Un petit détour par l’animation hier avec le dernier
Dreamworks qui se plaît à combattre
Pixar sur son terrain.
Monstres contre Aliens (de Rob Letterman et Conrad Vernon) propose un échange explosif entre une armée d’aliens venue envahir notre chère planète afin de récupérer un minerai très important, et un groupe de monstres gardé secret par le gouvernement. C’est coloré, référentiel, et pourtant, il manque quelque chose…
La bande-annonce laissait présager d’un dessin animé orienté film catastrophe, et il est vrai qu’on retrouve par moments un esprit hérité des 50’s, notamment avec le personnage d’
Insectosaure qui rappelle les bons vieux
Godzilla et autres films de
Gordon Douglas. La scène de destruction massive à San Francisco est plutôt bien menée, mais il manque toujours quelque chose… Ce petit plus qui est la marque de fabrique de Pixar, et qui permet de placer le spectateur au cœur de l’action non seulement à travers l’image, mais aussi à travers l’émotion. C’est à ce niveau-là que
Monstres contre Aliens dévoile ses limites, puisqu’il ne parvient pas à créer une véritable empathie avec ses personnages, qui semblent simplement construits pour répondre à des fonctions spécifiques et qui en perdent un aspect humain pourtant indispensable.
Le Maillon manquant par exemple, un triton vieux de quelques millénaires, fait immédiatement penser à
Hellboy. Fier de ses muscles et la langue bien pendue, il fait partie d’un programme que l’état tient secret et qui l’empêche par conséquent de sortir de sa base. Et s’il ressemble à Hellboy, il emprunte également au personnage d’
Abe Sapiens…
Le Docteur Cafard est un savant fou (mais gentil) qui s’est vu muter en cafard suite à une expérience ayant mal tournée (avec une référence obligée à
La Mouche). Le personnage le plus intéressant est
BOB, le blob sans cerveau. Là encore, pas vraiment d’originalité dans la conception même du personnage, puisqu’il est la version gélatineuse du
Bob de
Monstres et Compagnie. Même œil de cyclope, même côté gaffeur… Mais BOB se démarque de ses confrères par son humour involontaire qui donne lieu à quelques scènes sympathiques.
Le personnage principal,
Susan, s’est vue rejoindre la confrérie des monstres après s’être fait heurter par une météorite, ce qui l’a accidentellement dotée d’une taille de géante. Rebaptisée
Génormica, elle va combattre l’invasion avec ses nouveaux alliés. Son personnage est sympa mais sans grande originalité, et là encore, l’aspect humain n’est pas retranscrit avec autant de subtilité que chez Pixar. Sa condition de captive, sa difformité, tout cela est traité vite fait pour faire démarrer l’histoire, mais le récit ne se nourrit pas assez des personnalités de ses protagonistes. Du coup, on assiste à un spectacle visuellement très réussi, mais qui ne parvient pas à gagner en densité émotionnelle.
Et c’est bien dommage au vu des quelques scènes qui semblent faire décoller le film, notamment la rencontre hilarante entre le président des Etats-Unis et le robot alien, où les références vont de
Rencontres du 3ème Type au
Flic de Beverly Hills! Un moment bien délirant qui fait regretter que tout le film n’applique pas le même concept…
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