Sorti le 29 juillet
Les adaptations de Clive Barker sont très ancrées dans un esprit 90’s, et on se souvient notamment de son Cabal qui dévoilait un bestiaire fantastique élaboré bien avant Guillermo Del Toro. L’ambiance particulière de la fin des années 80- début 90 offrait un cadre particulier à cette descente en territoire inconnu. Barker est également l’homme derrière Hellraiser (qu’il a mis en scène d’après son œuvre, comme pour Cabal) et son ambiance sombre et torturée.
Tirée de ses fameux Livres de Sang, Midnight Meat Train est l’adaptation de la nouvelle éponyme et va suivre la dérive d’un photographe qui va aller de plus en plus loin afin d’obtenir des clichés d’une rare intensité. Comme d’habitude chez l’auteur, le thème de la descente aux Enfers est omniprésent, prenant cette fois-ci la forme d’une rame de métro. On descend toujours sous terre pour découvrir les pires exactions, et celles perpétrées par le mystérieux tueur ont de quoi choquer.
Midnight Meat Train ne lésine pas sur les baquets d’hémoglobine, et l’on assiste effectivement à certaines scènes bien difficiles. Mais la surenchère des effets gores est traitée par une mise en scène totalement ingénieuse de la part de Rihuey Kitamura, l’homme derrière Versus l’ultime Guerrier, Azumi ou Godzilla final Wars. La propension vertigineuse du réalisateur japonais s’adapte à merveille à l’univers de l’écrivain, et ses délires visuels parviennent à un niveau de maturité très remarquable. Le plan subjectif du meurtre de la jeune femme est à ce titre exceptionnel et offre une vision choquante et géniale de ce que le cinéma d’horreur peut offrir de mieux. Kitamura innove et propose avec Midnight Meat Train un ride horrifique totalement ludique et sanglant, marqué par une réelle intensité et un sens visuel des plus aboutis.
La photographie de Jonathan Sela permet à Kitamura de composer des plans de toute beauté, et l’on se plaît à suivre ses tableaux aux tonalités grisâtres percutantes à la texture parfaite. Chaque plan semble travaillé comme pour en tirer une photo de la manière la plus optimale possible, rejoignant par là même l’obsession du personnage principal. La conjonction de ces talents va permettre de créer des meurtres d’une beauté graphique à couper le souffle, et l’on va assister à des séquences à la fois éprouvantes et captivantes. Les plans iconiques à souhait du tueur avec son marteau de boucher possèdent un impact radical, renforcé par l’intensité de l’acteur qui l’incarne...
La prestation de Vinnie Jones dans la peau du tueur est énorme, et il joue de son regard et de sa stature de manière très imposante. Kitamura le filme avec une fascination compréhensible, Vinnie Jones incarnant un tueur mystérieux et magnétique à souhait valant bien les boogeymen des années 80. L’acteur que l’on a pu voir dans Snatch, X-Men l’Affrontement final (le Fléau, c’était lui!) ou Les Condamnés possède un charisme étonnant lui permettant de créer des personnages forts et fascinants, et il se fond parfaitement dans l’univers de Barker.
Midnight Meat Train est une vraie réussite, à la fois dense et tendu. Le scénario développe des personnages vraiment intéressants, donnant lieu à une relation intime élaborée entre le photographe et sa compagne. Même s’il se laisse aller à des raccourcis franchement abusés (la copine qui trouve très facilement la chambre du tueur), le dernier opus de Kitamura est suffisamment dingue et hallucinant pour plonger le spectateur dans cette descente infernale ahurissante !
Vinnie Jones serait PARFAIT pour jouer le Punisher mais je ne sais pas s'il sait faire un accent américain. A ma connaissance, il traine son accent British dans tous les films dans lesquels il apparait (même en Fléau!)
RépondreSupprimerPas faux, Vinnie Jones avec un t-shirt à tête de mort ça peut le faire... Peut-être pour un troisième reboot?
RépondreSupprimerSi Marvel a toujours pas été refroidi après trois bides, pourquoi pas! Ils devraient mettre Tarantino sur le coup, là ils auraient peut-être une chance...
RépondreSupprimerPerso je verrai bien Dennis Iliadis, le réal de La dernière Maison sur la Gauche. Son sens visuel pourrait faire des merveilles avec la sombre histoire de Castle. Ou alors Roland Emmerich, mais ça ce sera après la saga Fondation!;)
RépondreSupprimerAh, Emmerich, je suis sûr que tu le cites juste pour me faire plaisir ;) Non, son style est trop intimiste, ça conviendrait pas. Merci d'être passé sur mon blog :)
RépondreSupprimerFaut que je le voies çui-là. En revanche, surtout n'évoquez pas le Fondation d'Emmerich, j'ai déjà peur pour l'une de mes références littéraires...
RépondreSupprimerDisons que le mélange est atypique... Cela dit j'attends quand même son 2012!
RépondreSupprimer@ Youtokine Toumi: merci à toi aussi, je repasserai!