Sorti en DVD le 27 mai
Dead Man’s Shoes s’inscrit dans une atmosphère british déformée, la pointe de chronique sociale habituelle au cinéma anglais étant pulvérisée par un traitement ravageur. Le 4ème film de Shane Meadows est une petite bombe salvatrice libérant une atmosphère véritablement atypique, en suivant les pas d’un ancien soldat revenu dans son village natal pour venger son frère brutalisé par une bande locale.
Le point de départ semble appeler à une déferlante de violence et d’hémoglobine, et c’est justement là que le traitement de Meadows se démarque, car tout va se dérouler dans une ambiance lourde et calme, en omettant le plus souvent les actes violents. La démarche du réalisateur est géniale, et permet de créer un suspense complètement différent de ce que l’on est habitué à voir. Le personnage de l’ex-militaire, Richard, est joué par un Paddy Considine déterminé et inquiétant. Là encore, la caractérisation du personnage va a l’encontre des héros vengeurs habituels en instillant un déséquilibre semblant hérité de son passé à l’armée, ce qui n’est même pas suggéré, mais ça flotte dans l’air comme faisant partie d’un lourd héritage.
Shane Meadows accomplit un travail fascinant sur l’atmosphère de ce film hors norme, qui sort sans étonnement de la branche ciné du célèbre label WARP, a qui l’on doit aussi le sympathique Hush présenté à Gérardmer en début d’année. Spécialisé dans la musique electro, le label développe des films à l’ambiance aussi particulière que leur musique, et il est tout à fait normal que ce soit Aphex Twin qui s’occupe de la zik. Par contre, là encore, la bande-son diffère avec son côté très calme et pas du tout électro, proposant un contre-pied à l’esprit revenge du film.
Les apparitions de Richard tiennent à la fois du boogeyman et du Punisher, en les accommodant à la sauce rurale. L’action se déroule dans un petit village anglais, et Meadows ne se gêne pas pour utiliser une mise en scène contemplative, plongeant ainsi son récit de justicier dans un style introspectif et presque bucolique… Ca paraît improbable, mais ça fonctionne, et Dead Man’s Shoes est une petite merveille brute et belle.
Les acteurs sont excellents, Paddy Considine en tête (qui signe le scénario avec Meadows), et un bad guy personnifié par un hallucinant sosie d’Oded Fehr (Sleeper Cell) en la personne de Garry Stretch.
Dead Man’s Shoes est une bonne grosse claque, qui n’a pas profité d’une sortie ciné (le film date de 2004), mais qui se rattrape bien en DVD.
P.S: merci à Shystrak de m'avoir fait découvrir ce film, grâce à son article:
http://www.airmole-blog.com/post/832-DVD-SPEED-:-"DEAD-MAN-S-SHOES"-de-Shane-Meadows
Un Punisher à la sauce rurale, ça devrait me plaire ça. ;o)
RépondreSupprimerLe traitement a l'air assez original en tout cas. Ceci dit, y'a souvent de sacrées bonnes choses dans le cinéma anglais.
Personnellement c'est la première fois que je vois un tel traitement, et chaque séquence m'étonnait vraiment. C'est tout simplement génial!
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