Sorti en DVD le 21 avril
L’intrusion de la télé-réalité dans le cinéma pourrait être un concept à part entière, la multiplication des œuvres basées sur ce principe étant un fait avéré. On peut citer Halloween Résurection en 2002, le 8ème volet de la série (mais le 7ème mettant en scène le fameux boogeyman…), qui voyait une bande de jeunes passer une nuit dans la jolie petite maison abandonnée de Michael pour gagner un max de pognon, le tout filmé par des caméras planquées dans la bicoque. Loana et ses potes nageurs ont aussi fait des émules dans le film d’action, avec le sympathique Les Condamnés (2007) mené par le plutôt cool Stone Cold Steve Austin, où une bande de repris de justice doit s’entretuer sur une île jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un survivant. Bien avant, il y avait aussi Jim Carrey pris dans The Truman Show (1998). Bref, ça date pas d’hier, et aujourd’hui (en fait, le film date de 2006), c’est au tour du cinéma thaïlandais d’y aller de sa variation, en l’intégrant dans une ghost story, spécialité locale s’il en est.
Ghost Game est le premier film du réalisateur Sarawut Wichiensarn, qui propose une plongée dans le passé avec l’incursion de 11 participants dans un ancien camp militaire perdu au milieu de nulle part, où les pires exactions avaient été commises sur les prisonniers. C’est dans une ambiance lourde que les candidats débarquent dans le camp 17, où ils vont devoir prouver leur courage en résistant aux forces mystérieuses émanant de ce lieu maudit.
Le point de départ est plutôt tentant, avec cette dualité entre une époque lointaine faite de torture et de mutilation, et une vision contemporaine centrée sur le spectaculaire et le sensationnel. Ca commence plutôt bien, avec quelques fausses frayeurs comme il y en a dans toute série B conventionnelle, puis les choses sérieuses commencent. Les apparitions se font de manière efficace, d’autant plus que l’atmosphère macabre des lieux s’y prête généreusement. La réalisation de Wichiensarn est classique, mais l’histoire avance tranquillement par petites touches horrifiques.
Puis les visions morbides se font de plus en plus rares, et le film dévie lentement vers le film de couloir classique, perdant peu à peu le crédit horrifique qu’il avait su maintenir jusqu’à présent. Ghost Game se met à tourner en rond, et tente de se raccrocher à une trame reliant passé et présent sans véritablement convaincre. On assiste alors à des courses dans les sous-sols glauques et dans la forêt avoisinante, sans qu’il se passe finalement grand-chose. C’est bien dommage au vu du démarrage réussi, même si le script tient dès le départ sur une mince feuille de papier.
Les personnages ne possèdent pas de caractéristiques fortes permettant de s’attacher à eux, et le film y perd aussi en intérêt. Les enjeux se diluent peu à peu, et le dernier tiers du film se regarde de manière détachée, et c’est vraiment dommage. Pour une fois qu’un film thaïlandais parvient jusqu’à chez nous, on ne peut pas dire que ce soit le meilleur de la production actuelle.
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