Sorti en DVD le 5 mai
Après une petite carrière d’acteur entamée il y a une dizaine d’années, Paco Cabezas a décidé d’écrire et de réaliser son premier film avec Les Disparus (Aparecidos dans la langue de Goya). Il va pour cela poursuivre la tradition en écrivant un film de fantômes où le poids du passé aura une influence majeure sur les protagonistes. On se souvient du surévalué L’Orphelinat qui était d’une grande beauté graphique, mais dont le récit était sans originalité. On pense évidemment aux œuvres de Balaguero comme les atmosphériques Darkness et Fragile. Mais l’une des œuvres majeures traitant du thème du fantôme avec une sensibilité ibérique est sans conteste le Spectre de Mateo Gil, segment des fameuses Peliculas para no dormir (Scary Stories en Français, pas terrible…). Cet épisode est d’une beauté fulgurante, tant au niveau de la mise en scène totalement aboutie que du récit tragique livrant des émotions subtiles et profondes… Si vous ne devez en voir qu’un…
Les Disparus, quant à lui, suit un frère et une sœur qui se rendent en Argentine afin de régler la succession de leur père mourant. Lorsque Paco trouve un vieux journal dans la voiture de son père, il va y découvrir un récit morbide et sanglant. En le prenant comme un jeu, il va tenter de trouver le vieil hôtel qui y est mentionné, et lorsqu’il va y passer la nuit avec sa sœur, ils vont tous deux se rendre compte que le passé a tendance à se reproduire…
Pour son premier long, Paco Cabezas instaure un climat tendu et une atmosphère angoissante avec un sens certain de la mise en scène. On suit la plongée de Paco et Malena dans cet univers étrange avec un sentiment d’angoisse constant, et les qualités de Javier Pereira et Ruth Diaz permettent de créer des personnages crédibles et originaux. Le lien frère-sœur rappelle évidemment le premier Jeepers Creepers, et il est plus que probable que Cabezas s’en soit inspiré, la poursuite en voiture rappelant le côté Duel du film de Victor Salva. Mais ces emprunts s’intègrent naturellement dans le récit qui va obliger les deux jeunes gens à se confronter à un mal ancien qui ne les lâchera pas. Les deux points de vue antagonistes (le frère idéaliste qui veut aider les victimes, et la sœur pragmatique qui pense que l’on ne peut pas changer le passé) sont traités avec respect et permettent de ne pas avoir une vision trop didactique. Evidemment, le petit frère aura envie d’aller plus loin et de découvrir tout ce qui s’est réellement passé, et il va ressentir le besoin de mettre un terme à cette malédiction, en entraînant progressivement sa sœur réticente dans cette sombre aventure.
S’il n’évite pas quelques raccourcis scénaristiques (le garagiste qui lui indique un lieu-clé et qui lui permet d’en apprendre davantage sur l’événement de l’hôtel), Les Disparus démontre encore une fois la vivacité du cinéma ibérique actuel, et on ne peut que souhaiter à Cabezas qu’il suive les traces de Balaguero, Plaza et les autres…
Après une petite carrière d’acteur entamée il y a une dizaine d’années, Paco Cabezas a décidé d’écrire et de réaliser son premier film avec Les Disparus (Aparecidos dans la langue de Goya). Il va pour cela poursuivre la tradition en écrivant un film de fantômes où le poids du passé aura une influence majeure sur les protagonistes. On se souvient du surévalué L’Orphelinat qui était d’une grande beauté graphique, mais dont le récit était sans originalité. On pense évidemment aux œuvres de Balaguero comme les atmosphériques Darkness et Fragile. Mais l’une des œuvres majeures traitant du thème du fantôme avec une sensibilité ibérique est sans conteste le Spectre de Mateo Gil, segment des fameuses Peliculas para no dormir (Scary Stories en Français, pas terrible…). Cet épisode est d’une beauté fulgurante, tant au niveau de la mise en scène totalement aboutie que du récit tragique livrant des émotions subtiles et profondes… Si vous ne devez en voir qu’un…
Les Disparus, quant à lui, suit un frère et une sœur qui se rendent en Argentine afin de régler la succession de leur père mourant. Lorsque Paco trouve un vieux journal dans la voiture de son père, il va y découvrir un récit morbide et sanglant. En le prenant comme un jeu, il va tenter de trouver le vieil hôtel qui y est mentionné, et lorsqu’il va y passer la nuit avec sa sœur, ils vont tous deux se rendre compte que le passé a tendance à se reproduire…
Pour son premier long, Paco Cabezas instaure un climat tendu et une atmosphère angoissante avec un sens certain de la mise en scène. On suit la plongée de Paco et Malena dans cet univers étrange avec un sentiment d’angoisse constant, et les qualités de Javier Pereira et Ruth Diaz permettent de créer des personnages crédibles et originaux. Le lien frère-sœur rappelle évidemment le premier Jeepers Creepers, et il est plus que probable que Cabezas s’en soit inspiré, la poursuite en voiture rappelant le côté Duel du film de Victor Salva. Mais ces emprunts s’intègrent naturellement dans le récit qui va obliger les deux jeunes gens à se confronter à un mal ancien qui ne les lâchera pas. Les deux points de vue antagonistes (le frère idéaliste qui veut aider les victimes, et la sœur pragmatique qui pense que l’on ne peut pas changer le passé) sont traités avec respect et permettent de ne pas avoir une vision trop didactique. Evidemment, le petit frère aura envie d’aller plus loin et de découvrir tout ce qui s’est réellement passé, et il va ressentir le besoin de mettre un terme à cette malédiction, en entraînant progressivement sa sœur réticente dans cette sombre aventure.
S’il n’évite pas quelques raccourcis scénaristiques (le garagiste qui lui indique un lieu-clé et qui lui permet d’en apprendre davantage sur l’événement de l’hôtel), Les Disparus démontre encore une fois la vivacité du cinéma ibérique actuel, et on ne peut que souhaiter à Cabezas qu’il suive les traces de Balaguero, Plaza et les autres…
Très bon article, cependant je voudrais revenir sur un détail qui m’a quelque peu perturbé. Les disparus se traduit en espagnol par los desaparecidos et non pas par aparecidos qui veut dire apparus. D’autre part prendre un peintre (Goya) comme référence a l’espagnol je veux bien, mais bon ce n’est pas les écrivains qui manquent en Espagne (Cervantes, Garcia Lorca etc …).
RépondreSupprimerCa fait partie des mystères de la traduction française en ce qui concerne les films... Mais le titre original est bien Aparecidos. C'est un peu comme Star Wars, qu'on aurait logiquement dû appeler Les Guerres de l'Etoile, ou Devil's Pond retitré (en Français) Heaven's Pond.
RépondreSupprimerSinon pour la référence à la langue, j'hésitais avec Rossy de Palma... Mais Goya c'est pas mal, surtout que c'est le nom de l'équivalent des César espagnols, ça colle plutôt bien avec le cinéma...
Merci pour tes précisions. Je comprends mieux. En tout cas bravo de t’intéresser, de faire des articles sur le cinéma étranger et de ne pas rester cloisonné sur la France ou les Etats-Unis.
RépondreSupprimerIl y a des richesses partout, et pas seulement aux Etats-Unis! Si j'ai réussi à te donner envie de voir ce film, ça me fait vraiment plaisir!
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