garde aussi l’aspect futuriste des bagnoles tendance Mad Max, et on y ajoute deux-trois bimbos pour ne pas dépareiller face aux Fast and Furious. Et on place le masque de Frankenstein sur cette bonne vieille tronche de Jason Statham.







Avec Paul W. S. Anderson aux commandes, on pouvait tout au moins espérer un bon B movie sans prise de tête. Et il s’avère que cette Course à la Mort (qui sort aujourd'hui en DVD) est plutôt fréquentable, même si elle ne brille pas par ses partis pris scénaristiques. Anderson a mis sur pied un spectacle vrombissant fait de tôles froissées et de mitraillages, et il remplit les quotas avec une certaine aisance. Evidemment, le casting apporte un peu de densité à une histoire relativement simpliste, avec Jason Statham mais aussi le trop rare Ian McShane (qui jouait le beau-père détestable dans le mythique Hot Rod). Les personnages ne sont pas très creusés, mais parviennent à se rendre sympathiques. Statham éclate quelques tronches avec sa retenue habituelle, et ça fait toujours plaisir à voir (plus que dans un abominable Transporteur 3 par exemple).


Les scènes d’action sont mises en scène avec soin par un réalisateur qui se fait plaisir et qui ne s’embarrasse pas de subtilités particulières ; c’est brut, violent et parfois sanglant, et c’est réussi. Alors évidemment le point de départ et la ligne scénaristique sont faibles, mais ils ne sont là que pour fournir un alibi à ce jeu de massacre futuriste. Pour peu que l’on accepte ça, Course à la Mort se trouve être un bon petit pop-corn movie. Et pour ceux qui apprécient, je ne saurai trop recommander de trouver l’original de Paul Bartel.

5 commentaires:

  1. Donc l'original est meilleur...
    Dommage, il me tentait bien pour un samedi soir entre potes.
    (L'original se trouve facilement dans la collection DVD du magazine Mad Movies.)

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  2. Franchement le remake vaut le coup d'oeil, mais ma préférence va au film de Paul Bartel qui va plus loin dans la subversion et dans l'humour. Mais Statham et McShane se débrouillent bien!

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  3. Oui, l'humour de l'original... Carradine en slip noir =)

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  4. Bon, je vais me louer ce "Course à la mort" et me revoir l'original dans la foulée ^^

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