Sorti en DVD le 1er juillet
La deuxième partie consacrée à l’évocation de la vie de Jacques Mesrine suit un tout autre rythme que L’Instinct de Mort. Après la densité incroyable du premier volet, la tension baisse considérablement dans L’Ennemi public n°1, et les deux films apparaissent comme très distincts l’un de l’autre.
Au niveau du récit, c’est l’impression de répétition qui domine plutôt que la sensation de continuité, et L’Ennemi public n°1 apparaît comme une version plus modeste du premier film. Si la trame narrative suit évidemment la chronologie de l’existence de Mesrine, on se retrouve face à un film moins abouti et moins percutant. Les multiples arrestations et évasions ne possèdent plus le même impact, comme si au changement d’époque (nous sommes dans les années 70, alors que le premier évoquait les années 50 et 60) répondait une forme de lassitude, synthétisant la chute prochaine de l’homme le plus recherché de France. L’Instinct de Mort était un film frontal évoquant la montée en puissance d’un jeune chien fou, et L’Ennemi public n°1 traite de la chute d’un gangster établi. Cette dichotomie narrative se ressent dans la mise en scène et dans l’ambiance du film, donnant une suite finalement éloignée de ce que Jean-François Richet avait construit dans le premier opus.
Si la glorification de Mesrine était intelligemment évitée dans le premier film, elle survient ici en flirtant avec la comédie lors de certaines séquences. Ainsi, les joutes verbales situées au tribunal voient Mesrine acquérir l’auditoire à sa cause en usant de sa gouaille intarissable. Le procédé fait parfois sourire grâce à quelques bons mots d’auteur, mais la vision d’un Mesrine généreux et sympa (voir comment il traite ses otages) change radicalement la donne par rapport au premier film. On flirte avec la parodie, et le personnage devient même agaçant, Vincent Cassel surjouant souvent.
L’inventivité de la mise en scène de Richet n’est curieusement pas aussi aboutie, alors que les deux films ont été tourné en même temps sur un laps de 9 mois. Comme si l’Espagne, le Canada où les Etats-Unis l’inspiraient davantage, tandis que le second film se déroule uniquement en France. Moins percutant, ce deuxième film déçoit par rapport aux incroyables qualités du premier…
Un petit mot quand même sur la prestation de Gérard Lanvin, qui se déguise en Tom Savini pour un rôle très dispensable…
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