Le creator-owned de Jason Aaron débarque enfin chez nous, précédé d’une réputation plus que flatteuse. Jason Aaron, c’est l’homme qui a la lourde tâche de succéder à l’immense Garth Ennis sur le Punisher, et dire qu’il est attendu au tournant serait un pur euphémisme…
Scalped est une série parue dans la branche Vertigo de DC Comics, et offre un récit résolument adulte ne lésinant pas sur la violence. Lorsque Dashiell Bad Horse revient dans la réserve indienne qu’il a quitté 15 ans auparavant, il découvre que la misère de ses compatriotes est toujours identique, et qu’ils doivent maintenant lutter contre l’ouverture d’un casino initiée par l’un des leurs, Lincoln Red Crow, devenu un homme d’affaire intraitable et un gangster redoutable. Entre les putes, les dealers et les tueurs peuplant la réserve de Prairie Rose, le retour de Dashiell va être mouvementé…
Jason Aaron pose un récit complexe où s’entremêlent le présent et des bribes de passé, permettant d’augmenter progressivement la densité des personnages. Mais ce choix narratif possède un revers, puisqu’il donne à cette histoire un rythme quelque peu décousu. Le retour de Dashiell fait grand bruit, et il semble hésiter quant à la place à tenir après toutes ces années d’exil. Ses relations avec sa mère ou avec son ex n’en sont que plus tumultueuses, la figure féminine semblant prépondérante dans cette série.
Ce premier volume contient les 5 premiers épisodes dessinés par R. M. Guéra, qui bénéficient d’un style à l’arraché pas désagréable, jouant sur les ombres et les tonalités bleutées pour donner un rendu crépusculaire. La différence entre la chaleur du jour et l’atmosphère nocturne est palpable, et apporte une certaine consistance à ce polar particulier.
Dashiell est un personnage solitaire et réservé, adepte du nunchaku et qui n’a pas froid aux yeux. Le déluge de violence dans lequel il va se retrouver est très cru, et les dialogues d’Aaron sont percutants et très directs. Scalped est une bonne série, même si je m’attendais à un récit plus approfondi au niveau des personnages. Le potentiel de cette trame narrative n’est pas exploité à fond pour l’instant…
Il faut noter que les couvertures sont l’œuvre de Jock, qui officiait en tant que dessinateur surThe Losers, la très bonne série d’Andy Diggle.
T'inquiète pas pour les personnages, ils seront beaucoup plus approfondis au fur et à mesure où on avance dans la série.
RépondreSupprimerLà, Aaron a juste eu le temps de placer le décor.
C'est le genre de série dont l'intrigue monte crescendo.
Matt m'a coiffé au poteau, j'allais faire la même réflexion.
RépondreSupprimerLe personnage de Red Crow en particulier devient très intéressant au bout d'un moment. Beaucoup moins bi-dimensionnel qu'au début. Et Bad Horse lui-même, qui fait très Charles Bronson au début, devient plus réaliste par la suite.
j'ai bien accroché, sa bastonne, sa baise, une ambiance à la deadwood, des perso bad ass et une fin qui laisses inaugurer un beau bordel dans le prochain tome, encore une bonne série à suivre...
RépondreSupprimerMat Castle
Vous êtes tous vachement emballés! Bon, je me tâte pour la suite du coup!
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