Le scénariste et comédien anglais Mark Tonderai passe derrière la caméra pour ce thriller efficace porté par deux acteurs sympathiques, William Ash et Christine Bottomley. Lorsqu’il se fait doubler sur l’autoroute, Zakes voit la porte arrière d’un camion s’ouvrir un bref instant, et il a la vision d’une femme nue hurlant derrière une grille. Il fait nuit, la pluie battante inonde le sol, mais Zakes est persuadé de ce qu’il a vu. Après en avoir fait part à sa copine Beth, il décide d’appeler les flics et de continuer sa route. Mais après un arrêt à la station-service, Zakes se rend compte que Beth a disparu. Et lorsqu’il voit le même camion regagner l’autoroute, il comprend que sa copine vient de se faire enlever…
Hush est un petit film de série B jouant sur une tension permanente, et se basant sur un pitch mince mais allant à l’essentiel. Zakes va tenter de suivre le camion et de retrouver Beth, et le film emprunte des airs de Duel plutôt bienvenus. La caractérisation du méchant par son véhicule même est très intelligente, et la vision du routier lui donne des allures de boogeyman collant bien avec l’esprit fun du film. Hush est une sorte d’exercice de style convoquant des figures du slasher et du thriller, pour donner un résultat parfois académique mais toujours convaincant. La scène des toilettes est à ce titre exemplaire, en étant un passage obligé du genre, tout en conservant une tension certaine grâce à une mise en scène efficace et un découpage très précis. Le film de Tonderai ne se prend pas pour un modèle du genre, mais est tourné avec une réelle modestie et une véritable connaissance éclairée. Tonderai sait varier les effets en intégrant un peu d’humour dans cette tension permanente, et même s’il n’est pas exempt de défauts (la fin est quand même trop longue), son film est une petite bouffée d’air frais dans le genre. Produit par les studios Warp X, ce film bénéficie d’une musique électro particulièrement captivante. Normal, le studio est une filiale du célèbre label techno anglais Warp qui produit Aphex Twin et autre Squarepusher. Le son est redoutablement efficace et Tonderai sait le placer intelligemment pour accompagner la tension de sa mise en scène.
Le personnage principal va bien morfler, psychologiquement et physiquement, et c’est le principe même de l’instinct de survie qui est intéressant dans ce film. Sa volonté de retrouver sa copine va le pousser à commettre des actes qu’il n’aurait jamais pensé faire, et le scénario va bien le malmener. La mise en scène de Tonderai va exploiter le potentiel de chaque scène pour en tirer un suspense réussi, et l’ensemble est franchement fun.
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