Sorti en DVD le 4 août
Le stakhanoviste Takashi Miike (il tourne en moyenne 3 ou 4 films par an) est réputé pour ses visions très extrêmes en matière de violence, comme le prouve son épisode des Masters of Horror intitulé Imprint : une descente insoutenable dans les tréfonds de l’horreur, avec l’une des scènes de torture les plus impitoyables qu’il m’ait été donné de voir. Après cette brève rencontre avec le réalisateur nippon, j’ai soigneusement évité de croiser sa route pendant un long moment. Mais quand j’ai entendu parler de Crows Zero, je me suis dis que j’allais retenter ma chance.
Miike n’est pas seulement le cinéaste de l’extrême, il bondit à travers les genres suivant une filmographie totalement décalée et imprévisible : il passe donc d’une variation de Bioman (Zebraman) à un délire yakusa (la trilogie Dead or alive) avant de s’aventurer sur les terres du western (Sukiyaki Western Django). Cet éclectisme est certes remarquable, mais le résultat n’est pas pour autant garanti…
Ce Crows Zero, qui était présenté à Gérardmer cette année, annonçait un film rude et violent qui devait nous en mettre plein la vue. Avec son pitch de lycéens voulant conquérir leur école afin d’y régner en maître absolu, on s’attendait à un délire bien barré et bourré de testostérone. Les 20 premières minutes font illusion en présentant des personnages barges dans des situations bien barrées, mais l’effet est de courte durée ; la violence attendue tarde à arriver, et les combats que l’on était en droit d’attendre sont rares et visuellement sans intérêt.
Pire, les éléments dramatiques mis en place tombent totalement à plat, les motivations des protagonistes obéissant à une logique complètement absurde de prise de pouvoir primaire. Aucun personnage ne parvient à être crédible dans son attitude ou sa psychologie, et même pris au second degré le film ne fonctionne pas. Le mauvais goût de Miike n’épargnera pas le spectateur lors du fameux combat final sous la pluie (le 2ème ou 3ème affrontement donc…) qui est réalisé d’une manière, disons, étonnante : un montage parallèle entre le combat et une opération à l’hôpital, avec comme si ça ne suffisait pas une nana qui chante ! C’est purement et simplement indigeste, et l’on est très loin d’un film captivant comme Les Guerriers de la Nuit, qui était à la fois ludique et lucide. Ici, rien d’aussi intelligent, et je crois que je ne vais plus tenter de Miike avant un bon moment…
Aaaaaahhhhhh!!! Il interdit de dire du mal de Miike sous peine de représailles sanglantes tirées d'Audition (si tu connais??) ^^
RépondreSupprimerJe l'ai pas encore vu celui-là mais il est tout de même dans mes tops priorités à voir, je fais partie des irréductibles qui défendent Miike même quand il fait des mauvais films donc j'aimerai surement!!
M'enfin dommage que t'aies pas accorché quand même :S
J'ai tenté Audition et d'autres oeuvres encore, et je n'accroche définitivement pas du tout à ses films.C'est trop tordu pour moi!
RépondreSupprimerTu n'accroches pas car c'est tordu ou à cause du rythme des films?
RépondreSupprimerCar je sais que c'est le reproche principal envers Miike, un reproche fondé d'ailleurs. Il a pour habitude d'endormir le spectateur pour ensuite le choquer de façon plus violente... beaucoup ne se réveillent aps en fait :D
C'est à cause du côté malsain et glauque dans lequel il se complaît. Par exemple, son segment des Maîtres de l'Horreur est formellement intéressant, mais cette torture gratuite, c'est trop pour moi. Et Miike adore la torture...
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