Sorti en DVD le 17 novembre
Troisième film du réalisateur Robert Saitzyk, Godspeed nous entraîne dans une histoire étrange au rythme lancinant. Aidé de ses deux acteurs principaux à l’écriture, Joseph McKellheer et Cory Knauf, il met en scène la vie d’errance de Charlie Shepard après les assassinats de sa femme et de son fils. On est loin du film de vengeance, car Saitzyk traite davantage de la perdition humaine que du désir de tuer.
Godspeed possède une sensibilité très ibérique dans son traitement, ce film offrant une atmosphère et des thématiques proches des Proies ou des Disparus. Même la photographie de Michael Hardwick semble s’inspirer de ce nouveau cinéma espagnol dans le traitement des couleurs qui magnifie l’importance de la nature. Godspeed offre une forme de tension contemplative intéressante, s’appuyant sur l’antagonisme entre le calme des éléments naturels et la violence qui bouillonne en l’homme.
Si le récit se perd de temps à autre dans des considérations philosophiques un brin naïves, Saitzik parvient à adopter le ton juste pour continuer à capter l’intérêt du spectateur. En suivant un rythme atypique et en s’éloignant des caractéristiques classiques d’un drame, les trois scénaristes développent un récit particulier dont on a du mal à deviner les tenants et aboutissants. La rencontre entre Charlie et Sarah n’a rien de classique non plus, et va faire dévier le film vers une tension plus accentuée. En fait, cette tension va évoluer au fil du métrage et va déboucher sur un final d’une très grande maîtrise visuelle et émotionnelle.
Godspeed traite de nombreux thèmes s’articulant autour de la figure du prédicateur déchu Charlie Sheppard, comme la solitude, la foi, la faiblesse ou la folie. Robert Saitzyk parvient à donner une cohésion narrative et visuelle à son film, et les relations particulières entre les personnages sont traitées avec intelligence. Godspeed n’est pas un film inoubliable, mais il donne le ton d’une œuvre et d’un réalisateur à suivre…
Jamais entendu parler de celui-là. A l'intuition, ça m'a l'air d'être un film lent, non?
RépondreSupprimerLe rythme est plutôt lent oui, mais il y a une tension sous-jacente qui va enfler jusqu'à l'explosion finale. Il y a des longueurs dans ce film, mais la fin est vraiment impressionnante niveau mise en scène selon moi.
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