Sorti en DVD le 18 février
L'exorcisme est un exercice périlleux, surtout depuis le séminal L'Exorciste de William Friedkin, auquel on ne manque jamais de comparer les oeuvres postérieures sur le même sujet. Ces dernières années, seule une poignée de films axée sur cette pratique religieuse aura vu le jour, parmi lesquels American Haunting ou L'Exorcisme d'Emily Rose. Avec Le dernier Exorcisme, Daniel Stamm, dont il s'agit du second film après A necessary Death, nous replonge dans les affres d'une possession démoniaque, en utilisant un procédé très en vogue depuis une dizaine d'années maintenant, le faux documentaire.
Le révérend Cotton Marcus avoue avoir perdu foi en Dieu, et il compte bien utiliser une caméra afin de démystifier la nature même de l'exorcisme. Pour cela, il va être suivi par deux reporters qui vont filmer son intervention auprès de la famille Sweetzer, dont la fille Nell semble avoir tous les symptômes d'une possession. Cotton tient à prouver que ces cas relèvent davantage de la psychiatrie que de la possession démoniaque. Mais quand il se rend dans la ferme isolée où vit la famille, il va se retrouver confronté à un cas bien plus difficile à traiter qu'il ne le pensait...
Si l'effet Blair Witch n'est pas novateur, son utilisation dans le film d'exorcisme s'avère intéressante, en ajoutant une touche d'authenticité qui fonctionne bien. Le sujet est certes classique et ne se démarque pas des autres films de la même catégorie, mais le choix du réalisme s'avère plutôt ludique.
Patrick Fabian, un acteur échappé du petit écran (il a notamment joué dans la série Big Love), joue le rôle du révérend Marcus en mettant en avant sa volonté de dénoncer les supercheries de l'Eglise. Il rend justice au scénario d'Huck Botko et Andrew Gurland qui traite intelligemment de la Foi et de l'aspect psychologique du problème. Si cette lutte entre croyance et cartésianisme n'est elle non plus pas novatrice (après tout, Mulder et Scully ne représentent-ils pas cette éternelle dualité?), elle est présentée avec assez de recul pour fonctionner.
Ashley Bell, elle aussi issue du petit écran, campe Nell, la jeune possédée. Ce personnage difficile est traité avec nuance par la jeune femme, qui parvient à passer de la naïveté à l'angoisse de manière très naturelle, et qui arrive à rendre crédible la différence de potentiel du personnage. Le naturel très bucolique de Nell se métamorphose rapidement en sentiment de haine viscérale, donnant vie à un personnage inquiétant et dangereux.
La volonté de désacralisation de l'exorcisme ainsi que l'envie de démontrer la nature psychologique des perturbations permet au film de développer un certain suspense, qui va de pair avec le suspense déjà créé par la possédée elle-même. On peut regretter une fin convenue et trop explicative, car la progression du métrage joue plutôt bien sur l'absence de certitude quand à la l'origine des faits. En l'état, Le dernier Exorcisme s'avère réussi, sans pour autant que l'on puisse le qualifier de grand film. Il reste au niveau des oeuvres standards du genre réaliste apparues dernièrement, comme le décrié Paranormal Activity ou Phénomènes paranormaux. Un petit film sympathique en somme, qui ne révolutionnera pas le genre, mais qui reste cependant efficace.
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