mardi 4 mai 2010

LA ROUTE



Sorti en DVD le 4 mai



Le bouquin surestimé de Cormac McCarthy appelait à une adaptation cinématographique, qui rend bien plus hommage à ce récit que le style direct que l’auteur a choisi. On reste dans l’épure, mais au niveau visuel, cela se traduit par une ambiance âpre et une photographie terne. Et l’histoire devient plus intéressante grâce à l’élaboration plus fouillée de ces deux personnages errant à travers le pays dévasté, un père et son fils survivant chaque jour en espérant trouver une raison de le faire.

La Route s’inscrit dans une veine post-apocalyptique qui n’est pas sans rappeler le très bon Livre d’Eli, mais à la mise en scène travaillée des frangins Hugues, John Hillcoat préfère la lenteur et la contemplation. La Route n’est pas un film d’action, mais se concentre davantage sur les luttes psychologiques qu’endurent ce père et ce fils. Avec son minimalisme de fable desespérée, La Route promène une vision tragique de l’humanité et de son sens exacerbé de l’auto-destruction. Sans les expliciter clairement, il place ces deux parties différentes d’humanité et les confronte à la sauvagerie libérée de l’homme libre, celui qui n’a plus de barrière morale. Le père tente d’insuffler cette moralité à son fils, alors que lui-même dérive lentement vers un abandon de ce qui caractérise l’homme social. La lutte est extérieure, face aux hommes devenus cannibales, et elle est intérieure, face à ses pulsions de survie au détriment d’autrui.

Le concept même de film post-apocalyptique est d’interroger la part animale qui sommeille en chacun de nous, et qui fera la différence lorsque la lutte devient vitale. C’est dans cette optique que La Route prend son intérêt, le père étant parfois cruel aux yeux de l’enfant, tandis que la bonté de ce même père n’est révélée que par cet enfant. Viggo Mortensen est très convaincant dans ce rôle desespéré, et il est accompagné par le jeune Kodi Smit-McPhee qui s’en sort plutôt bien avec un rôle difficile.

La Route n’est pas exempt de longueurs, mais son récit lent est traversé par quelques moments de tension bien maîtrisés, qui ressortent d’autant plus fortement. Une œuvre épurée qui suit des sentiers déjà empruntés, mais à laquelle Hillcoat appose une atmosphère de mort lente intriguante.


8 commentaires:

  1. Magnifique film. Très triste par contre, on a les yeux qui picotent. C'est la poussière ambiante ça. ;o)

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  2. N'ayant pas pu voir ce film au cinéma à sa sortie j'attendais sa sortie en BR avec impatience.

    Sans aucun doute mon prochain achat !

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  3. C'est une version triste du Livre d'Eli!
    La photographie est vraiment belle, en Blu Ray ça devrait bien passer!

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  4. L'un des films les plus déprimants que je connaisse. J'ai failli décrocher tellement il m'a plombé le moral, ce truc. A voir pour l'interprétation excellente de Mortensen.

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  5. film le plus déprimant que tu connaisse?! Attends de voir camping2 et on en reparlera!!!
    Mat Castle

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  6. J'avais bien aimé le bouquin mais j'ai eu un peu plus de mal avec le film à cause des dialogues. La reproduction du style du bouquin passe mal en dialogue ça manque de naturel?
    En tous les cas un film prenant à la photo magnifique

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  7. ayé lé vu hier,Le film est traversé par de grandes scénes (le dialogue glaçant entre mortenssen et theron, la découverte du garde manger) mais vu le pitch je m'attendais à quelque chose quand méme d'un peu energetique et tendu, la suggestion ça passe bien quelquefois d'autre fois cela devient assez frustrant, de plus les seconds roles ne sont pas suffisamment développés à mon gout (c'est dommage vu la qualité d'acting de leurs interprétes)c'est dommage..
    Mat Castle

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  8. Il faut adhérer à l'aspect contemplatif du film, c'est certain. Mais en l'état je le trouve nettement plus intéressant que le bouquin qui m'a vraiment ennuyé!

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