
Sorti en DVD le 31 mars
Après le magnifique remake du chef-d’œuvre de Carpenter, il semblait évident que la suite était attendue avec énormément d’impatience. Les images tombaient régulièrement sur les sites dédiés au cinéma, et les commentaires se faisaient écho de l’excitation grandissante autour de ce projet. Ca a duré pendant des mois, et un jour, plus de news. Blackout total autour du film après que les premières critiques soient tombées. Dans l’ensemble négatives, elles ont fait l’effet d’une douche froide, et les sites se sont rapidement désintéressés de la nouvelle œuvre de Rob Zombie. C’est ainsi que le film ne bénéficiera pas d’une sortie cinéma, et qu’il passe aujourd’hui par la case DVD.
Cet Halloween 2 est-il véritablement aussi mauvais que ça ? Avec Rob Zombie aux commandes, et au vu de ce qu’il a réussi à créer avec le premier opus, on peut fortement en douter. Et il est clair qu’Halloween 2 n’est pas la purge annoncée. Zombie réalise une séquelle qui ne manque pas d’intérêts ; mais si on la compare au premier film, il est évident que l’on est quelques crans en-dessous.

Dans le premier volet, Rob Zombie a mixé sa vision très sauvage à celle très carpenterienne qui plane sur Haddonfield depuis 1979. Le résultat était un mélange de brutalité primaire et de violence graphique énorme, qui redonnait toute sa puissance à un personnage malmené par de trop nombreuses séquelles. Michael Myers avait perdu l’aura mythique créée par Carpenter, et Zombie avait réussi le pari fou de le rendre à nouveau crédible au-delà de toute espérance. Après la claque monumentale du remake, on attendait forcément des émotions aussi intenses pour le second volet. Mais il faut bien admettre que l’on ne retrouve pas la rage et la beauté du premier.

Mais passée cette déception, on se retrouve tout de même devant un film qui poursuit la mythologie du boogeyman en prenant une direction singulière. Dans le premier, Zombie se réappropriait l’univers de Carpenter, et dans le second, il adapte l’univers de Carpenter au sien. Les partis-pris visuels sont donc sensiblement différents, et l’on baigne dans une ambiance plus metal avec des visions semblant tout droit sorties d’un bon vieux clip de White Zombie. L’imagerie gothique avec ses personnages torturés et l’esthétique très dark de certaines séquences renvoient directement à La Maison aux 1000 Morts et à ses délires visuels. Les afficionados de l’homme au masque de Shatner risquent de ne pas apprécier cette trahison, mais elle possède des aspects intéressants. Même si ces références psychologico-oniriques sont un peu trop présentes, elles permettent de relier le réalisme brut de la situation de Myers à une fonction plus vitale pour lui, celle de poursuivre un but. Et il faut bien admettre que Sheri Moon Zombie ferait une sacrée Emma Frost si elle devait un jour apparaître dans un futur épisode des X-men !

