Sorti en DVD le 17 août
Plus il est proche de la réalité, meilleur semble être Paul Greengrass. Son Vol 93 est tout simplement estomaquant, et ses deux volets consacrés à Jason Bourne sont franchement lourds et illisibles. Mais ce Green Zone remonte la barre en s’appuyant sur une trame historique sur laquelle le réalisateur anglais appose son style semi-documentaire avec efficacité. En choisissant pour interprète principal Matt Damon, qu’il avait donc dirigé dans les deux dernières aventures de l’agent Bourne, on pouvait craindre une option de mise en scène similaire, mais heureusement il n’en est rien.
Green Zone nous plonge en 2003 lors de l’occupation de Bagdad par l’armée américaine. A la tête d’une unité, l’adjudant-chef Roy Miller est en charge de retrouver des armes de destruction massives. Mais quand il est envoyé pour la 3ème fois sur un site totalement vide, Miller commence à mettre en doute le bien-fondé des informations transmises par ses supérieurs…
Avant d’être un film de guerre, Green Zone est surtout un film de suspense politique permettant de découvrir de l’intérieur les luttes invisibles entre les membres d’un même gouvernement, et surtout de bien clarifier la fameuse question des armes de destruction massives, les ADM. Cette question essentielle pour le gouvernement américain et l’administration Bush est la clé de voûte de son engagement en Irak, et les mois de recherche sur le sol irakien ont été suivis avec beaucoup d’attention par la communauté internationale. Paul Greengrass parvient, avec l’aide du talentueux scénariste Brian Helgeland (L. A. Confidential, L’Attaque du Métro 123) à présenter le problème dans une dimension globale mais également humaine, en suivant ce soldat cherchant à tout prix à découvrir la vérité.
Greengrass s’appuie sur le livre du journaliste indo-américain Rajiv Chandrasekaran, Imperial Life in the Emerald City, pour donner une vision réaliste et très crédible de la situation désastreuse en Irak. Loin d’être moralisateur, le film présente les faits bruts tout en maintenant une tension efficace, parvenant à mêler la réalité et la fiction de manière très subtile. La traque du Général Al Rawi est menée avec intensité, et si l’on ne prend pas trop le temps de caractériser les personnages, on les découvre par leurs agissements dans l’urgence. Matt Damon est très bon dans ce rôle, et il est secondé par une équipe tout aussi douée, avec notamment Greg Kinnear et Brendan Gleeson dans un bras-de-fer permanent.
Green Zone est un film intelligent qui dose l’action en fonction des enjeux politiques qu’il met en lumière, et qui s’avère très efficace.
vu! et j'ai été plutôt agréablement surprit... Mais je n'ai pas pu le voir en entier, car en effet, il colle à la réalité et ça énerve, dégoûte et énerve, de voir tout ce bazar se reproduire. Mais un trés bon film!
RépondreSupprimerJ'hésitai à me le prendre en blu-ray. J'ai pas les sous en ce moment, mais dès que l'occasion se présentera je saute dessus. Tu m'as convaincu !
RépondreSupprimerJe ne m'attendais pas à un traitement aussi précis, et je craignais le syndrome Jason Bourne. Une très bonne surprise!
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