Sorti en DVD le 18 août
Frank Henenlotter se la joue Terrence Malick et revient après 16 ans d’absence et un Basket Case 3 apparemment catastrophique. Mais il semble s’être totalement ressourcé, et nous offre avec Sex Addict une œuvre résolument originale qui devrait en surprendre plus d’un.
Niveau ambiance, on est à la croisée des univers des premiers Cronenberg (Frissons et Rage) et des écrits de Chuck Palhaniuk, le film baignant dans une atmosphère sexuelle très exacerbée doublée d’une réflexion sociale forte. Jugez plutôt : Jennifer possède une particularité physique très spéciale qui rend son appétit sexuel insatiable. Avec ses 7 clitoris, elle est en recherche permanente d’amants et son besoin est prédominant dans son existence. Batz est quant à lui affligé d’un organe démesuré et autonome, l’obligeant à prendre des produits calmant les ardeurs de son engin. Avec un tel script, on pourrait s’attendre à une grosse farce à la Pervert! qui retomberait vite à plat, mais Henenlotter va diriger son métrage avec un mélange de drame et d’humour qui en fait à l’arrivée un film étonnant et captivant.
En ne se contentant pas de surfer sur un élément porno simpliste (le titre racoleur français n’est finalement pas trompeur, même si le Bad Biology original dévoile davantage l’ambiance sombre du film) mais en y intégrant des thématiques comme l’addiction ou la solitude, Henenlotter décrit un mal-être réel en l’exacerbant à travers le gore et le fantastique. Les scènes où Batz est obligé de s’injecter des calmants renvoient directement à la description d’un toxicomane en manque, et celles où Jennifer cède à ses pulsions traite d’une nymphomanie aigüe. Deux visions de l’addiction très frontales (d’où la filiation avec les romans de Pahlaniuk de la première période) qui créent un malaise tout en étant traversées par un humour noir maîtrisé.
Henenlotter se lâche dans une mise en scène très libre avec plans intra-vaginaux et sexes courant tout seul. Mais il n’y a rien de racoleur ici, et le réalisateur se sert de ces éléments pour nourrir l’ambiance pessimiste de son film, servi par une bande-son hip-hop collant bien à l’atmosphère (le film à été co-écrit et produit par R. A Thorburn, AKA R.A. the rugged Man, rappeur underground passionné de cinéma d’horreur, et on peut entendre quelques titres bien cool de Prince Paul). Une autre particularité réside dans la beauté des photographies prises par Jennifer et qui sont en fait des œuvres de Clay Patrick McBride présentant un aspect morbide fascinant, mêlant la jouissance et la mort.
Sex Addict est une œuvre vraiment à part et véritablement captivante, dans laquelle la belle Charlee Danielson et le beau gosse Anthony Sneed se lâchent complètement! Et en prime, on a même droit à une participation de James Glickenhaus, le réalisateur d’Exterminator ! Si ça c’est pas beau…
Un petit bijou !
RépondreSupprimerTu as eu le don d'attirer l'attention (au moins autant que le titre...). Merci.
RépondreSupprimerA Shy: je m'en doutais bien!
RépondreSupprimerA Vance: c'est totalement hors norme, vas-y, ça vaut largement le détour! :)
Comme tout le monde je l'ai pris avec mon magazine fétiche mais j'ai toujours pas osé le regarder XD
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