
Sorti le 27 mai
Le retour aux origines de Sam Raimi avait de quoi faire fantasmer, sa prédilection pour les récits barrés à base de giclées de sang et de rites infernaux, le tout servi par une mise en scène vertigineuse, étant connue depuis son fameux Evil Dead. Entre deux aventures de Spidey, Raimi s’offre une petite récréation avec Jusqu’en Enfer, qui claque quand même plus en VO : Drag me to Hell. Une jeune banquière refusant de rallonger un prêt à une vieille femme, un mauvais sort jeté en guise de punition, et un démon ravageur lancé aux trousses. Un postulat de départ d’une simplicité absolue, destiné à emmener le spectateur dans une spirale infernale à cent à l’heure.
La simplicité du point de départ s’accompagne de personnages stéréotypés, mais la promesse d’un ride horrifique permet de passer outre dans un premier temps. Mais si Raimi commence avec de beaux effets bien flippants, il l’accompagne aussi d’un humour qui dessert tout ce qu’il met en place. Il est capable de faire flipper avec un simple mouchoir, et sa mise en scène prouve largement son expérience. Le début de la scène du parking est à ce titre vraiment réussi, l’apparition étant relativement bien foutue. Mais ce qui est gênant, c’est l’humour. Même si certains effets sont plutôt sympas, ça ne les empêche pas de minimiser l’impact émotionnel des scènes. Sam Raimi est un cinéaste capable de faire réellement peur, et il a choisi d’édulcorer son talent en y ajoutant un humour déplacé. Evidemment ça fonctionnait dans les Evil Dead, mais ça restait un pur délire horrifique et ç’était beaucoup plus barré.

Ici, le récit se prête moins à une expérimentation ludique de l’horreur, et plus on avance dans le métrage, plus les situations confinent au n’importe quoi. Et cet aspect grand-guignolesque finit par fatiguer, surtout qu’elle s’applique sur une trame vraiment trop mince. Le personnage de Justin Long, le petit ami, est sans intérêt ; celui du rival de bureau est trop abusé pour que l’on y croit ; le voyant est une caricature. Bref, même si cette superficialité est voulue, ça empêche vraiment de se plonger dans cette histoire avec intérêt.
On peut toutefois remarquer que Raimi filme Alison Lohman comme il le faisait avec Mary-Jane, et que la beauté de l’actrice est magnifiée par la mise en scène. Elle ne se contente d’ailleurs pas d’être belle, et joue son personnage maudit avec conviction. Après, elle ne fait qu’atteindre les limites du scénario, et part dans des excès loin d’être crédibles, et le film se perd dans ce mélange d’horreur-humour trop lourd.
Une déception donc, et j’espère que Raimi reprendra Spider-Man 4 avec plus de conviction.
