
La Fox délocalise pour un épisode de 2 heures servant d’introduction à la saison 7 des aventures de l’inépuisable Jack Bauer. L’action se déroule en Afrique où Jack a trouvé refuge chez un ancien compagnon d’armes interprété par l’excellent Robert Carlyle. Les producteurs en profitent pour mettre en place une intrigue basée sur une triste réalité, celle des enfants-soldats opérant dans les milices rebelles africaines.
Il y a un aspect indéniablement John Rambo dans cet épisode, avec un personnage devenu forcément iconique et qui continue de traîner sa culpabilité et sa solitude à travers le monde. Jack Bauer tente de refaire sa vie loin d’une Amérique qui l’a abandonné, et il garde toujours ses réflexes de soldat allié à un instinct de survie essentiel. L’image de Jack avec son sac à dos renvoie bien évidemment au Rambo originel de Ted Kotcheff, et la filiation est d’autant plus crédible qu’il se retrouve pris malgré lui dans un combat acharné contre une junte locale. Tout comme le personnage incarné par Sylvester Stallone, le héros est tourmenté et agit pour contrer une menace. Il ne décide pas de combattre, il y est obligé par la force des choses, ce qui achève d’en faire une figure tragique.

Ce 24 : Redemption se regarde avec plaisir, mais il est plutôt light comparé aux épisodes habituels. Le format y est évidemment pour quelque chose, puisqu’il n’est pas vraiment possible de croiser une multitude d’intrigues en si peu de temps. Il faut alors voir ce téléfilm pour ce qu’il est, à savoir une mise en bouche destinée à donner envie de voir une saison 7 promettant son lot de rebondissements (la bande-annonce est à ce titre explosive !). Le traitement est plus épuré qu’à l’accoutumée et déroule une intrigue linéaire voyant Jack lutter contre une armée rebelle. S’il n’est pas novateur, cet épisode contient les ingrédients habituels (torture, explosions, gunfights) et permet de renouer avec le célèbre agent que l’on avait plus vu depuis maintenant 2 ans, suite à la grève des scénaristes qui avait paralysé Hollywood. Niveau casting, la présence de Robert Carlyle est une excellente surprise, et il est accompagné de Jon Voight, Isaac de Bankolé, et même Tony Todd (Candyman! Candyman! Candyman!) dans la peau d’un méchant général.

C’est Jon Cassar qui réalise ce téléfilm introductif, tristement historique puisqu’il s’agit de sa dernière participation au show. Après avoir réalisé plus d’une cinquantaine d’épisodes, il fait suite au créateur Joel Surnow qui a lui aussi décidé de se retirer de la série. Des départs difficiles qui risquent fortement de voir la saison 8 mettre un terme à l’une des séries les plus captivantes de la dernière décennie. Bon, en attendant, il reste 2 saisons et un film qui devrait se tourner en Europe, alors les choses peuvent encore évoluer favorablement pour l’agent Bauer…
