mardi 3 février 2009

GERARDMER 2009: MUTANTS


Première et unique déconvenue de la journée: l’impossibilité d’accéder à la projection de Morse (enfin, il y a aussi la serveuse antipathique qui aurait bien voulu qu’on commande un Dom Pérignon pour accompagner nos crêpes à 8 euros, mais ça c’est une autre histoire…). Lionel Luthor et moi nous rabattons sur le film français Mutants de David Morley, qui touche au long métrage pour la première fois après son court Morsure. Morley s’attaque au film de zombie avec une réelle envie et un amour certain du genre.
Le début met tout de suite dans l’ambiance avec cette jeune femme en fuite à travers la forêt, et avec la scène de l’ambulance où Hélène de Fougerolles et Francis Renaud tentent de garder en vie un flic ensanglanté. L’ambulance fonce à travers les routes de montagne et la tension est immédiatement palpable. Contamination, décimation, infectés, tous les éléments du film apocalyptique sont là et posent une ambiance lourde dès le départ. La musique techno accompagnant les plans très stylisés de Morley laisse augurer d’un bon film de genre bien fun bourré d’action.




Mais Morley va s’aventurer sur un terrain beaucoup plus radical et beaucoup moins intéressant en axant la première partie de son métrage sur une histoire d’amour à travers la maladie. C’est hyper glauque et malsain, avec des scènes très longues où l’infecté pisse du sang, perd ses cheveux, ses dents, etc. On est en fait face à une vision très crue d’un cas de maladie, et ça n’est vraiment pas agréable à regarder. Les effets sont très réalistes, mais Morley film tout ça avec une vraie envie de mettre mal à l’aise, et ça marche. Et c’est ce qui fait décrocher aussi, puisque les films glauques, c’est vraiment pas mon truc.
Cette première partie éprouvante va être suivie par une relecture de La Nuit des Morts vivants qui conservera cette ambiance poisseuse et crade, faisant de Mutants une sorte de film maladif plutôt qu’un spectacle fun. Et là, encore une fois, c’est pas ma came. La mise en scène de Morley est plutôt efficace, ressassant des idées à la Resident Evil (les jeux!) en respectant une certaine esthétique froide. Mais les personnages sont d’un intérêt plus que minimes, et mis à part Hélène de Fougerolles qui est vraiment bien, le reste du casting ne permet pas d’appliquer un processus d’identification qui est la base même de la réussite de ce genre de film. Mutants est visuellement beau, avec des créatures abominables aux maquillages saisissants (on pense invariablement aux vampires de 30 Jours de Nuit), mais le scénario bancal et l’aspect résolument malsain de l’ensemble privent le spectateur d’un film qui aurait pu s’avérer particulièrement jouissif et novateur dans le paysage fantastique français.

2 commentaires:

  1. Pour ma part j'ai eu la chance de voir MUTANTS, et j'ai trouvé que c'était un 1er film très réussi au contraire... Il sort de la veine de ces films gores ou il n'y a pas de fond... Là le sujet est clair que feriez de l'être aimé face à la "maladie"...

    J'ai trouvé Hélène de Fougerolles, Francis Renaud et comparses très convaincant... Et c'est vrai que le film met mal à l'aise et c'est tant mieux, les amateurs de genre recherchent ces sensations...

    il me semble que MUTANTS est un très bon 1er film et j'espère que David Morley aura l'occasion de nous montrer son talent avec d'auters films...

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  2. Je ne renie pas les qualités de mise en scène de David Morley, mais je n'accroche pas du tout à cette ambiance résolument trop glauque pour moi.

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